Des graffeurs de New York empochent 6,7 millions de dollars suite à un procès !

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Pour situer le contexte, une ancienne usine abandonnée de Long Island, New York, appartenant à un certain Jerry Wolkoff à été transformée avec son accord en musée à ciel ouvert dédié entièrement au graffiti.

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En 2002, la gestion du lieu est confiée à Meres (activiste reconnu du milieu) sous certaines conditions : aucune référence politique dans les peintures, aucune référence religieuse, pas de pornographie et l’accès est réservé aux détenteurs d’un permis délivré par le maître des lieux. C’est également lui qui assigne les graffeurs à leurs espaces en fonction de leur notoriété, ce qui est loin de l’esprit d’anarchisme régnant dans n’importe quel terrain vague…

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La cohabitation se poursuit tout de même jusqu’en 2013 puis arrive l’explosion de l’immobilier qui poussa le propriétaire à faire des calculs assez simple :  détruire son usine désaffectée pour y construire de luxueux appartements..  En 2014 Jerry Wolkoff a une drôle d’idée : repeindre intégralement en blanc tous les murs, de manière clandestine dans la nuit du 18 au 19 Novembre 2013.

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L’acte n’est pas reçu de la même façon par tout le monde, une équipe de graffeurs intente une action de justice contre le propriétaire en vertu de la Visual Artists Rights Act, une loi fédérale de 1990 qui protège les droits des artistes, même si quelqu’un d’autre possède l’œuvre d’art physique. Pendant près de 3 semaines les membres des deux parties sont entendu par un jury fédéral. L’avocat des artistes, Eric Baum, souligne que Wolkoff n’a pas donné à ses clients un préavis de quatre-vingt dix jours avant de tout repeindre en blanc, ce qui aurait pu leur permettre de récupérer certaines œuvres réalisées sur des supports amovibles. Une erreur qui va coûter très cher au propriétaire, trop pressé de se débarrasser de ses anciens locataires…

Le verdict

Le 12 Février 2018 le jugement est rendu par le juge fédéral Frederick Block et livre donc :

“Wolkoff ne montre aucun remords, il a eu plusieurs occasions d’admettre que la destruction des œuvres était une erreur, ou de dire qu’il aurait fait les choses différemment s’il avait une autre chance. Mais Wolkoff s’en fout, comme il en a témoigné avec insistance. Le recouvrement bâclé a laissé les œuvres facilement visibles sous des couches minces de peinture blanche bon marché, rappelant quotidiennement aux plaignants ce qui s’était passé : les œuvres mutilées étaient visibles par des millions de personnes empruntant les rames de la ligne 7.” 

Condamnant donc Jerry Wolkoff à un dédommagement à la hauteur de 6 700 000$ de quoi permettre à entreprendre de nouvelle choses pour le graff’ de New York