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Infinit’ : pour la deuxième fois de sa carrière, sa vie est un film [Stream]

Six ans après le premier opus, Infinit revient avec Ma vie est un film 2. Un album aussi technique que le passage d’Hatem Ben Arfa à Nice.

Voilà une quinzaine d’années qu‘Infinit‘ arpente le rap jeu. Il intègre en 2007 le collectif « D’en Bas Fondation » où il rejoint des rappeurs aguerris tels que Veust Lyricist ou Jason Voriz. Son premier album Ma vie est un film sort en 2013, mais en dépit de sa qualité sa renommée ne dépasse pas réellement le cadre régional.

Les featurings avec Aketo et Alpha Wann n’ont malheureusement pas suffi à booster l’ascension du rappeur des Alpes-Maritimes. À l’instar de ses aînés, la reconnaissance nationale était bien maigre, en comparaison de la qualité de la production fournie. Comme si un plafond de verre entourait les rappeurs du 06. Si l’on excepte bien sûr les Chiens de Paille.

Estrosi et succès d’estime

Cette visibilité dans l’Hexagone, il la trouvera malgré lui, suite à la polémique provoquée par l’un de ses morceaux. En 2014, il nomme et façonne un de ses titres en référence au maire de sa ville, Christian Estrosi :

Extrait de l’album PLUSSS, ce morceau voit Infinit‘ entonner un refrain en l’honneur de son maire sur une production de DJ Weedim : “Zin, j’ai aucun diplôme comme Christian Estrosi / Mais j’vais devenir maire comme Christian Estrosi”. Une description peu reluisante du maire de Nice, à laquelle celui-ci n’a pas vraiment adhéré. Il décide alors d’attaquer le rappeur en justice pour diffamation. Deux ans plus tard, Infinit’ gagne son procès et une renommée, malgré l’annulation de plusieurs dates de concert.

Par la suite, Infinit‘ monte en pression et obtient des succès critiques avec les projets NSMLM et Ma version des faits. Signé depuis chez Don Dada Records, il profite pleinement du travail d’Hologram’ Lo en tant qu’architecte de ses projets et des visuels de Louis. De plus, une alchimie artistique de longue date se développe entre lui et Alpha Wann.

Issa Nissa

Sur son nouvel album intitulé Ma vie est un film II, on retrouve le zin et son vocabulaire niçois. L’opus est rempli de techniciens et d’esthètes. Infinit’ avait tellement profité de la tribune d’UMLA, qu’il était obligé de renvoyer l’ascenseur à Alpha Wann en l’invitant sur deux titres.

Pour le reste, les featurings sont vraiment représentatifs de son évolution avec aussi bien des sudistes (Veust, Gros Mo) que des Parisiens (Deen Burbigo, K.S.A). En quatorze titres, Infinit’ nous plonge dans un film de Tarantino ou Scorsese, où il déjeune en Suisse, dîne en Corse et veut « tout le faire »