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Timal débarque avec son premier projet “Trop Chaud” !

La nouvelle génération de rappeurs français peut aussi avoir son côté effrayant / inquiétant. Pas forcément pour les sujets dont ils parlent (quoique, peut-être, si), mais aussi pour leur manière de rapper. C’est le cas du jeune Timal, qui nous arrive directement du 93 et du 77. Avec une particularité : la plupart du temps, il crie. Kalash Criminel disait “J’rappe pas , j’mets des coups d’pression”, et ça pourrait également s’appliquer à notre jeune “Arrivant” dans le rap game.

Après une réputation construite grâce à une série de freestyles vidéos, il est désormais passé aux choses sérieuses avec la sortie de son premier projet, “Trop Chaud”.

Timal, au-dessus du lot ?

On est pas forcément convaincu par cette nouvelle génération de rappeurs crieurs. Comme le disait Dinos dans son freestyle “Carte Gold”, “Ils croient qu’ils nous font peur parce qu’ils rappent en criant”. Si on écoute Djadja & Dinaz, par exemple, ils crient, mais ça ne fait pas peur. Ça peut faire rire, à la limite, mais peur, certainement pas. Pour Timal, clairement, on n’est pas dans le ridicule ou dans le surjoué. Ce rôle de jeune énervé qui gueule des paroles traitant du trafic, de la police, de la hess, etc… lui va assez bien, et des morceaux comme “Rien de Nouveau” sont vraiment très costaud dans leur style.

Evidemment, le projet est assez monochrome, et c’est tout à fait normal pour un premier album. Sombre, assez agressif, violent, torturé voilà quels sont les qualificatifs qu’on pourrait donner au rap de Timal. Il y a bien quelques essais pour égayer tout ça, avec “Maria” ou “Cartel”, mais ça n’est pas forcément le morceau le plus réussi du projet. La jeunesse et l’insolence du rappeur apportant un petit vent de fraîcheur sur le game, on retrouve même des interludes dans son projet, un des meilleurs titres de l’album d’ailleurs. Globalement, on est pas toujours fans des refrains autotunés pour pas grand chose, on préférerait le voir simplement crier comme d’habitude, mais on s’y fait assez bien.

Pour résumer, pas mal d’egotrip, mais surtout, un véritable état d’urgence décrit par Timal. Il est dans la bicrave jusqu’au cou, sur le terrain jusqu’à la mort (ou la prison) comme dans “Trop Chaud”, avec de très grosses performances en termes de flow comme “La 9 – Ruinart”. Dire qu’on est persuadés qu’il va devenir un des meilleurs, ce serait vous mentir. Mais il a beaucoup de talent, beaucoup d’énergie, un vrai potentiel, et on le félicite pour ce premier album vraiment réussi ! Bonne chance pour la suite.