Disponible depuis le 31 mai sur Netflix, “Dans leur regard” est la nouvelle production d’Ava Duvernay. C’est une adaptation de l’histoire vraie des Central Park Five, cinq adolescents de couleurs accusés à tort d’avoir violé une joggeuse blanche.
La série est adaptée de l’histoire vraie des Central Park Five, cinq adolescents de couleur accusés à tort d’avoir violé une joggeuse blanche en 1989.
Dans le rôle des cinq accusés on y retrouve Asante Black (Kevin Richardson), Caleel Harris (Antron McCray), Ethan Herisse (Yusef Salaam), Jharrel Jerome (Korey Wise) et Marquis Rodriguez (Raymond Santana).
Après Selma, The Red Line ou encore Queen Sugar, la réalisatrice et productrice Ava DuVernay continue d‘ausculter la société américaine par le prisme des minorités et de leurs luttes face aux institutions. Une filmographie engagée qui entend mettre les Etats-Unis face à son histoire, ses inégalités, ses contradictions et ses responsabilités. 30 ans se sont écoulés depuis l’affaire et il semblerait que la paysage n’ait pas beaucoup évolué.
Dans leur regard met en colère, une colère violente face à l’insupportable injustice qui frappe cinq adolescents de couleur et leur famille. C’est un cruel concours de circonstance, la faute au mauvais endroit, mauvais moment.
Dans leur regard exploite cette faille dans le système judiciaire mais le porte à un niveau plus abject : Ce ne sont plus les avocats qui arrangent les faits pour disculper leur client, c’est la police et le département judiciaire qui fabrique les faits, motivés par une soif aveugle de justice face à un crime odieux. Si on ne peut faire confiance à ceux censés nous servir et nous protéger, vers qui pouvons-nous nous tourner dans ce cas ?
La série n’est pas la plus grande oeuvre de l’histoire, mais elle demeure nécessaire. Il est impossible de ne pas être ému face à cette tragédie. La série traduit la révolte par l’humain et joue beaucoup sur les émotions. Il s’agit avant tout d’informer et de comprendre afin d’éviter de refaire toujours les mêmes erreurs. A l’heure des fakes news, la démarche est salutaire.
