Soso Maness ne fait jamais dans la dentelle lorsqu’il s’agit de donner son avis sur des sujets ayant rapport aux difficultés inhérentes à l’univers du rap français. Invité récemment par Mouloud Achour aux côtés de Kery James et Demon pour parler de la rue dans le rap, le rappeur a clairement fait savoir que la rue et le rap sont deux univers à ne pas mélanger.
La rue, ce n’est pas le rap
Soso Maness, Kery James et Demon One ont réagi à un extrait dans lequel Disiz racontait une période difficile de sa carrière. Il s’agit de la période à laquelle des truands essayaient de lui racketter les bénéfices de sa musique. Interrogé, le rappeur qui a récemment dévoilé un documentaire énigmatique intitulé « Zone hostile » en prélude à son tout nouvel album À l’aube, a regretté cette mésaventure de Disiz.
« Ils n’ont pas fait ça à Disiz quand même… », déplore-t-il avant de faire allusion aux violences des caïds auxquelles les artistes sont souvent confrontés. « Que tu fasses le bandit dans ta musique, que tu l’assumes complètement dans tes sons et dans ta vie et que tu te retrouves dans cette situation, c’est que tu l’as cherché. Mais vous allez voir dans 2 ou 3 ans, l’hécatombe de rappeurs en détention ou assassinés ! J’ai vécu ça donc je suis à l’abri de tout ça. »
« Ne vous rabaissez pas »
En se basant sur ses propres expériences, le rappeur a ensuite envoyé un message important à ses collègues. « Le jour où vous sentez que ça change dans votre quartier, et que vous sentez une vibes bizarre autour de vous : Partez ! Si on vous interdit de clipper dans votre quartier, ne clippez pas dans votre quartier. Ne vous rabaissez pas (…) part, c’est pas grave, tu n’as rien à prouver. » Demon One quant-à lui prend l’exemple des rappeurs américains pour illustrer l’avis de Soso Maness: « Ça devient comme aux USA, quand un rappeur américain réussi là-bas, il ne peut pas rester dans le ghetto parce que ça va être chaud pour lui. Il a de l’argent donc il va être obligé de bouger. »
Bien évidemment, cette opinion de Soso Maness a été validée par les vétérans du rap game Demon One et Kery James qui étaient également présents sur le plateau.