CHRONIQUE NBA
La Finale NBA 2016 est relancée. Après deux matchs de domination sans partage des Golden State Warriors, les Cavaliers se sont enfin réveillés et ont montré qu’ils pouvaient contester la suprématie des hommes de Steve Kerr. Ce soir aura lieu le match 4 qui pourrait être le tournant de la Finale NBA. En cas de victoire des Warriors, ceux-ci mèneraient 3-1 et seraient dans une situation idéale pour décrocher le titre à domicile. Dans l’autre sens, en cas de victoire de Cleveland, la franchise de LeBron James reviendrait à égalité et mettrait une énorme pression sur Golden State pour le match 5 qui perdrait une partie de sa sérénité. Tour d’horizon complet sur les forces en présence de part et d’autres et des clés d’un match capital.
Côté Golden State Warriors
Klay Thompson et Stephen Curry, un réveil qui pourrait faire mal
Comment ne pas évoquer pour démarrer les cas de Stephen Curry et Klay Thompson. Les deux meilleurs joueurs de Golden State durant ces Playoffs NBA 2016 semblent bien en dessous de leur niveau dans cette Finale NBA. Pour le MVP 2016, qui lors de la finale de conférence Ouest face à OKC avait été sensationnel pour les siens avec 27.8 points de moyenne n’en est qu’à 16 de moyenne face aux Cavs. Klay Thompson de son côté plafonnait à 24.7 points de moyenne face à Oklahoma. Face aux Cavaliers, son total par match est deux fois moins élevé avec 12 points de moyenne. Pour le premier, cette différence s’explique par le fait que le meneur de jeu des Warriors est, volontairement, moins maître du jeu de son équipe, laissant d’autres joueurs construire les actions comme Shaun Livingston, souvent le premier à toucher le ballon sur chaque possession de son équipe en sortie de banc. Ce manque de présence inhabituel chez Curry lors de la phase de possession l’exclut inévitablement de celle-ci et son nombre de shoot baisse donc naturellement tout comme son impact au score.
Pour Klay Thompson, le problème est tout autre, plus simple ou plus compliqué (c’est selon). Son adresse insolente à 3 points des derniers matchs face au Thunder (plus de 50% lors des deux derniers matchs dont un à 11 tirs primés) le quitte. En trois matchs face à Cleveland son total à 3 points est le suivant : 6/20 soit 30%. La confiance le quittant match après match face aux Cavs, son nombre de tirs à lui-aussi diminué et son pourcentage d’échec en reste tout autant élevé. Alors, quand on connait le rendement habituel en playoffs de ces deux hommes, on ne peut que craindre côté Cleveland un regain de forme de Klay Thompson et de Stephen Curry qui serait dévastateur pour la défense des Cavaliers. Néanmoins, dans cette Finale NBA, les Warriors sont encore dans un situation positive, malgré les difficultés de leur deux joueurs vedettes. Alors qu’est-ce qui fait encore pencher la balance pour Golden State ?
Le banc, le facteur triple X
Voici le domaine dans lequel Golden State a marqué les esprits des Cavaliers lors des deux premiers matchs. L’apport du banc. Si Stephen Curry et Klay Thompson ont de basses stats, c’est aussi car la défense des Cavs sur eux est particulièrement intense. Mais ce choix défensif légitime face à ses deux joueurs capables de tout, offre des opportunités aux autres joueurs de rotation de l’effectif de Golden State. Moins marqué, plus libres avec moins de pression, certains joueurs de banc des Warriors ont fait de véritables carnages lors des deux premiers matchs de la Finale NBA 2016.
On parle souvent de facteur X dans une équipe de basket, mais à Oakland, il y en a au moins 3 dans cette Finale NBA. Lors du match 1 déjà, quand les deux vedettes de l’équipe de Steve Kerr étaient complètement en panne, ce fut ce trio qui a prit les devants et porté son équipe vers un premier succès d’importance. Ce trio ? Leandro Barbosa, Harrison Barnes et Shaun Livingston. Oui, Messieurs, Mesdames à l’heure où des équipes éprouvent les pires difficultés à trouver le moindre facteur X dans leur effectif, les Golden State Warriors en compte au moins 3. Plutôt confortable. La preuve, 44 points pour ce trio lors du match 1.
Draymond Green, le favori au titre de MVP des Finales ?
Mais le joueur auquel les Warriors sont le plus dépendant dans cette Finale NBA 2016 est sans contestation possible Draymond Green. Lors du match 1 il inscrit 16 points et prend 11 rebonds validant ainsi un double-double. Les Warriors s’imposeront assez facilement dans ce match d’ouverture. A l’occasion du match 2, Draymond Green passe alors en mode “MVP” et claque 28 points aux Cavs incapables de l’arrêter. Résultat ? Golden State s’impose en atomisant les Cavaliers.
Plus discret lors du match 3, il n’inscrit que 6 points et ne prend “que” 7 rebonds. Au final, les Warriors encaissent un violent 120-90 qui replace Cleveland dans cette Finale NBA. Hormis ce dernier match en demi-teinte, l’ailier d’Oakland se positionne pour le titre de MVP des Finales en portant son équipe, notamment lors du match 2, en l’absence de grands Klay Thompson et Steph Curry. Avec une telle dépendance de son équipe, Draymond Green possède une grande partie des clés du succès des Warriors et de leur conquête du titre NBA 2016.
Côté Cleveland Cavaliers
LeBron et Irving, des valeurs qui doivent rester sûres
Ce sont indéniablement les deux leaders des Cavaliers. Avec respectivement 24.7 points et 22 points de moyenne par match, LeBron James et Kyrie Irving sont les deux joueurs sur lesquels les Cavaliers devront s’appuyer pour renverser la série et remporter le titre NBA. D’un côté l’expérience et la puissance du King et de l’autre la technique et la vitesse de pénétration d’un Kyrie Irving prêt à prendre sa revanche sur la Finale 2015 où celui-ci avait vu l’édition se terminer prématurément à la suite d’une blessure. Les crossovers du meneur de jeu des Cavaliers sont une arme dont Cleveland doit abuser car, techniquement, il s’agit du seul joueur à pouvoir prendre le meilleur sur l’armée de techniciens des Warriors.
Mais ces deux-là auront besoin de soutien pour venir à bout des Warriors. Voyons voir qui pourrait se muer en allié de choix pour ses James et Irving.
Kevin Love lancera-t-il sa Finale NBA 2016 un jour ?
On le sait déjà, Kevin Love est un des joueurs les plus talentueux de la NBA. Cependant si son impact sur un match de saison régulière ou de début de Playoffs est incontestable, son influence positive dans une Finale NBA est plus qu’incertain. Offensivement, pas de problème. Avec 17 points lors du match 1, son apport offensif était largement suffisant. Mais là où le bât blesse réside dans son apport défensif. Des deux 5 majeurs de chaque équipe, le Cavalier est peut-être celui qui est le plus en délicatesse dans ses match-up.
La clé pour lui et les siens passera par un rigueur défensive nouvelle pour le talentueux Kevin Love. Son Q.I. basket doit être au maximum dans ce domaine pour limiter les solutions de shoots et de pénétration adverse. Lors du match 1, les Warriors ont beaucoup appuyé sur ce point faible de la défense de Cleveland. En se découvrant une efficacité défensive dans la moyenne, Kevin Love pourrait poser de gros problèmes à une équipe de Golden State déjà orpheline de ses deux stars offensives. Blessé durant le match 2 et économisé pour le 3ème match, son retour pressenti ce soir, sera scruté de près par les fans des Cavs. A lui de faire taire les détracteurs.
Channing Frye, le facteur X des Cavs
Habituellement à 6.1 points de moyenne sur la saison, Channing Frye est considéré comme le facteur X des Cavaliers. Il n’est pas le seul à pouvoir faire la différence mais c’est celui qui l’a peut-être déjà le plus prouvé. Capable de prendre véritablement feu et de marcher sur une défense adverse pour planter plus de 10 points en sortie de banc, il est aujourd’hui en grande difficulté dans cette Finale NBA 2016. Deux points lors du match 1 et depuis plus rien. Le néant. Mais une chose est sûre, le remplaçant de luxe des Cavaliers devra augmenter considérablement son total de points s’il veut voir son équipe revenir au score face à Golden State. Il en est capable, Tyronn Lue devra faire des choix en sa faveur pour le mettre en confiance et le faire prendre feu.
J.R. Smith, capable du meilleur comme du pire
Si les Warriors semblent très dépendants à Draymond Green, les Cavaliers semblent l’être tout autant avec J.R. Smith. Le shooteur fou de Cleveland à trois points a les moyens de faire pencher la balance en faveur des siens. En effet, celui-ci nous a déjà prouvé dans ces Playoffs 2016 qu’il était un des régulateurs cachés de cette équipe des Cavs. Face à Atlanta en demi-finale de conférence Est, ces nombreux paniers à trois points, souvent venues d’ailleurs avaient éteint les Hawks, pourtant plein de bonnes intentions.
Lors des deux premiers matchs, J.R. Smith passe à côté et ne dépasse pas 5 points lors de ces deux rencontres. Résultat ? Son équipe est balayé à deux reprises. Mais la rupture se fait à domicile, à la Q Arena, où avec une adresse à 3 points retrouvée (50%), il inscrit 20 points et participe largement à relancer la Finale NBA 2016. Cleveland compte sur lui lors du match 4 car c’est de lui que peut venir la clé côté Cavaliers.