En décembre 1996, Death Row Records, autrefois formidable, est dans le déclin. En l’espace de quelques mois seulement, Dr. Dre a fait défection, 2Pac a été tué, Suge Knight a été envoyé en prison et le deuxième album très attendu de Snoop Doggy Dogg a été une grande déception. C’est de ces ruines qu’est né Christmas on Death Row, un projet dans lequel la plupart des artistes du label interprètent un ensemble de reprises et de nouveaux morceaux.
En tant que neuvième album du Death Row, l’opus comprend tous les artistes préférés du label tels que , Michel’le, qui à l’époque était lié à Knight, Snoop Dogg et The Dogg Pound, Nate Dogg, Danny Boy, et plusieurs autres artistes prometteurs. Et le mieux, c’est qu’il était destiné à une œuvre de charité.
Les critiques sont également peu enthousiastes à son sujet.
En effet, malgré toutes les critiques dont Suge Knight et Death Row ont fait l’objet à l’époque, personne n’a jamais dit que le label ou ses albums étaient ennuyeux. Ils étaient sûrement violents, misogynes, grossiers, dangereux, mais jamais ennuyeux.
Or c’est exactement ce qu’est Christmas on Death Row. C’est prévisible. C’est cool qu’un label avec une telle réputation sorte un album qui comprend “Frosty the Snowman“, “The Christmas Song”, “O Holy Night”, “White Christmas” et d’autres classiques, mais ces chansons ont été reprises – et mieux reprises – d’innombrables fois.
En ce qui concerne les chansons originales, le résultat est mitigé. Nate Dogg et Butch Cassidy apportent leurs voix uniques à “Be Thankful”, mais c’est une chanson tellement lente que trente secondes d’instrumental au début ne l’aident pas. Christmas in the Ghetto d’Operation From the Bottom est ce que la plupart des gens attendent d’un tel album, avec les membres d’O.F.T.B. qui rappent de manière générique les moments difficiles des fêtes sur un rythme générique à la Dre. Le morceau “Party 4 Da Homies” de Sean Thomas et J-Flexx est tellement sucré, même pour un morceau de Noël, qu’il pourrait provoquer du diabète.
L’album se vend à 200 000 exemplaires, mais représente le premier de l’histoire du label à ne pas atteindre le double platine.
Les moments les plus forts du projet se situent au début. Le morceau “I Wish” de Tha Dogg Pound est un rare moment de vulnérabilité de la part de Daz Dillinger et Kurupt, qui riment en disant qu’ils souhaiteraient avoir de l’amour pendant les fêtes de Noël. Il n’en reste pas moins qu’il est bien pâle en comparaison du morceau d’ouverture, “Santa Claus Goes Straight to the Ghetto”. Le titre de la seule contribution de Snoop au projet a été présenté pour la première fois par James Brown et est de loin sa meilleure chanson. Il est rejoint par son cousin Daz, Tray Deee, et Bad Azz avec un crochet classique de Nate Dogg qui a été rehaussé par son clip vidéo.
Dans l’ensemble l’album inédit n’a pas trop mal marché. D’ailleurs
Rolling Stone l’a nommé l’un des 25 plus grands albums de Noël de tous les temps.
