Un documentaire sur Orelsan, bientôt disponible sur Amazon Prime Video : Le frère du rappeur l’a filmé pendant une vingtaine d’années

Si je vous disais que c’était un truc perdu d’avance. Pour un mec un peu paumé, c’était impossible de remplir les plus grandes salles de France, de faire des centaines de millions de vues. Mais moi, j’y ai cru dès le début. Si je vous disais que j’ai tout filmé et que personne n’a jamais vu mes images. Orelsan c’est mon grand frère, et j’ai toujours été persuadé que lui et ses potes étaient destinés à faire de grandes choses. En les suivant, je voulais trouver le secret pour réaliser ses rêves. Vingt ans plus tard, je suis prêt à le partager.

Ce sont là les premières phrases de Clément Cotentin, en ouverture de la série documentaire  “Montre jamais ça à personne”, un biopic qui retrace la carrière de son frère Orelsan.  Pour lui “le bon moment” est arrivé pour exhumer ses archives après la consécration de l’album La Fête est finie, paru en 2017, qui entérine le rappeur auprès du grand public, avec à son actif trois Victoires de la musique en 2018. Pour  le documentaire, Clément Cotentin a collaboré  avec Christophe Offenstein, co réalisateur avec Orelsan du film Comment c’est loin”. Une collaboration qui s’est étendue sur trois longues années au cours desquelles, il leur a fallu trier, épurer,  et 2 000 heures de rushes pour en extraire  six épisodes d’une quarantaine de minutes. 

Un frère, témoin d’un parcours  

“J’ai commencé à filmer depuis les premières petites salles où il n’y avait pas encore grand monde, j’étais le petit frère, persuadé qu’il allait tout cartonner”, confie à l’AFP le réalisateur Clément Cotentin. “C’est rarissime, de filmer aussi longtemps au quotidien au plus près un artiste, de voir le point de départ d’une vocation et d’assister à tout l’itinéraire”, souligne auprès de l’AFP Justine Planchon, directrice générale en charge des contenus de Mediawan Prod. Pour le réalisateur, cette production se veut être également un moyen d’exprimer à l’aune de l’expérience de son grand frère, son point de vue évolutif, sur l’univers de la musique, qui peut se montrer fantastique au début, pour s’éclairer ensuite de complexités et de désillusions. “Ça a été long pour Orel’, je montre comment petit à petit une carrière se construit, mon frère n’a pas connu ce “boom” d’artistes qui réussissent tout de suite très jeunes”.

20 ans d’archives d’un parcours original. 

Le documentaire restitue l’itinéraire inattendu d’Orelsan qui, de par son ascendance et ses influences, ne se prédestinait aucunement à une carrière musicale. Un arrière-plan socio-culturel (mère institutrice, père principal de collège) qui le conditionnent plus à l’Ena, ou les écoles normales, pour finir cadre dans une PME plutôt que de devenir rappeur. Le film évoque également les temps forts de sa carrière, la controverse autour de Sale pute, qui lui a valu des poursuites judiciaires pour violence envers les femmes, et qui s’est soldée par une relaxe en 2016. “Ce n’était pas juste 30 dates de concerts annulées mais possiblement la carrière d’un chanteur prometteur qui s’arrête”, comme le regrette Maxime Delauney. Outre les amis et la famille d’Orelsan, d’autres artistes interviennent dans cette série, tels Stromae ou Gims. “Le documentaire peut donner des clés pour entrer dans l’univers de mon frère, comprendre le second degré, la mise à distance, comprendre ses personnages, ce qu’il a fait dans le passé et ce qu’il fera dans le futur”, conclut Clément Cotentin. Orelsan présentera les deux premiers épisodes au festival Canneseries du 8 au 13 octobre.

Sidoine
Sidoine
Journaliste et traducteur EN-FR, je suis passionné d'Internet, de technologies, de crypto-monnaies et de musique, le Rap tout particulièrement. Je suis tombé dans le chaudron de MC Solaar lorsqu'avec l'aide du druide Jimmy Jay, il préparait l'album Qui sème le vent récolte le tempo.

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