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Retour vers le classique: “Discipline” du Gang Starr

CLASSIQUE RAP US

On poursuit notre semaine avec le Retour vers le classique avec toujours la même recette: à chaque jour son classique, qu’il soit français ou US, de la côte est ou de la côte ouest. Et nous sommes sur la East Coast pour l’occasion, après avoir laissé Fabe hier avec son classique “L’Impertinent”Cette fois ce n’est pas à un artiste en particulier auquel nous allons nous intéresser mais à un groupe. L’un de ses groupes que nous n’avons pas encore abordé et même qui n’a pas encore été aperçu dans un quelconque featuring ou album de la rubrique du Retour vers le classique. Originaires de Boston dans le Massachusetts et pionniers du rap des années 1990, les membres dont je veux parler font partie du groupe Gang Starr. Et pour se faire, nous allons nous pencher sur leur classique “Discipline”.

Le groupe se forme réellement dans le quartier de Brooklyn à New-York et est composé de Guru, DJ 1 2 B-Down puis du fameux DJ Premier. Très actif au cours de la décennie de 90, plusieurs albums s’enchaînent (jusqu’au sixième “The Ownerz” en 2003). Mais pour l’heure, notre classique est issu de l’un des albums les plus connus car le plus apprécié, la compilation de 1999 “Full Clip: A Decade of Gang Starr”. En featuring avec Total qu’on peut entendre dès l’intro du son) et produit par Guru et DJ Premier, le son “Discipline” est l’exemple parfait du rap conscient, genre très en vogue à cette période, et particulièrement sur la côte est et dans le rap new-yorkais. Un son qui se démarque par les nombreuses images employées par Guru dans ses couplets. A contrario de la plupart des MC’s qui n’hésitent pas à employer leurs textes pour un format egotrip, il n’en est rien ici. Au contraire, tout dans la maitrise de ses émotions, Guru commence son verse en rétablissant les choses (“And just because I’m angry it don’t mean I’d kill”). Un format de rimes qui est repris par la suite afin de traduire de multiples idées du rappeur, amenant à cette fameuse idée de discipline qui illustre tout le son (“I got discipline baby, and I use it a lot”). D’une manière générale, l’artiste veut mettre ne garde son public (“A good time can become a nightmare so often”) et pour cela use d’anecdotes personnelles illustrant ses propos. On remarquera également l’emploi de la même phase afin de clore les deux premiers couplets: “Instead of preachin death in my songs, I breathe life”. Le second couplet d’ailleurs s’imprègne d’avantage de la culture hip-hop, de manière cependant assez discrète. La mention des filles (“All night, the ladies be like up in my mug”) mais aussi l’expression “dropping jewels” (“Told me to keep droppin jewels like a triggerman, puttin lead in him”) ainsi que l’allusion à l’argent qui reste un but à atteindre (“Said we’ll make a few million by the next millenium”). En bref, des thèmes viscérales au rap qui s’avèrent toujours bien présents.

Les femmes d’ailleurs auxquelles Guru s’adresse pour son dernier couplet (“Ladies, here’s somethin that we should be considerin”). Il développe un discours qui prend à contrepied celui de la majorité des rappeurs, avouons-le (“However, don’t be too clever with your endeavor/And don’t let too many men, receive your treasure”). Néanmoins, ne voulant pas de sonner l’image d’un saint, le MC lui-même reconnait ne pas avoir toujours suivi ses préceptes à la lettre (“I admit in the past I was tryin to break these hoes backs”). Enfin, comme pour clore la boucle, et affirmer qu’il a enfin acquis cette discipline, Guru reprend ses paroles au début du son, cette suite de positions morales (“And just because I’m horny, it don’t mean I’m widdit”) se positionnant comme un homme qui s’est se tenir droit, respectueux. Une bien belle leçon de vie que nous délivre ce rap avec le Gang Starr. Classique… 

image cover album Full Clip A Decade of Gang Starr du Gang Starr