Avec son premier album Mūn, Chilla vient mettre un gros coup de pied dans un rap game chargé en testostérone.
Ces quatre dernières années sont passées très vite pour Chilla. Dès lors qu’elle fut repérée par le producteur Tefa en 2016, la jeune rappeuse lyonnaise née à Genolier n’a eu de cesse que de développer son univers. Un cocktail musical unique et justement dosé entre rap et chant.
Forte du succès de son premier single “Si j’étais un homme” et son premier EP, Karma sorti il y a deux ans maintenant, Chilla pouvait être fière d’avoir gagné sa place parmi les figures prometteuses du rap game contemporain. Son identité trouvée, il est temps pour elle d’enfoncer le clou et de confirmer son ascension. Et quoi de mieux qu’un premier album pour ça ?
Jusqu’alors principalement mise en avant pour ses textes féministes avec notamment “#Balancetonporc“, l’artiste semble avec ce premier long-format, vouloir s’émanciper de ce costume qu’on a peut-être trop voulu lui faire porter. C’est en femme libre, indépendante et épanouie qu’elle se dresse tout au long des 20 titres (bonus compris) de son album. De son “1er jour d’école” à ses dernières gloires, c’est toute son évolution en tant que femme et artiste que la rappeuse livre ici.
Ses doutes quant au passage à l’âge adulte, ses réussites, son amour inconditionnel pour les siens, ses blessures de cœurs et d’âme, sans oublier ses rapports houleux aux relations amoureuses, tout y passe. Accompagnée sur deux titres des rappeurs Kalash et Gro Mo, elle ne rate pas non plus l’occasion d’envoyer quelques punchlines bien placées pour ses haters, ceux qui encore aujourd’hui continuent d’affirmer qu’elle n’est pas à sa place.
Mais pendant que certains y vont de leur misogynie sur Instagram, Chilla laisse parler son art et se pose en reine humble et fière sur le trône du rap français. N’est pas encore né celui ou celle qui voudra l’en déloger.