LA LÉGENDE DJ SCREW EST DÉCÉDÉE IL Y A 21 ANS

À cette date en 2000, Robert Earl Davis Jr, mieux connu sous le nom de DJ Screw, a été retrouvé mort dans son studio d’enregistrement de Houston à la suite d’une overdose de codéine. Il n’avait que 29 ans. Deux décennies plus tard, son influence se fait sentir, du hip-hop à l’électronique suédoise.

Davis  révolutionne le tempo

Vers 1990, un jeune DJ de hip-hop nommé Robert Earl Davis Jr a décidé que la musique était trop rapide à son goût. À l’aide des commandes de pitch de ses platines, il a commencé à ralentir les disques à des vitesses incroyablement lentes, agrémentant ses mixes de coupures lisses et de commentaires flous qui semblaient provenir d’outre-tombe. Bien que Davis, plus connu sous le nom de DJ Screw, ne fut pas le premier DJ ou producteur à baisser délibérément les pitchs pour obtenir un effet, il a conservé ce rythme glacial tout au long de ses mixtapes de 100 minutes, développant ainsi un son unique, psychédélique et éthéré qui sera connu sous le nom de chopped and screwed ou plus tout simplement, de Screw music. Avec plus de 300 séries de mixtapes et cinq albums complets à son actif, DJ Screw s’est incontestablement imposé comme une légende dans le milieu. 

Un rythme étroitement lié au lean

L’émergence de Screw dans sa ville natale de Houston, au Texas, a coïncidé avec une montée en flèche de la popularité du drank (autrement appelé “lean”, “syrup” ou “barre”), un mélange de sirop pour la toux et de soda, qui peut créer une sensation d’euphorie sédative lorsqu’il est consommé en grande quantité. 

Davis et le Screwed Up Click (SUC), le collectif de rappeurs de Houston qui freestyle sur ses mixtapes, ont fait référence à cette concoction violette si souvent que leur musique et leur drogue de prédilection sont devenues aussi étroitement associées l’une à l’autre, comme l’acid rock et le LSD. Lorsque Screw, qui n’avait que 29 ans à l’époque, est décédé le 16 novembre 2000 des suites d’une overdose de codéine selon les médecins légistes, cette assimilation entre la drogue et sa musique s’est définitivement consolidée.  La codéine provenait d’un sirop contre la toux délivré sur ordonnance qu’il mélangeait avec du soda pour concocter une boisson appelée purple drank ou “lean”. En plus de la codéine, du Valium et du PCP ont été trouvés dans son sang.

Un héritage impressionnant

Malgré les événements et circonstances malheureux qui ont conduit à la mort du jeune pionnier, son influence continue d’imprégner la scène hip-hop de Houston et au-delà. Son héritage se poursuit avec le culte des Screwheads  de Houston, qui se sont assurés de graver son histoire dans la pierre avec le Screwfest fondé en 2005. 

De plus DJ Screw a été à l’origine du documentaire Screwed In Houston, produit en 2007 par VBS/Vice Magazine, qui retrace l’histoire de la scène hip-hop de Houston et l’influence de la sous-culture du chopped and screwed sur le hip-hop de Houston. La série en cinq parties consacre un épisode complet à DJ Screw et comprend des séquences vidéo de lui quelques jours avant sa mort.