Le rap français est un monde impitoyable où les étoiles naissent et s’éteignent à une vitesse vertigineuse. Alors que certains artistes parviennent à maintenir leur place au sommet pendant des décennies, d’autres voient leur carrière s’effondrer plus rapidement que prévu. Aujourd’hui, nous plongeons dans le passé pour explorer les trajectoires de cinq rappeurs français dont les carrières ont pris des tournants inattendus. Que sont-ils devenus ? Retour sur leurs parcours et leurs raisons de se retirer des projecteurs.
Moha La Squale : l’ascension et la chute
Moha La Squale a connu une ascension fulgurante avec son premier album Bendero et des succès comme « Luna » et « Bandolero ». Pourtant, son passé trouble le rattrape, et il se retrouve impliqué dans des affaires graves, y compris des accusations de violences conjugales. Après une fuite à l’étranger et une incarcération, il est condamné en 2024 à quatre ans de prison. Sa carrière prometteuse se termine sur une note sombre, soulignant la fragilité des réussites dans un monde où les démons personnels peuvent rapidement effacer des réalisations.
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Destroyman : un géant éclipsé
Destroyman, une étoile montante du rap français des années 80 et 90, n’a jamais réussi à concrétiser son potentiel commercial malgré des débuts prometteurs. Son maxi de 1987, Égoïste/On l’balance, et son album Nouvelle Classe sorti en 1992 n’ont pas rencontré le succès escompté. Bloqué dans les limbes du rap business, Destroyman a vu sa carrière musicale stagner. Aujourd’hui, il vit à New York, se reconvertissant en beatmaker et vendant ses compositions à des artistes américains. Son parcours illustre la dure réalité du rap game où les opportunités manquées peuvent avoir des conséquences durables.
L’œil du cyclone : Expression Direkt
Expression Direkt, composé de Weedy, Kertra, Le T.I.N. et Delta, fut l’un des groupes emblématiques du rap hardcore français. Leur apparition dans la bande originale du film La Haine en a fait une figure incontournable de la scène underground. Cependant, malgré un dernier album, X Sessions, sorti il y a vingt ans et une tournée revival en 2017, le groupe a décidé de se retirer du monde du show-business. Weedy révèle que les tensions avec l’industrie musicale et un désintérêt croissant pour le milieu du divertissement ont conduit à leur décision. Désormais, il se consacre à des projets de slam et d’écriture en Martinique, trouvant une nouvelle voie loin des projecteurs.
Intouchable : le drame et la déchéance
Le groupe Intouchable, originaire du 94, est tristement connu pour la perte de plusieurs de ses membres. MS (Mansa Konaté) est décédé en 1998, Las Montana a été tué en 1999, et Mamad a été retrouvé mort en 2002. Ces tragédies ont marqué la fin de l’ère dorée du groupe, avec un dernier album en 2005 et des carrières solos continues pour Dry et Démon One. Le groupe reste un symbole de la fragilité du succès dans le rap, où la violence et le destin peuvent rapidement changer la donne.
Les Little : une étoile filante
Les Little, un groupe formé de Sulee B, Ronald L et DJ Sek, ont marqué les années 90 avec leur album Les Vrais. Cependant, malgré un concert mémorable à La Cigale, l’album a échoué à capter l’attention nécessaire pour propulser leur carrière. Ronald L s’est éloigné du rap, tandis que Sulee B a continué en tant que producteur et arrangeur. Aujourd’hui, Sulee B enseigne l’histoire du hip-hop et compose pour des projets télévisés, illustrant une transition réussie vers d’autres aspects de la musique.
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