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Redman a 51 ans : retour sur la carrière du plus déjanté des rappeurs US

Peu sont les artistes qui continuent de rapper avec la même fraîcheur qu’à leur commencement. Redman, qui fête ses 51 ans ce 17 avril, en fait indéniablement partie. Depuis ses débuts en 1990, le natif de Newark donne l’impression d’avoir eu mille vies. Il les a toutes vécues avec sourires et talent, comme si les épreuves cumulées du temps et de la nouveauté n’avaient pas d’effets sur lui.

Les débuts sous l’égide d’EPMD

Né Reginald « Reggie » Noblele jeune garçon est élevé par sa mère seule dans le New Jersey, terre qui n’est pas la plus propice pour devenir une star du rap américain. Mais une rencontre va changer son destin. Celle avec Erick Sermon. Alors que Redman officie comme DJ du groupe Lord Of The Underground, la moitié de EPMD voit en ce gamin un potentiel fou : “Je savais qu’il avait quelque chose de spectaculaire en lui” a-t-il déclaré par la suite.

Malgré son inexpérience, il part en tournée avec le groupe en qualité de Roadies, celui qui s’occupe de la logistique pendant les concerts. Mais quand Erick Sermon l’invite sur scène lors d’un show à New York, il livre un freestyle d’anthologie qui fait halluciner la foule. Il fait maintenant partie de la boucle. Ses première apparitions enregistrées se font sur l’album de EPMD “Business as Usual”. Le temps des deux morceaux “Hardcore” et “Brothers on My Jock”, il marque les esprits par son flow dynamique et atypique.

Les premiers albums solo

La hype Redman est grandissante. En 1992, il sort son premier album solo “Whut? Thee Album”. Déjà une grosse machine puisqu’il vient de signer sur le label mythique Def Jam. Le projet se classe 49ème au Billboard et devient rapidement disque d’or avec 500 000 copies vendues. Suit en 1994 “Dare Iz a Darkside” qui connait un succès similaire. La patte Redman est installée dans le hip-hop new-yorkais. Un style libre, où les phases fusent au fil de ses idées, avec un humour déjà décapant et un flow d’extraterrestre. En ça, on peut le rapprocher d’un artiste comme Busta Rhymes.

A la fin des années 1990, il est très actif. D’abord avec son troisième album mais aussi avec son premier projet de groupe. Il forme avec Keith Murray et son mentor Erick Sermon le Def Squad. Une clique aussi folle que sérieuse quand il s’agit de découper un micro. Deux albums sorties en 1998 et 2000 marquent les auditeurs et installent encore plus Redman dans le paysage.

Redman & Method Man : un duo mythique

Mais sa connexion la plus marquante est bien celle avec Method Man. Il trouve chez le rappeur du Wu-Tang Clan un parfait acolyte de délire. Un mec qui ne se prend pas la tête, qui manie l’humour grivois à la perfection mais pour qui bien rapper reste une obligation. Dès 1999, Method Man & Redman forment un duo inséparable. Ils sortent ainsi l’album commun “Blackout!”. Par leur posture fun et leur ouverture d’esprit, ils deviennent les rappeurs préférés des émissions télés et leurs clips envahissent les chaînes américaines. Chacun apparaît également sur les albums solos de l’autre. L’émulation se fait dans une vibe positive.

S’ils n’offriront qu’une suite à “Blackout!” en 2009, leur duo s’expose bien plus loin que sur CD. Déjà par les immenses tournées communes depuis toutes ces années. En Europe ou aux États-Unis, dans des petites ou grandes salles, Method Man et Redman viennent toujours mettre le feu sur scène. C’est une certitude, peu de rappeurs ont un show aussi bien rodé que ces deux là. Sauts dans la foule, pass-pass, danses et humour, tout y est.

En 2001, dans le film “How High”, Method Man (Silas) et Redman (Jamal) jouent des étudiants complétement stone qui intègrent Harvard grâce à une weed aux vertus étranges. Cette œuvre devenue culte représente à elle seule ces ovnis. Ils n’ont pas eu à se forcer pour entrer dans leur personnage !

Redman fait aujourd’hui figure d’ancien dans une musique en mouvement constant. Mais il continue de sortir de la musique de grande qualité, toujours animé par ce qui fait le sel de l’esprit hip-hop : s’amuser et respecter son art. Pour preuve ses derniers morceaux, comme l’excellent “Trap House” en featuring avec Kazzie, un petit du New Jersey. Après 30 ans de carrière, nul doute qu’il nous réserve encore de belles surprises. Longue vie à Redman !