Après quelques années d’absence, Sultan fait son retour avec sa mixtape, Éternel Challenger pt. 1. Un projet traversé par une furieuse envie du rappeur de prouver ses qualités.
Au début des années 2010, le rap français était en plein renouvellement et se cherchait de nouvelles têtes d’affiche. Parmi les candidats, Sultan, originaire de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, figurait en haut de liste. Proche de La Fouine et signé chez Sony, à une époque où l’industrie commençait seulement à s’intéresser de nouveau au rap, le rappeur plaçait en lui beaucoup d’espoir. Après deux albums parus en major, il n’a malheureusement pas vraiment réussi à franchir un cap commercial.
Débarrassé de cette pression et désormais en indé, le rappeur peut enfin se concentrer uniquement sur sa musique. Quatre ans après son dernier album, Sultan effectue son retour avec la mixtape, Éternel Challenger pt. 1, sorti aujourd’hui.
Sultan se fait plaisir
Comme un clin d’œil à son ancien statut, Sultan ouvre son projet avec le morceau « Ben Arfa ». Le rappeur compare son destin à celui de l’éternel espoir du football français : « J’aurai pu une carrière prometteuse dans ce game, n***e sa mère, appelez-moi Ben Arfa ».
Passez cette réflexion lucide et personnelle, Sultan se focalise plus sur sa musique. Dans cette longue mixtape de vingt-et-un titres, le rappeur nous emmène dans différentes ambiances. Entre gros banger avec « Fosse commune » et des morceaux plus dansants, le rappeur se fait plaisir. Il s’aventure même dans la tendance afro avec réussite sur le morceau « Bo ché », où l’artiste chante en comorien.
Installé désormais à Marseille, il a travaillé sur son projet avec quelque locaux. On retrouve par exemple L’Adjoint, à la production de différents morceaux et le rappeur Elams sur le titre « Par ici ». Ce vendredi 14 février, il a également dévoilé un nouveau clip, “La Go à tt le monde”.
Même si Sultan montre toujours autant de qualités lorsqu’il kicke, certains morceaux apparaissent presque “daté”, comme s’ils avaient été enregistrés durant la période 2010-2012. Comme si le rappeur voulait revenir à la source de son art, il multiplie d’ailleurs les allusions à son statut “d’ancien” dans le rap. Avec Eternel Challenger part. 1, Sultan fait ce qu’il lui plaît, et c’est très bien ainsi.
