Nino B le rappeur marocain en interview

Nino B : Sur Crash Test, “il y a vraiment de tout”

Quelques semaines après la sortie de son EP baptisé Crash Test Episode 1, le rappeur Nino B a choisi Hip Hop Corner pour en dire plus sur son premier projet.

Le 26 juin dernier, Nino B sortait presque en toute confidentialité son EP Crash Test, un projet aux couleurs multiples et à l’ambiance vaporeuse. L’occasion idéale pour faire connaissance avec ce MC blésois qui nous offre une nouvelle preuve de la bonne santé musicale de sa ville. 

S’il s’est fait longuement attendre, le premier projet de l’artiste signé sur Ambition Music, le label de Niro, est l’une des belles surprises de ce deuxième semestre 2020. Dès la première écoute, on a envie d’oublier la sortie tardive du premier épisode de son Crash Test. 

Comme s’il n’en pouvait plus des années de freestyles et de singles, Nino B montre et démontre. Rien que la densité et l’audace de son projet suffisent à calmer les plus sceptiques. Sans fioritures, le Blésois nous plonge, dès l’intro de cet EP composé de 13 titres, dans un univers très riche. 

Capable de kicker sur toutes les prods imaginables, Nino B donne aussi l’impression de ne jamais travestir sa musique. Comme si sa vie était directement connectée à ses sons. Jamais avare en bon mots, l’artiste a bien voulu répondre à nos questions. Entretien.  

Hip Hop Corner : Près de 2 mois après la sortie de ton EP, quels sont les retours que tu as pu avoir ? 

Nino B : J’ai eu que des bons retours, que ce soit du milieu ou des auditeurs. Pour le moment, je n’ai que des bons retours. 

HHC : A l’écoute du projet, on a l’impression que tu t’essaies sur différents styles, comme si tu as voulu réellement appliquer le concept de Crash Test. Peux-tu nous en dire plus sur cette volonté ? Comment décrirais-tu ton projet ?  

Nino B : Oui bien-sûr, tester autant d’univers musicaux c’était voulu. En plus de ça, ce n’était ni forcé ni poussé. C’est vraiment la musique que j’aime faire. Mon projet, je le définirai comme complet. Car il y a tous les styles : il y a du kickage, de la mélodie, des sons planants, des sons pour meufs… il y a vraiment de tout. 

HHC : Tu te considères comme quelqu’un de perfectionniste ? 


Nino B : A mort, je suis un perfectionniste de ouf. Je ne suis jamais satisfait de ce que je fais. C’est aussi ma source de motivation car pour me satisfaire moi-même, il faut que je redouble d’efforts et ça ne peut que plaire au public. Enfin, je pense !  

HHC : C’est un soulagement ce premier projet ? 

Nino B : Bien-sûr, ce premier projet c’est un soulagement. Parce que j’ai signé il y a longtemps, et il s’est passé beaucoup de choses. Et quand tu mets du temps à sortir un projet et que t’as beaucoup d’épreuves entre temps, entre le début et la fin, tu te dis que parfois tu ne verras jamais le bout du tunnel. Mais on est des acharnés, on ne lâche pas le steak. Donc, oui c’est vraiment un soulagement. Cela va me permettre aussi de me concentrer sur la suite. 

HHC : On remarque aussi une belle diversité dans les prods. Avec qui tu as travaillé ? 

Nino B : Pour les prods, j’ai travaillé avec Niro (son producteur) et Senyss (artiste signé sur le label Ambition Music). Ensuite, j’ai fait aussi une petite prod, et j’ai travaillé avec Ameen Beats qu’on retrouve sur 3 ou 4 morceaux. J’ai aussi pris une prod d’un petit de mon quartier qui s’appelle Djilel. C’est un petit en qui je crois, et je pense qu’il peut faire quelque chose dans le milieu du beatmaking. On le retrouve donc sur le morceau “Ce n’est pas la fête”. Ensuite, j’ai travaillé avec Bangers de l’équipe NoviceLand, tout comme Ameen Beats, et Switch. 

HHC : Pour l’heure, tu as clippé Millions et Inna Di Luv ainsi que Le Truc. Peut-on s’attendre à de nouveaux clips ? 

Nino B : Pour l’instant, j’ai clippé ça. Mais je ne sais pas si on peut s’attendre à un autre clip. Peut-être… 

HHC : Tu es signé sur le label Ambition Music de Niro. Peux-tu nous en dire plus sur votre relation ? 

Nino B : Oui, je suis signé chez Ambition Music depuis bientôt 3 ans, et donc le producteur du label c’est Niro. Notre relation dépasse la musique car on se connaissait depuis longtemps. Avant même de signer chez Ambition, j’étais déjà invité dans la plupart des projets de Niro. Avant la musique, on se connaissait déjà au quartier. Il y a des choses qui nous lie et qui dépasse de loin la musique. C’est une relation fraternelle avant d’être musicale. Mais voilà, maintenant on se lance dans l’aventure dans la musique, et on va voir ce que ça donne. 

HipHopCorner : Dans un live Instagram, tu as évoqué l’épisode 2 de ton Crash Test et ses featurings…

Nino B : Oui, je suis sur le Crash Test 2. Je dois avoir déjà la moitié du projet qui fera peut-être 11, 13 ou 15 morceaux. S’agissant des featuring, il y’en aura, même en dehors de l’équipe Ambition Music. Comme t’as pu le voir, sur mon premier projet, je tenais à arriver tout seul. J’ai un seul featuring, sur le morceau “Le Truc”, et c’est Niro. Mais comme je t’ai dit, c’est la famille et c’est aussi le producteur, donc c’est la seule maison. Et pour le prochain projet, il y aura pas mal de featurings et même de gros featurings. Je suis pressé de vous montrer ça. 

HHC : Tu rappes depuis un petit moment déjà. Mais est-ce que la transition entre le statut d’amateur et celui de professionnel s’est bien passée pour toi ? 

Nino B : Oui, je rappe depuis pas mal de temps. La transition entre le kiff et le professionnel, je l’ai faite naturellement. Je bosse avec un peu plus de rigueur, j’y accorde un peu plus de temps mais je ne me prends pas la tête. Les trucs de star ne m’intéressent pas. Je ne suis pas dans ça. Déjà, je n’en suis pas une. Je n’ai encore rien fait, je viens d’arriver dans le truc en solo.