image Kurupt retour vers le classique C-Walk

Retour vers le classique: “C-Walk” de Kurupt

CLASSIQUE RAP US

Le retour vers le classique vient marquer la fin de votre journée ! Le rendez-vous quotidien est toujours à l’appel, avec toujours un nouveau son à apporter. Entre East Coast, West Coast et rap français, votre bibliothèque musicale n’a très certainement de cesse de grossir non ? Qu’à cela ne tienne, il y a encore bons nombres de sons à y rajouter. Et aujourd’hui je ne vais pas vous parler de New-York et de ses nombreux artistes mais vous invite à faire un détour par la côte Ouest, avec un MC dont on a a pas encore abordé le travail: Kurupt. Et si l’on parle de Kurupt, on ne peut guère faire l’impasse sur “C-Walk”.

Sans parler du son proprement dit, vous êtes peut-être déjà familier du terme c-walk, le crip-walk pour parler correctement. Une danse qui, grosso modo, consiste à réaliser des V avec ses pieds:

A l’origine, il s’agit d’une danse codifié par les membres appartenant au célèbre gang des Crips à Los Angeles, la création remonte aux années 70 dans le quartier de South Central. Au départ, c’est surtout un rituel assez macabre effectué après s’en être pris à un membre des Bloods, leurs opposants. Egalement, on retrouve ces mouvements pour introniser un nouveau au sein du gang, on tout simplement en signe d’amitié. Mais le temps passant, le sens en est devenu bien plus léger, devenant ains le clown-walk, repris par plusieurs rappeurs (Snoop Dogg, Ice Cube, Xzibit, etc…). Et avec son influence grandissante, le c-walk s’est mêlé à la musique et au gangsta rap très en vogue dans les années 90, à tel point que Kurupt lui dédiera même un son éponyme qui nous intéresse présentement.

Membre du groupe Tha Dogg Pound, Kurupt est aussi cousin de Redrum781, membre des Crips, ce qui explique son influence. “C-Walk” est issu de son tout premier album solo: “Kuruption!” (sur la partie West Coast du premier disque). Rien d’étonnant à ce que le son reçoive le titre d’un pas de danse, car on ne peut passer à côté de la dynamique lente et rythmée qui l’accompagne. On est certes pas en présence d’un banger proprement dit, mais on distingue une certaine musicalité qui détonne par rapport à l’ensemble du rap de l’époque (bien que cette musicalité s’installe de plus en plus dans la West Coast). Une côte Ouest qui est dédicacée dès le début du son: “Kurupt, Daz Dilly, this for the westcoast side, Young Gotti/Dont forget about Tray Deee, and Snoop, this for the Westcoast one”) . L’image du gangsta est immédiatement imposée par Kurupt dès le premier couplet (“Saggin, nigga g’d up, sippin/Sip nigga, dip nigga, set trip nigga”) et bien évidemment, on pouvait s’en douter, les gangs sont évoques (“Gang bang afiliate”) sans oublier le rap tout de même (“And in a minute start killin shit real quick”). Tray Deee est en featuring sur le son et vient lui aussi rendre hommage au c-walk (“Young nigga with a rep, kept that gangsta step”). Evidemment, le texte nous laisse bien comprendre qu’il s’agit d’un son un peu plus énervé qu’un simple pas de danse, et on n’hésite pas à parler de règlements de comptes (“Tryna catch a mark slippin wit this thang that bark”) et de laisser quelques menaces (“And aint no doubt comin out he gone wreck ya not”). l’esprit gangsta est toujours là !

Un pur son gangsta, qui représente totalement le rap Wast Coast de l’époque, tant dans les sonorités que dans le texte, violent et se plongeant dans les gangs et le crime. Un son incontournable dans la discographie de Kurupt et de plus, de par son titre, une pierre solide dans l’héritage de la culture hip-hop américaine. Classique-Walk

 

image cover album Kuruption de Kurupt