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Retour vers le classique: “Let’s Play House” de Tha Dogg Pound

On termine la semaine avec notre traditionnelle rubrique du Retour vers le classique ! On finit aux Etats-Unis, en Californie encore une fois, un Etat absolument incontournable dans l’histoire du rap américain, particulièrement dans les années 90 ayant vu émerger le style dit du gangsta rap. Et si l’on a déjà aborder certains des piliers de cet univers, à savoir Dr.Dre et Snoop Dogg, il est bon de ne pas oublier ceux qui les entourent et les accompagnent, à l’image du fameux Tha Dogg Pound. Les fameux même, puisque le groupe est formé du duo Daz Dillinger et Kurupt en 1992. Je sous-entendais que la formation était moins mise en avant que certains artistes, mais il faut tout de même rendre à César ce qui appartient à César et reconnaître que Tha Dogg Pound, signé sur le célèbre label Death Row Records, a grandement participé à son succès ! Participant aux projets “The Chronic” de Dre et “Doggystyle” de Snoop Dogg, ils présentent enfin leur tout premier album “Dogg Food en 1995. Un projet dont est issu le son qui nous intéresse aujourd’hui: “Let’s Play House”.

Single de l’album et qui aura grandement permis sa popularité, “Let’s Play House” convie en featuring Michel’le. Un son qui restera leur plus gros succès, se classant au top 50 du Billboard Hot 100. A l’origine, Warren G devait poser un couplet sur le son, mais pour une obscure raison ce ne fut pas le cas, peut-être un désaccord au niveau du contenu des paroles ou tout simplement le non respect d’une deadline. Quoiqu’il en soit, ça n’empêche pas le Dogg Pound de se populariser en un seul titre, bien qu’il fut controversé. Tout simplement en raison du caractère sexuellement explicite des paroles. Si Dr.Dre, que l’on peut entendre en intro du son, reste modéré dans ses propos, ne faisant que référence à la weed (“Some of that shit you just can’t fuck wit”), le reste est beaucoup plus libre. Sans être direct, le premier couplet s’avère suffisamment explicite (“I’ll play the daddy and you can play the momma”) pour finalement être très clair (“So we can get down upon the living room floor”).  Une sorte de dialogue maintenu dans ce premier verse entre Dat Nigga Daz et Michel’le. La reprise de cette expression du jeu du papa et de la maman, très enfantine, opposée à la traduction plus directe des faits (“Let’s play house” ayant ici le sens de coucher), est notamment reprise dans le refrain du son.

Vient ensuite Kurupt pour se joindre à la fête et apporter quelques lignes egotrip à l’ensemble (“There’s no mistakin, I can have the whole house shakin”), Daz poursuit également dans l’aspect provocant (“You know it’s Daz in your drawers when ya momma ain’t home“). Le texte s’amplifie dans le cru, notamment dans les détails (“She got the bomb and she like gobblin and swallowin”), ce qui explique le caractère polémique du son. Le couplet s’achève d’ailleurs sur plusieurs allusions à de précédentes conquêtes, concluant: “Some women become ladies, some turn into hoes”.  On ne peut être plus clair, et pourtant, malgré le texte qui apparaît choquant à plus d’un à sa lecture, cela n’empêche pas le succès d’être au rendez-vous. Le son sait prendre et emmener à son rythme, si on ne retient pas à une grande profondeur de texte, on salue Tha Dogg Pound qui signe un énorme succès sans se conformer aux lois des chansons pour radio. Et qui signe un classique… Let’s Play Classic…

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