Rencontre avec Ikbal à l’occasion de la sortie de la compilation «Talents fâchés 5 »

Ikbal, aussi nommé I.K ou même TLF, est un personnage important du rap français de ces 15 dernières années. Le petit frère de Rohff est à l’origine des célèbres compilations “Talents fâchés” qui ont marquées les années 2000. Il relance ce concept en 2017 avec la sortie de “Talents Fâchés vol.5”. Cependant, outre sa casquette de producteur, I.K est aussi un rappeur de talent. On a parlé avec lui de son rôle de producteur, de sa volonté de réunification et de son dernier album “No Limit”, qu’on avait déjà longuement évoqué à travers une précédente interview en 2016.

L’interview de Ikbal pour la sortie de Talent fâchés 5

Comment t’es venu l’envie de réunir tout ces artistes avec “talents fâchés” dès 2003 ?
Je suis dans le partage, j’avais envie de réunir des artistes d’horizons différents. Quand t’as grandi en cité, c’est la mentalité du partage, du vivre ensemble… Je voulais retrouver cela sur le projet Talents Fâchés.

 

Pourquoi ce retour maintenant, le dernier volume datant de 2009?
J’avais des projets personnels à gérer, notamment la sortie de mon album solo, et les coups de cœur artistiques n’étaient pas au rendez-vous. J’ai attendu de pouvoir réunir des artistes en qui je croyais vraiment.

Aujourd’hui il y a trop peu de mixtape et compilations réunissant les figures du rap français comme on pouvait le voir dans le passé, c’est dû à quoi ?
Les artistes ne pensent qu’à eux. En ce qui me concerne, j’ai voulu ramener le goût du partage dans la musique et plus précisément dans le rap. Ce style de musique c’est avant tout du partage et du travail tous ensemble.

Le 4 Juillet, tu vas faire un concert « Talents Fâchés » réunissant les artistes du projet, c’est important de faire cet événement ?
Oui, c’est primordial de revenir à l’essentiel dans une génération où beaucoup de choses sont fake et virtuelles. C’est très important de revenir au public et garder le contact.

“c’est primordial de revenir à l’essentiel dans une génération où beaucoup de choses sont fake et virtuelles”

A travers la tracklist, on voit une volonté de réunir des rappeurs venant d’univers très variés.
Oui c’est une vraie volonté de réunir des artistes artistiquement différents et qui viennent d’horizons différents. La seule chose qu’on leur demande pour Talents Fâchés c’est de relever le défi de poser sur une prod énervée et jouer le jeu jusqu’au bout. Dans l’univers musical développé, tout s’est fait naturellement. C’était au bon vouloir de chaque artiste. Certains posent plutôt en douceur, d’autres sont plus énervés sur la prod.

Il y a aussi une alternance entre des figures très connus comme Rohff, la Fouine ou L’artiste et des rappeurs de l’ombre. C’est important pour toi de mettre en avant des artistes n’ayant pas la reconnaissance qu’ils devraient avoir ?
Oui, c’est très important pour leur offrir un tremplin avec également des artistes
confirmés qui adhérent au principe Talents Fâchés. Ce mélange est l’essence
même du projet !

 

La mention « saison 1 » ça annonce une deuxième partie ?
Oui, il y aura bien une saison 2. L’annonce du retour de Talents Fâchés a eu un effet très important. On a reçu beaucoup de démos avec beaucoup de qualité, c’est pourquoi on voulait faire 2 saisons pour ne négliger personne. On parlera du contenu de la saison 2 en temps voulu.

Au début des années 2010, TLF a beaucoup évolué avec des membres qui arrivaient, d’autres qui partaient : comment tu as vécu cette période en tant que membre fondateur et pilier du groupe ?
C’est du passé. Sans regret, la vie c’est l’avenir et le présent. I.K c’est le présent et l’avenir.

En 2016 tu sors « No Limit » en solo, c’était un projet pour te faire plaisir ?
Ce n’était pas juste pour me faire plaisir, c’était l’album de la maturité artistique. Dommage que le projet n’ait pas été mieux accueilli par les médias.

Comment tu expliques que l’album n’ait pas marché comme tu voulais ?
C’était l’album le plus complet. Il y a plusieurs facteurs qui jouent : le talent, le travail et la chance. Ce n’était peut être pas le bon moment. Mais je reste très fier de mon dernier album « No Limit ».


Sim
Sim

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