Pire que le SWAT, Eminem a reçu la visite des services secrets pour un interrogatoire en raison de ses multiples attaques envers Donald Trump.
Vous le savez, contrairement à Kanye West (dont on attend l’album pour aujourd’hui), Eminem ne porte pas Donald Trump dans son cœur. Il en avait même fait l’ennemi principal de son album Revival et de ses deux freestyles accapella balancés en amont.
L’année suivante, en réponse aux critiques acerbes faîtes à l’encontre de son disque, il a lâché par surprise la bombe Kamikaze. Or, s’il prend sa revanche sur ses détracteurs, il n’a pas pour autant lâché l’affaire avec le président américain. Dans “The Ringer”, le morceau introductif du projet, il lâche quelques punchlines acerbes à son encontre, en affirmant qu’il avait envoyé les services secrets chez lui.
“L’agent Orange a envoyé les services secrets chez moi / Pour me rencontrer en personne, savoir si je comptais vraiment le blesser / ou me demander si j’étais lié à des terroristes / j’ai dit: ‘Seulement si les terroristes sont de l’encre ou des paroliers. “
Jusqu’alors, personne n’y croyait vraiment, faute de preuves matérielles. D’autant qu’à l’époque, les services secrets refusaient de faire la lumière sur cette affaire, en invoquant leur politique de confidentialité. En réaction, BuzzFeed News a formulé une demande d’autorisation d’accès à la loi sur l’information (Freedom of Information Act) pour savoir si des agents avaient réellement été envoyés au domicile du rappeur de Détroit. Bingo, la démarche a enfin abouti et les services secrets ont bel et bien interrogés le rappeur.
D’après les 40 pages de documents rendus public, l’entretien aurait eu lieu dans l’après-midi du 16 janvier 2018, avec Eminem et son équipe juridique. On apprend que cet interrogatoire était dû aux paroles menaçantes proférées dans son morceau “Framed” présent dans Revival.
Selon les termes des services secrets, Eminem a fait preuve d’un “comportement inapproprié”qui représentait une “menace pour le bénéficiaire”. Pour rappel dans ce morceau sanguinolent, Slim Shady s’attaquait frontalement à Donald Trump et mettait en scène le meurtre de sa fille Ivanka. On rappelle les lyrics
” Donald Duck est là et il y a un camion Tonka dans la cour mais putain que fait Ivanka Trump dans le coffre de ma voiture ? […] Je me sens un peu responsable pour la petite majorette blonde qu’on a retrouvée dans l’étang. Deuxième meurtre sans souvenir, j’ai beau chercher des articles dans les journaux mais ma mémoire me fait défaut”.
Les documents rapportent également que “Ce n’est pas la première fois que MATHERS profère des déclarations menaçantes à l’égard du Président et de sa famille. En juin 2017, MATHERS a publié un freestyle qui menaçaient directement le Président”. En référence bien sûr à ses fameux “Campaign Speech” et “BET Freestyle”. Mais également dans son morceau “Like Home” avec Alicia Keys.
Chose amusante, lors de l’interrogatoire avec les services secrets, au moment où les agents ont commencé à lire les paroles incriminées du freestyle, Eminem connaissait ses paroles et s’est mis à les rapper devant les agents. Comme un ultime pied de nez au Président et à ses chiens de garde.
Qui a balancé Eminem ? 6ix 9ine ?
La question se pose alors : qui a balancé Eminem aux services secrets ? Je vous entends déjà. Non, ce n’est pas 6ix9ine, mais un journaliste de TMZ. Selon le rapport écrit, celui-ci a envoyé un e-mail aux services secrets sur lequel était écrit : “Je veux savoir si votre agence enquête sur Eminem pour ses paroles menaçantes au sujet de sa première fille, Ivanka Trump“.
Ainsi, il semble que l’employé de TMZ cherchait à obtenir des commentaires et réactions des services secrets. Rien d’étonnant puisque quelques heures avant l’envoi du mail le site gossip US de référence avait publié un article qui revenait sur les paroles anti-Trump d’Eminem. Le média n’a depuis pas souhaité commenter cette affaire.
L’arroseur arrosé en somme. Reste maintenant à voir si Eminem continuera ses attaques envers Donald Trump sur son prochain album. Quoi qu’il en soit, le Président US restera à la Maison Blanche, au moins jusqu’au 3 novembre 2020, date de la prochaine échéance présidentielle.