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Kalash Criminel prévient : “si on ne filme pas la police, ça va être encore pire”

La loi “Sécurité Globale portée par le gouvernement est une porte ouverte à toujours plus de bavures et de violences policières. C’est en tout cas l’avis de Kalash Criminel.

C’est le sujet chaud du moment dans le débat public. La loi controversée de “Sécurité Globale“. Portée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et adoptée à la grande majorité il y a quelques jours à l’Assemblée Nationale, ce texte est loin de faire l’unanimité parmi les Français.

Ce qui fait notamment grincer des dents, c’est son article 24. Dans sa rédaction actuelle, il prévoit de pénaliser d’un an de prison et 45.000 euros d’amende la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » d’un policier ou d’un gendarme en intervention lorsque celle-ci a pour but de porter « atteinte à son intégrité physique ou psychique ».

Mais alors que cette loi de plus en plus de rappeurs commencent à se lever et protester. C’est le cas par exemple de Kalash Criminel, dont le dernier opus, Sélection Naturelle, donne la part belle à la question des violences policières.

Invité dans l’émission Mouv Rap Club de la radio Mouv pour parler de son nouvel album, le rappeur d’origine congolaise, engagé et toujours cagoulé, s’est exprimé sur la question. Pour celui qui a marqué un “But en Or” avec Damso, le constat est clair, cette loi sécuritaire est la porte ouverte à toutes les dérives et les bavures policières.

 “Si on ne filme pas, ça va être pire. Déjà là, on les filme, ils font des dingueries, j’imagine même pas si on ne filme pas, ça va être tropIls sont là pour faire leur taf, on doit pas leur reprocher quoi que ce soit. Ils sont là pour protéger les gens. Quand on commence à leur reprocher des choses c’est qu’ils ne font pas bien leur taf. Si moi j’étais policier, ça me gênerait pas d’être filmé, si j’ai rien à me reprocher.”

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Les limites de la loi

Si l’inquiétude du rappeur est légitime, dans les faits, la loi “Sécurité Globale” a déjà montré ses limites cette semaine, après l’évacuation violente et odieuse d’un camp de migrants place de la République à Paris.

Bravant la loi, des manifestants et journalistes présents sur place ont filmé l’action musclée des forces de l’ordre, dévoilant au grand jour des excès d’agressivité de la police. Nombreux d’entre eux ont affirmé que si cette loi était réellement appliquée, ce genre d’images ne pourrait plus être diffusé et les policiers incriminés resteraient impunis.

De son côté, Gérald Darmanin a tenu à calmer les esprits et a immédiatement condamné ces dérives. Sur Twitter, il a déclaré : certaines images de la dispersion du campement place de la République sont choquantes”, et saisi la police des polices l’IGPN pour une enquête. Les conclusions ont été rendues et le ministre a demandé au préfet de police de suspendre à titre conservatoire les policiers concernés.