NAS parle de son calvaire physique et mental face la COVID-19 : une occasion de se recentrer et se reconstruire

Nasir Jones, le rappeur aux multiples disques de platine, plus connu sous son nom de scène “Nas”, a profité de la pandémie pour prendre du recul par rapport aux tournées et aux voyages pour se concentrer sur la musique, ce qui lui a permis de remporter son tout premier Grammy avec King’s Disease. Mais les changements ne sont pas venus sans leurs lots de revers.

Se reconstruire après la COVID-19

Lors d’un récent article de couverture pour Ebony, le rappeur de Queensbridge a révélé avoir été testé positif à la COVID-19 en octobre 2020. Un épisode sanitaire qui a fait des ravages sur lui. “J’ai attrapé la COVID à la fin du mois d’octobre”,  a déclaré Nas. “C’est la première fois que [je] le mentionne. Ce fut une période difficile. C’était dur mentalement et physiquement. [….] L’esprit humain est mis à l’épreuve. Je pense que Dieu a un plan pour tout cela. Mais pour l’instant, nous sommes dans une période grave.”

Une période difficile qui a permis au rappeur prolifique (dont les actualités tournaient désormais essentiellement autour de ses capitaux) de se recentrer sur sa musique. Et les résultats sont là. Il a cosigné entre autres la rappeuse Lady London, née à New York et élevée dans le New Jersey.

Un modèle et un héritage pour la génération montante

Ailleurs dans l’interview, Nas a abordé la question de son héritage, et évoqué son désir d’être placé aux côtés de certains grands noms du hip-hop, en admettant : “Je veux juste devenir aussi grand que ceux que j’ai considérés comme les plus grands. Big Daddy Kane, Kool G Rap, LL, Slick Rick, Ice Cube – la liste est longue. Je veux juste être capable de me regarder et de dire que j’ai fait ce qu’ils font.” Une ambition dont les prémisses se font voir puisqu’il explique qu’on l’arrête plus souvent pour des conseils d’investissement que pour des conseils de rap. Ce qui est loin d’être étonnant après qu’il se soit  enrichi de 100 millions de dollars en avril. “J’ai des gens qui m’arrêtent dans la rue pour me demander des conseils d’investissement plus que de la musique”, révèle t-il. “C’est vraiment fou, mec. J’ai rencontré un autre Noir qui s’appelle Nasir ; il fait son truc. Il m’a dit à quel point je suis une source d’inspiration pour lui dans ce monde d’investisseurs et de collecte de fonds. C’est ce que je reçois souvent maintenant. C’est vraiment gratifiant. Avant, on me disait seulement : “Tu m’inspires pour le rap”, ce que j’entends toujours, et j’aime toujours ça. Mais il s’agit de faire savoir aux gens : “C’est ce que je fais. Tu peux le faire aussi.”

Nas, un capitaliste…

Si dans  le monde du hip-hop, les rappeurs devenus hommes d’affaires – Shawn “Jay Z” Carter, Andre “Dr. Dre” Young et Curtis “50 Cent” sont les noms les plus connus, peu d’entre eux aussi impressionnants que soient leurs empires commerciaux individuels, peuvent se targuer d’être des investisseurs à part entière dans des start-ups de la Silicon Valley.

Nas fait partie de ce groupe d’élite. Il s’est discrètement métamorphosé en un investisseur providentiel prolifique, en fondant la société de capital-risque QueensBridge Venture Partners. Cette société investit dans des start-ups aussi variées que les soins de santé, les technologies financières et le Bitcoin. QueensBridge, basé à Los Angeles, investit dans plus de 40 jeunes pousses dans des secteurs aussi variés que les technologies financières, les soins de santé et la production musicale. Cela a contribué à placer Jones dans la même strate qu’Ashton Kutcher et Bono, le leader de U2, parmi les investisseurs célèbres les plus influents du monde de la technologie.

Un modèle indiscutable pour la génération actuelle de rappeurs, que le rappeur invite à plus de conscience et de vision, en déclarant à la fin de l’interview : “Je pense que les rappeurs d’aujourd’hui ont [un] esprit d’entreprise, et ils en savent encore plus que moi et saisissent les opportunités. Ils doivent juste trouver un équilibre entre la rue et leurs objectifs à long terme.”