Avec l’avènement du streaming, les règles du rap game ont été bousculées une fois de plus. Après le Vinyle, puis les cassettes, et enfin les CD, les rappeur sont dû faire face à un nouveau format de diffusion et de consommation de leur musique : le numérique. Du coup, “terminées” les ventes physiques (même si certains font encore de très bons scores en physique), terminés les deals interminables avec certaines maisons de disques pour le nombre de copies qu’ils doivent faire de votre album. La musique arrive directement à l’auditeur, via une plateforme de streaming.
Du coup, ce sont maintenant elles qui fixent un peu les lois pour le rap game, dont elles sont un des plus grands sponsors. Une position privilégiée qui leur permet quelques coups bien politiques, comme récemment, avec XXX Tentaction et R Kelly. On vous explique.
Balance ton R. Kelly
Comme tout média, la plateforme de streaming Spotify décide de ce qui sera ou nom disponible pour l’auditeur. Et jusqu’ici, la plateforme avait des goûts assez larges et un seuil de tolérance assez haut. Mais, comme vous le savez, récemment les choses ont changé, “la parole” se libère, et certains artistes se sont retrouvés emmêlés jusqu’au cou dans des affaires judiciaires de viol, de harcèlement, ou de violences physiques à l’encore de femmes.
R.Kelly est actuellement jugé pour plusieurs faits graves, lui qui aurait fondé une secte sexuelle en promettant à ses esclaves qu’elles perceraient dans la musique si elles étaient gentilles avec lui. On rappelle que des faits avérés de pédophilie ont également été commis par le chanteur. Un récidiviste donc, pas comme XXXTentacion, qui débarque dans le milieu de la maltraitance et du harcèlement puisqu’il est en jugement pour avoir agressé une femme enceinte.
Evidemment, on ne peut que se réjouir et approuver le fait que Spotify utilise son droit à faire le ménage dans ses playslists, à cause d’actes qu’elle considère comme contraires à ses valeurs. D’autant qu’elle ne les supprime pas totalement de son service, juste de ses playlists aux centaines de milliers d’abonnés, celles qu’on vous propose sur la page d’accueil. Pareil pour XXXTentacion qui est lui aussi retiré des playlists, mais toujours disponible.
Des décisions qui nous semblent bonnes, d’autant qu’elles n’excluent pas les artistes de la plateforme, ce qui aurait été un peu abusif. On peut très bien assumer le fait d’aimer la musique de 2 gros “enfoirés” de la pire espèce, comme l’étaient Wagner ou encore Bertrand Cantat, qui sont eux aussi toujours sur Spotify, tout en gardant à l’esprit les choses qu’ils ont faites. Les retirer des playlists et donc leur enlever de la visibilité, une belle part de revenus nous semble assez intelligent. Chris Brown, qui aime lui aussi taper sur les gens du sexe opposé, pourrait bientôt être également retiré des Playlists.
Bref, beaucoup de changements à venir sur la plateforme, qui est pour l’instant la seule à avoir mis sa politique à exécution. On espère juste que ça ne va pas dériver en “je ne suis pas d’accord avec vous alors je vous retire des playlists”, ce qui ressemblerait à une dictature. D’autant plus que c’est un peu prendre les gens pour des débiles : à l’heure de l’information continue, ils savent bien que l’artiste qu’ils écoutent a fait de mauvaises choses, pas besoin qu’on les guide. Bref, restons vigilants.