Le premier album du cyborg Laylow vient de souffler ses premières bougies ce week-end. Retour sur un projet innovant qui a su laisser son empreinte en 2020.
Février 2020. À l’aube d’une crise mondiale, la vie suit son cours avant d’être bouleversée par l’arrivée d’une pépite d’innovation et de talent : l’algorithme Trinity de Laylow. Premier album studio proposé par le toulousain, il lui a permis de se faire connaître et de se faire un nom dans le game. Longuement soutenu par une maigre fan-base très loyale, Laylow fait aujourd’hui partie des grands noms du rap français en étant enfin reconnu à sa juste valeur.
Depuis qu’il a initié sa carrière solo en 2016 – après une escapade en duo avec Sir’Klo -, le rappeur développe une musique novatrice, qui s’affranchit des codes basiques. Au fruit de quatre EP (mention honorable pour l’excellent “Mercy”) sortis respectivement de 2016 à 2018, il s’est construit artistiquement. C’est à partir de ce moment que Laylow a construit son univers avec son crew Digital Mundo, dont fait partie Wit. Il propose ainsi un rap futuriste et teinté de mélancolie, qui vient retranscrire son désir de s’extirper d’un quotidien maussade. Ainsi, les métaphores sont très présentes dans sa musique.
Autre donnée importante de l’univers de Laylow, c’est son goût prononcé pour les images esthétiques. Entouré de son équipe TBMA, le rappeur a très tôt mis l’accent sur le côté visuel, si bien que ses clips sont indissociables de sa musique, retransmettant parfaitement les émotions et propos amenés par le rappeur.
Logiciel Trinity
Le rappeur toulousain nous présente un projet musical qui raconte une histoire tout du long, entrecoupé par des interludes. L’album débute sur “Initialisation”, où la voix d’une femme nous invite à rentrer dans le programme informatique “Trinity”. On sera alors amené à suivre l’épopée du rappeur dans son programme à l’apparence féminine, envers qui il s’attachera émotionnellement. Une histoire d’amour et de trahison grandira entre le rappeur et son programme, narrée dans les différents titres présents sur l’album. L’avant-dernière piste laisse planer un doute, suite à cette phrase prononcée par la voix féminine : “Les concepts de virtualité et de réalité sont très flous pour moi, je suis Trinity, logiciel de stimulation d’émotion”.
Véritable prouesse musicale, le projet Trinity nous fait passer par toute sorte d’émotion. La motivation à travers le titre “Mégatron”, fortement inspiré par “BLKKK SKKKN HEAD” de Kanye West. La solitude à travers le génialissime “Dehors Dans La Night”, premier titre à marquer les esprits dans l’album. La séduction à travers “Plug” en featuring avec Jok’air. La violence à travers “Piranha Baby”. Le déni à travers “Vamonos” en featuring avec Alpha Wann. L’amour à travers “Burning Man” en featuring avec Lomepal. L’ambition à travers “Longue Vie”. La mélancolie à travers “Nakré”. Le pardon à travers “Million Flowerz”. Et enfin la tristesse, à travers “Logiciel Triste”.
À la manière de son programme éponyme de l’album, Trinity devient un véritable stimulateur d’émotion. S.Pri Noir et Wit sont aussi présents sur le projet. Mention honorable pour “…De Batard”, où les deux membres de Digital Mundo racontent l’histoire d’un raté de la société sous plusieurs points de vue.
À travers tout l’album, on ressent l’énergie et la minutie qu’a pu y mettre Laylow, en témoigne son important sens du détail. Véritable chef-d’œuvre, “Trinity” s’écoute en toute situation et ne prend pas une ride. Joyeux anniversaire !
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