La bande originale de “Boyz N The Hood”, fidèle au film

Retour sur la bande originale du film de John Singleton “Boyz N In The Hood”. Un disque éclectique et ancré dans la réalité.

Nous avons appris aujourd’hui la triste disparition de John Singleton, brillant réalisateur qui nous a quitté à 51 ans. Celui-ci était notamment connu pour son film Boyz N The Hood (1991). Un drame contant la violence et la perdition de la jeunesse de Los Angeles qui a marqué son époque et qui est aujourd’hui considéré comme un classique du genre. Pour lui rendre hommage, nous avons décidé de revenir sur la bande-originale du film “Boyz N The Hood”.

Un rap collé au bitume

Cette soundtrack ne pouvait pas s’ouvrir autrement que par un morceau d’Ice Cube. L’ancien de N.W.A est un des héros du film et est, en 1991, une star pleinement établie qui a lancé brillamment sa carrière solo après son départ houleux du groupe. Le rappeur fait ce qu’il sait faire de mieux sur “How To survive in South Central”. A savoir cracher sa rage au micro sur un gros beat funky. En l’occurrence, la prod utilise des samples de Funkadelics et de Roger Troutman, des figures historiquement très samplées par les producteurs de la West Coast. Quant au propos, Ice Cube donne un guide pratique pour survire dans cet environnement semé d’embûches et érige des règles claires : “munis-toi d’un flingue” ; “Ne fais confiance à personne” ; “Te fais pas chopper”.

Ce gangsta rap propre à La Cité des anges se retrouve également sur d’autres morceaux du projet. Le groupe Compton’s Most Wanted, formé notamment par Mc Eight, conte cette urgence dans “Growin’ Up in the Hood”. Un environnement où la mort menace de frapper en permanence chez des jeunes au bord du précipice. Sur “It’s your life”, Too $hort prend lui le partie de la prévention. “It’s your life, don’t-don’t be stupid though” alerte-t-il au refrain, après avoir notamment chanté les ravages de la drogue sur sa communauté pendant les couplets.

Le fil rouge d’un rap terre à terre, conscient des problématiques majeures de Los Angeles, que le film s’attache à soulever, est parfaitement respecté.

Des singles pour alléger le projet

Si cette bande originale est une plongée dans un environnement difficile, ce n’est pas pour autant un tunnel dont on ne peut sortir. Régulièrement, des morceaux plus légers viennent offrir un autre regard sur l’œuvre. La piste “Just Me and You” de Tony! Toni! Toné! en est un bel exemple. Groupe de New Jack originaire d’Oakland, ils proposent ici un morceau dévouée aux relations amoureuses. Un fond parfait pour les moments où Tre et Brandi se retrouvent dans le film. L’instrumentale très élégante est assurée par Raphael Saadiq, alors producteur attitré du groupe.

Les deux titres concluant le disque sont uniquement instrumentaux. “Setembro” est une production du mythique compositeur Quincy Jones. Alors que l’ultime piste “Black on black crime” est l’œuvre du bassiste Stanley Clarke. Une belle façon de conclure un projet. Par un voyage aussi mélancolique que triste, surtout lorsqu’on connaît le dénouement du film de John Singleton. Une magnifique bande-originale à la fois éclectique et cohérente.

Boyz N The Hood – Soundtrack

https://www.youtube.com/watch?v=1bHImPgd4vo

Sim
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