Lil Wayne : “Tha Carter IV” est l’un de ses meilleurs albums, bien qu’il ait été sous-coté à sa sortie
C’est en 2011 que Lil Wayne a dévoilé l’opus “Tha Carter IV”.Il s’agit en l’occurrence d’une période où l’industrie du hip-hop était en pleine mutation aux États-Unis d’Amérique. Les artistes qui sont considérés aujourd’hui comme des ogres étaient encore en pleine ascension, se battant pour conforter leur carrière. Ces derniers se contentaient justement de ce qu’Internet offrait comme canal pour assurer la promotion de leurs projets respectifs.
Dans ce rang, nous pouvons citer des noms comme Drake, Mac Miller, Tyler, J. Cole, Danny Brown The Creator et Wiz Khalifa qui sortaient tous leurs premiers disques. C’est ce qui nous a poussé à nous intéresser de plus près à cet album de Lil Wayne, dix ans après sa sortie.
Il y a 10 ans, Lil Wayne sortait “Tha Carter IV”
Avant que “Tha Carter IV” ne voit le jour, le public nourrissait de sérieuses inquiétudes en ce qui concerne la carrière de Lil Wayne. Il y avait tout de même, des artistes de grande renommée aujourd’hui qui ont assuré que le jeune rappeur américain avait toujours la culture Hip-hop dans les veines, malgré son séjour en prison. Toutefois , il faut bien reconnaître que c’était surtout une période au cours de laquelle le rap devenait le genre le plus dominant dans le pays de l’oncle Sam, mais à l’opposé, la carrière de Wayne connaissait un déclin apparent. En effet, après après son époque “Greatest Rapper Alive” avec “Tha Carter III”, ses ennuis juridiques, sa peine de prison, la sortie d’un album de Rock, le protégé de Birdman avait annoncé “Tha Carter IV” en 2009. Toutefois, le public n’attendra que 2011 pour découvrir le fameux disque après la sortie du rappeur de Riker’s Island.
En cette année, Wayne s’autoproclame fièrement GOAT à l’image d’autres grands rappeurs. Ainsi, les attentes à son endroit demeurent, mais prennent justement de l’ampleur en raison de ce statut qu’il se colle. En revanche, le contexte n’était pas alors favorable à un succès retentissant de l’album.Il s’agit d’une année où l’environnement du Hip-hop n’avait pas le même visage : une époque où le genre musical n’était pas autant saturé et que la vente des albums de reposaient encore sur le physique (des CDs, notamment). Nous parlons en fait d’une période où la couverture médiatique des albums était moins invasives que de nous jours.
Par ailleurs, il ne conviendrait pas d’omettre le fait que “Tha Carter IV” comme il l’est intitulé, faisait partie d’une série élevée d’opus. De ce fait, au delà de la mixtape incroyable qu’on pourrait y voir, il s’agit d’un projet qui devait faire ombre aux trois épisodes précédents, dont celui qu’il suit immédiatement “Tha Carter III“, qui a reçu plus tôt une mention honorable. C’est justement ce type de pression qui avait retardé sa sortie, puisque Wayne lui-même craignait que les attentes qu’il avait fixées avec le précédent ne soit effectivement répondues.
Tha Carter IV, un disque noyé sous les critiques
Une décennie nous sépare maintenant de la sortie de “Tha Carter IV“, et au fil des années écoulées, le public a été témoin de l’apogée atteint par Lil Wayne. Alors, nous pouvons regarder l’album sous un nouveau jour.
En effet, lors de la sortie du disque, l’une des critiques les plus résonnantes provenait du contenu des morceaux. Wayne semblait moins engageant, en ce qui concerne les paroles : de nombreux fans se sont plaints du manque d’excentricités remarqué dans ses lignes. Pourtant, il est à souligner que c’est le même album qui nous a donné la devise emblématique : “Real G’s move in silence like lasagna“.
C’est dire que les observations loufoques de Lil Wayne et sa légendaire sagesse lyricale règnaient déjà sur Tha Carter IV. L’on peut y découvrir des vers percutants à l’image de « I touch the sky, get the clouds out my fingernails» dans le titre (Nightmares from the Bottom), ou encore des citations les plus brutales et basées sur le sexe, à l’instar de “Been fucking the world and I ain’t come yet” dans (John).
La qualité du contenu proposée par Lil Wayne dans cet opus doit être évaluée en grande partie sur la base de ce genre d’approche pleine de subtilité, ces types de paroles empreintes d’une profondeur artistique hors pair. Même s’il est vrai que certains termes ont été repris sous une autre forme dans l’album, il importe de remarque que c’est une pratique devenue courante dans la seconde partie de la carrière du rappeur.
Dans son ensemble, Tha Carter IV a donc offert aux fans l’image d’un Wayne plus jeune et plus insouciant (28 ans à l’époque). C’était en fait un Wayne qui avait moins à affronter dans l’industrie du hip-hop, un jeune rappeur qui n’avait pas encore plongé la tête la première dans une bataille juridique de plusieurs années avec Birdman. De cette façon, l’on peut comprendre que “Tha Carter IV” ait été largement moins quotté que ses récentes sorties.
Tha Carter IV : finalement l’un des meilleurs projets de Wayne
Vu sur tous ses angles, Tha Carter IV se présente comme une représentation du registre qui a dominé le hip-hop au milieu des années 2010. En effet, bien qu’elle ne soit pas imprégnée en entièreté de trap mélodique comme les tendances de nos jours, la production ne peut être qualifiée que de grandiose.
Au début des années 2010, le hip-hop ne s’était pas encore prêté à d’autres genres, il ne dirigeait pas encore la musique ou la culture mainstream. L’industrie était plutôt figée dans sa propre bulle, et c’est justement l’une des raisons pour lesquelles chaque chanson de Tha Carter IV semblait frapper plus fort que la norme. Des chansons comme « Blunt Blowin » et « John » avec Rick Ross montrent typiquement cette énergie qui caractérisait le rap du début des années 2010. En revanche, d’autres chansons de l’opus comme « She Will » ou « President Carter » indiquent la dimension à laquelle convergera le genre par la suite.
En gros, Tha Carter IV apparaît comme l’un des meilleurs albums de Lil Wayne, bien qu’il ait été considérablement sous-coté à l’époque de sa sortie. Le disque contient tous les composants nécessaires pour réaliser un exploit historique aujourd’hui. C’est justement pour cette raison qu’il est évident de l’apprécier dix ans plus tard, avec des lunettes roses et se laisser emporter par le sentiment de pure nostalgie et d’admiration qu’il communique.
Titulaire d’un diplôme en linguistique anglaise, je suis web rédacteur, content-manager. Je nourris une passion toute particulière pour l’art_ la poésie et la musique en l’occurrence. Bercé dès le jeune âge par les vers renversants des légendes du hip-hop tels que Eminem et Youssoupha, j’ai nourri très vite et mûri en grandissant, une forte affection pour le rap, la parole vivante, qui sait se faire tendre, instructive ou agressive.
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