Youssef Swatt’s, jeune rappeur belge originaire de Tournai, est en train de transformer la scène rap francophone. Après avoir remporté la troisième saison de l’émission « Nouvelle école » sur Netflix, son parcours impressionne autant qu’il intrigue. Cet artiste sensible et engagé, qui a fait de la plume son arme, se démarque par son rap à la fois incisif et émancipateur. Alors que les projecteurs sont désormais braqués sur lui, Youssef Swatt’s multiplie les projets et s’affirme comme une figure montante du rap francophone.
Une victoire qui change tout : « Nouvelle école »
Le succès fulgurant de Youssef Swatt’s découle en grande partie de sa victoire dans l’émission « Nouvelle école », une compétition qui met en lumière de nouveaux talents du rap. Grâce à son titre « Générique de fin », il a conquis un jury prestigieux composé de SDM, Aya Nakamura et SCH. Cette performance décisive a marqué un tournant dans sa carrière, lui ouvrant de nombreuses portes après des années de travail acharné dans l’ombre. « Il y a un avant et un après », confie l’artiste, qui se dit désormais plus à l’aise avec sa nouvelle notoriété.
Un parcours marqué par la persévérance
Né dans un quartier populaire de Tournai en Belgique, Youssef Swatt’s, de son vrai nom Youssef Rezeki, est le fils d’immigrés algériens. Il commence à écrire dès l’âge de douze ans, influencé par des figures emblématiques du rap conscient comme Kery James, Keny Arkana et Youssoupha. Son rapport à l’écriture est presque compulsif : «Je voulais trop être comme eux. Quand tu vois Diam’s à la télé, tu te dis: “C’est ça que je veux faire”.» Pour lui, le rap est rapidement devenu plus qu’une passion, c’était un moyen de s’émanciper et d’exprimer ses émotions.
En 2007, Youssef Swatt’s autoproduit son premier album, une initiative courageuse qui pose les fondations de sa carrière. Depuis, il a sorti plusieurs albums dont «Poussière d’espoir» (2020) et «Pour que les étoiles brillent» (2022), où il collabore notamment avec la légende du rap Oxmo Puccino sur le morceau «Le poids des mots». Son écriture percutante et poétique lui a permis de se forger une place unique dans le paysage du rap francophone.
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Les mots comme vecteur d’émancipation
Pour Youssef Swatt’s, les mots sont bien plus qu’un simple outil d’expression, ils sont « un vecteur d’émancipation ». Selon lui, avoir le pouvoir de s’exprimer clairement est un « super-pouvoir » capable de toucher les cœurs et d’éveiller les consciences.
Il reconnaît que sa musique sert à la fois à extérioriser ses propres émotions et à résonner avec celles des autres. Cependant, il se refuse à être enfermé dans une étiquette de « rappeur à texte » : «Je ne veux surtout pas intellectualiser l’art, ce serait absurde», dit-il, affirmant que la qualité d’une musique ne réside pas seulement dans la profondeur des paroles.
Cette vision de la musique lui permet de garder un équilibre entre des textes engagés et une approche plus instinctive de l’art, ce qui lui permet de toucher un public large, sans pour autant perdre de vue ses valeurs.
L’ascension fulgurante d’un artiste polyvalent
Depuis sa victoire à « Nouvelle école », Youssef Swatt’s ne cesse de se réinventer. Toujours en mouvement, il jongle entre les projets tout en restant fidèle à son authenticité. « Je fais un million de trucs en même temps », confie-t-il avec un sourire, résumant parfaitement son état d’esprit actuel. Les caméras continuent de le suivre, notamment lors de ses apparitions au festival Golden Coast près de Dijon, où il semble aussi à l’aise sur scène qu’en dehors.
Le cru 2024 s’annonce déjà exceptionnel pour cet artiste, qui, après une décennie de persévérance, voit enfin ses efforts récompensés. Grâce à son style unique et à son discours sincère, Youssef Swatt’s est en passe de devenir l’une des figures incontournables du rap francophone.
