La colère verbale de Busta Rhymes n’est pas calmée, loin de là. Le rappeur vient de dévoiler la version deluxe de son dernier album, ELE 2 (Extinction Level Event 2).
Voilà des années que l’on attendait le retour de Busta Rhymes. Après des années de blocage et d’échecs successifs avec différents labels, il a finalement livré son dernier projet en totale indépendance. Résultat, le 30 octobre dernier sortait ELE 2 (Extinction Level Event 2) The Wrath of God, la suite de son classique dévoilé en 1998.
Mais visiblement, il avait des choses à dire et un seul album ne lui a pas suffi pour déverser l’intégralité de sa colère. A peine deux semaines plus tard, il balançait une première version deluxe de son opus, avec quatre morceaux supplémentaires.
Il aurait pu s’arrêter là, mais non. Toujours désireux de cracher son spit flow au micro, il balance aujourd’hui une réédition ultime de sa dernière galette, avec cette fois encore, quatre titres supplémentaires, portant le total à huit sons bonus. Un beau cadeau pour célébrer le Black Friday en somme.
Ainsi, en plus de proposer des collaborations de prestiges avec, Kendrick Lamar, Rapsody, Rick Ross, M.O.P, Mariah Carey, Rakim et même Ol Dirty Bastard, le vétéran new-yorkais s’est fait plaisir en incluant dans sa nouvelle fournée de sons, des collaborations avec les géants M.O.P et Eminem. En plus d’être ultra-technique, le titre avec le rappeur de Détroit est né d’une belle histoire. Laissez-nous vous la raconter.
“Calm Down” : une compétition entre Busta Rhymes et Eminem
A noter par ailleurs que sa collaboration avec le rappeur de Détroit n’est pas nouvelle, mais date de 2014. A l’époque, il expliquait que ce titre, plus qu’un simple morceau de hip-hop, s’était vite transformé en une compétition saine entre deux MC galvanisés par une mentalité et une forme super-héroïque.
« Au départ, la chanson durait 3:08, j’avais fait une structure normale: 2 couplets de 16 bars et un refrain, le même refrain qu’il y a sur la version finale. […] et le manager d’Eminem m’a renvoyé le son. Em rappait pendant 42 bars. Et j’ai dit ‘non, ça ne va pas le faire, t’es pas fair-play mec, je dois retourner en studio et rajouter des bars’. Donc j’ai effacé mes 2 couplets de 16 bars parce que ça n’allait plus avec la structure du son, je rappais en donnant de l’énergie pour que ça s’écoute en boite et en radio. Alors que lui disait qu’il essayait de me guillotiner, j’ai dû changer mon approche, je suis retourné en studio et j’ai écrit 52 bars.
Ensuite Em a écouté le son le jour où on était censé le mixer et a dit ‘On ne va pas le mixer aujourd’hui, t’es retourné en studio pour réenregistrer et maintenant, je dois réajuster mon énergie’. Donc on a encore attendu 6 semaines, son couplet s’est transformé en un couplet de 64 bars, et j’ai transformé le mien en un couplet de 60 bars. Donc on est retourné 4-5 fois en studio et finalement la chanson est passée de 3 minutes et 8 secondes à 6 minutes et 6 secondes. J’ai aimé ce que c’est devenu. On s’inspirait l’un l’autre pour se pousser et pour amener le meilleur de nous-même et c’est devenu une compétition respectueuse.
On s’en foutait des règles, personne ne nous a dit ce qu’on devait faire. On s’en foutait de la structure d’un son. Plutôt que de faire passer ça en radio, on va transformer ça en une oeuvre d’art. On a honoré les fondamentaux du Hip-Hop : des punchlines, des métaphores et des flows. Tout ça a rappelé à ces gars ce que le Hip-Hop ce n’était pas juste rapper. » Et une leçon de hip-hop, une !