Le rap français est marqué par des personnalités emblématiques qui, au fil des années, ont réussi à faire briller leur ville au-delà des frontières locales. Parmi ces figures incontournables, Alonzo et Niska s’imposent comme les représentants respectifs de Marseille et Paris. Tandis qu’ils se préparent à s’affronter lors du Red Bull SoundClash, il est temps de comprendre pourquoi ces deux rappeurs sont considérés comme des véritables piliers de leurs villes natales. Mais au-delà de la musique, quelles traces ont-ils laissées dans l’ADN de leurs villes ?
Alonzo, l’âme de Marseille
Né en 1982 à Marseille, Alonzo est bien plus qu’un simple rappeur. Originaire du Plan d’Aou, dans les quartiers Nord, il a grandi avec des figures tout aussi emblématiques de la cité phocéenne, comme Soprano et Vincenzo, ses cousins. Ensemble, ils forment dès leur plus jeune âge le groupe Kids Dog Black, qui deviendra plus tard les légendaires Psy 4 de la Rime. Ce collectif, indissociable de l’histoire du rap marseillais, a contribué à graver le nom de Marseille dans la scène musicale française.
C’est avec l’album Block Party en 2002 que les Psy 4 de la Rime se font connaître du grand public. Ce projet, certifié disque d’or, est rapidement suivi de Enfants de la Lune en 2005, un album qui apporte une touche de mélancolie à la scène locale et influence toute une génération. Marseille n’a jamais vibré autant que lors des concerts légendaires des Psy 4, notamment au Dôme, où la ville entière célébrait ses héros du rap.
Aujourd’hui, Alonzo est une figure incontournable de la scène marseillaise, aux côtés de poids lourds comme JuL et SCH. Sa musique, imprégnée de son parcours et de ses racines, résonne encore dans chaque coin de la ville, faisant de lui un véritable monument de la cité phocéenne.
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Niska, l’emblème de Paris
De l’autre côté, à plus de 700 km de là, Niska s’impose comme l’un des rappeurs les plus influents de la capitale française. Né à Évry, en banlieue parisienne, dans le quartier de Champtier-du-Coq, Niska a commencé sa carrière au sein du duo Mineurs Enragés, qu’il formait avec Skaodi. Dès ses débuts, le jeune Niska montre une présence impressionnante au micro, prêt à en découdre avec la scène rap locale.
Mais c’est en 2014 que sa carrière prend une tournure nationale, grâce à sa célèbre “danse du charo”. Inspiré par la détermination et la hargne, ce geste est popularisé par le footballeur Blaise Matuidi qui célèbre ses buts en adoptant cette danse. Cet hommage donne naissance au célèbre Freestyle PSG, un morceau devenu un hymne pour les supporters du Paris Saint-Germain, consolidant Niska comme une figure incontournable de la capitale.
Depuis, Niska n’a cessé d’accroître son influence, faisant rayonner Paris bien au-delà des frontières de l’Île-de-France. Avec des artistes comme PNL et Zola, il fait partie de cette nouvelle vague qui a su redéfinir l’image du rap parisien, l’emmenant vers des sphères internationales.
Alonzo et Niska, deux villes, deux légendes
Alonzo et Niska ne représentent pas seulement Marseille et Paris par leur musique, mais aussi par l’impact culturel qu’ils ont eu sur leurs villes respectives. D’un côté, Alonzo a traversé les âges avec les Psy 4 de la Rime, restant fidèle à sa ville tout en marquant chaque étape de l’évolution du rap marseillais. De l’autre, Niska a su incarner l’énergie parisienne avec son style unique, mélangeant rap et football pour capturer l’âme de la capitale.
Le duel qui les oppose lors du Red Bull SoundClash est bien plus qu’une simple compétition musicale. C’est l’affrontement de deux visions, de deux histoires et de deux icônes qui, chacune à leur manière, ont façonné l’identité de leurs villes respectives.
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