On le sait, la musique est très souvent un univers bien plus vaste qu’il n’y paraît ! Pour un même style, on trouve sans grande difficultés tout un tas de sous-genres qui s’échelonnent pour peu que l’on creuse un peu, permettant de découvrir différentes sonorités, artistes et univers. La magie de la musique n’est-ce pas ? De fait, c’est également le moyen de ne jamais se fixer de barrières ou de limites à la création, pouvant sans cesse insérer sa production dans la mouvance actuelle. La mode n’épargne aucun média, et la musique dispose également de ses chansons et chanteurs du moment. Evidemment, sur Hip-Hop Corner, nous nous intéressons principalement au rap et à son évolution. Et tout auditeur de cette musique ces dernières années n’a pas pu passer à côté de la tornade qui semble avoir emporté tous les MC’s du game. Un nouveau genre que vous avez assurément tous pu entendre: la trap. Mais qu’est-ce qui se cache exactement derrière ce terme ? En quoi reconnait-on la trap ? Et comment peut-on la différencier ? Qui plus est, à l’heure ou le phénomène semble avoir atteint son paroxysme, s’est-il essoufflé ? Comme le genre a-t-il pu prendre une telle importance dans le rap contemporain ?
Les origines d’un genre sudiste
Il est assez difficile de trouver le terme originel exact, qui plus est encore plus délicat de trouver une traduction française exacte. Toutefois, on peut établir que les prémices de cette musique débute avec le “trap rap”. Si le gangsta rap et autre g-funk ont su sans difficulté s’exporter hors de leur région (Californie pour ce dernier) jusqu’à nos contrées afin de nous faire découvrir sons et artistes, notre présent sujet se révèle quand à lui bien plus casanier. Il va donc falloir descendre un peu plus bas pour commencer à se familiariser au dirty south de Houston (Texas). Mais pour ce qui est de la trap réellement, il va falloir se baser à Atlanta (Géorgie) pour être au coeur du phénomène.
Evidemment, d’autres villes de la région (Sud des Etats-Unis) ont vu se développer le mouvement, mais c’est bel et bien principalement dans les quartiers pauvres de la “Grande Pêche”. Et c’est ici également que l’on retrouve les origines même du terme “trap”. Vous vous en doutez déjà sûrement, il y est question de drogue, car la marchandise est refourguée par le biais de petites trappes d’aération que l’on trouve au niveau des trottoirs et qui sont en lien direct avec les caves des habitations alentours: les fameuses trap house comme on peut les surnommer parfois. Discrétion assurée !
Avec un tel quotidien, évidemment, les rappeurs ne pouvaient s’empêcher de parler de ce genre de business, dont la plupart des auditeurs se retrouvaient dedans. On peut d’ailleurs noter une différence notoire par rapport à l’idée générale qu’on a pu voir dans le rap: il n’est à l’origine pas question de parler de richesse puisque ce n’est là que l’expression de la rue la plus simpliste et directe. Par la suite, nous verrons qu’évidemment, étaler et revendiquer l’argent est devenu un thème tout aussi récurrent !
Les bases sont posées, le tout s’accroît assez rapidement, d’autant plus que la guerre East Coast/West Coast s’essouffle et que le rap est un genre musical qui a prit suffisamment d’ampleur pour ne plus se cantonner à une région délimitée. En sus, dans le début des années 2000, plusieurs rappeurs de la scène d’Atlanta commencent à émerger. On peut notamment penser à T.I, qui a d’ailleurs fortement participé à la popularité du mouvement avec son album “Trap Muzik” sorti en 2003. Mentionnons également le “Trap House” de Gucci Mane, qui s’avère encore aujourd’hui un illustre représentant de la trap.
De nouvelles sonorités pour un genre immédiatement reconnaissable
Mais alors la trap, c’est du rap en fait… ? Oui et non… En effet, que vous écoutiez Migos ou Ice Cube, vous écoutez du rap. Cependant, tout connaisseur à l’oreille un minimum habituée trouvera très facilement les différences. Si le travail sur les instrus et les différentes influences dans les prods a mis du temps à s’établir en France, les américains ont pour le coup été toujours très en avance là-dessus. Le g-funk avait déjà commence à nous le faire savoir et la trap continue en s’établissant un certain spectre musical. Brièvement, sans se perdre dans trop de technique, on peut résumer la trap à l’utilisation de synthés et de basses, bien lourdes de préférence. c’est, en substance, les ingrédients fondamentaux pour établir un instrumental standard du genre. Ensuite, libre à l’artiste d’apporter sa touche personnelle évidemment. C’est d’ailleurs ainsi que l’on commence à deviner quelques sous genres comme la drill ou encore le crunk:
- Drill: Nous sommes amené à remonter un peu plus au Nord pour parler de la drill, pusiqu’elle naît à Chicago (Illinois) dans le quartier South Side. Quant on parle de drill, on ne peut se passer d’évoquer un certain Chief Keef qui a plus que tout autre su se mettre en avant dans la maitrise de cette musique. On pensera également à Lil Reese et Lil Durk qui oeuvrent eux aussi dans la même catégorie et plus globalement, tout un tas d’artiste assez jeunes, adolescents pour la plupart ou à peine majeurs. Pour faire simple, la drill est une évolution de la trap dans son aspect le plus sombre, violent et parfois même morbide (on parle de meurtre en toute simplicité). Il faudra cependant attendre 2012 pour que le genre soit mondialement connu, mettant la lumière sur la scène rap de Chicago. C’est d’ailleurs bien là le signe d’un grande importance accordée au rap ces dernières années. Car il aurait en effet été totalement impensable d’imaginer qu’un rap aussi trash attirent autant les regards. Pour preuve, même les maisons de disques ont vu le filon, on parle ainsi d’un deal à 3 millions de dollars pour Chief Keef et le label Interscope (qui possède déjà de grands noms tel 50 Cent, Eminem ou encore Lady Gaga par exemple), tandis que Lil Reese et Lil Durk signent chez le mythique Def Jam. Qu’on le veuille ou non, on a là une évolution du rap qui prend suffisamment d’importance pour devenir le fer de lance de cette musique, quand bien même plus d’un s’estime choqué d’une telle glorification de la violence des quartiers, ce à quoi les intéressés répondent:
“On ne fait que parler de ce que l’on connait”
- Crunk: Un autre sous-genre du rap dérivé de la trap (oui, on va bientôt établir un arbre généalogique du genre) est appelé crunk. Etymologiquement, vu que là encore aucune traduction n’est possible, le terme se voit créé à partir des mots “crazy” (fou) et “drink” (saoul). C’est à peu près ainsi que l’on peut le définir, bien qu’il s’agisse plus généralement d’un terme d’argot qui a donc à peu près tous les sens (on peut très bien qualifier que la soirée, hier, “c’était crunk !”). Mais pour ce qui est de la venue du terme en musique, on la doit principalement à un DJ du nom de Lil’ John. Un petit gars qui nous vient de (devinez où ?!) Atlanta, et qui a surtout pu se faire connaître grâce au succès d’une de ses productions: le titre “Yeah !” de Usher. Et c’est tout simplement à partir d’une TR-808 (vieille boîte à rythme) et d’un juste mélange entre techno et hip-hop que le crunk commence à se faire entendre. Dans les sonorités cependant, ce mélange conduit inexorablement à une véritable dynamique. Aux premiers abords on assimilerait le tout au dancehall jamaïcain, mais avec ces artistes qui crient plus qu’ils ne rappent vraiment, on penche d’avantage vers le punk rock (dans l’esprit tout du moins). Une musique qui se veut donc résolument agressive.
Avec la trap, on touche à un aspect capital qui va bouleverser la vision de la musique chez tout un public et une génération. Car que l’on dise que le rap était mieux avant, qu’il a changé ou quoique ce soit, c’est surtout dans la perspective divertissante des artistes eux-même que cela évolue ! Chez les artistes crunk notamment, la musique est source de divertissement, et ils n’ont pas envie d’aborder des sujets sérieux et dramatiques dans leurs textes. La portée des sons et le but visé est donc radicalement différent. Non, en effet, on ne réfléchira pas sur un morceau de trap (drill ou crunk) car de toutes façons, là n’est pas l’objectif !
“On ne rappe pas, on raye les disques. On n’a même pas de cahier de rimes, on ne sait pas “freestyler” non plus. Nos chansons, c’est plus comme des slogans de manifs, des chants de supporteurs.”
Un genre nouveau qui se structure pour devenir une vraie référence
Evidemment, ainsi présenté et à ce stade, la trap reste assez brouillonne pour pas mal d’artistes qui ne font qu’ambiancer des soirées dans le Sud du pays. Cependant la popularité grandissante du genre l’oblige à s’organiser, à se structurer. Il faut dire que pour une grande majorité du public, la musique est perçue comme une source de divertissement, et d’avantage pour ces gens qui ont connu de la trap ces morceaux égayant leurs soirées ! C’est ainsi une tout nouvelle dynamique qui vient toucher le rap de plein fouet ! Ces artistes sont jeunes, et vont donc aborder des thèmes qui les touchent plus (soirées, alcool, filles…). La drogue reste toujours un sujet abordé et il le fut de tout temps dans le rap. Cette fois, elle participe d’avantage à l’image véhiculée, réelle ou non (Rick Ross vend-t-il autant de pure qu’il le prétend ?). Quoiqu’il en soit, on se retrouve avec d’avantages de sons de clubs, ou qui nous font bouger la tête (les fameux bangers). Danser sur tout un tas de morceaux de rap, qui l’aurait cru possible ? C’est mine de rien une sacrée transformation qu’à su opérer la trap, proposant une véritable alternative à ceux voulant garder l’enrobage hip-hop mais avec d’avantage de liberté. Cependant, nombre de puristes critiqueront la trap en assénant qu’il s’agit d’un rap facile à produire et à interpréter, et qui n’a aucune différence d’un morceau à l’autre.
Avec son tempo lent, son utilisation du vocodeur, ses thèmes il est vrai répétitifs, ses instrus clairement reconnaissables qui ne semblent consacrer qu’à ça… La trap sait se différencier. L’autotune pose notamment beaucoup de problème à plus d’un ancien, qui jugent le sytème vérolant la musique en trafiquant bien trop la voix. On parlera notamment beaucoup du flow utilisé, ces rimes syllabiques 1,2,1,2… “Tu risques pas de louper le beat avec ça” disait Rohff en interview il y a deux ans, alors que la trap explosait en France. Si l’on prend le temps d’analyser et de se poser sur les détails, les schémas de rimes dans la trap sont en effet moins complexe. On cherche avant tout le rythme plus entêtant, on laisse traîner la voix pour une impression de nonchalance assumée, donnant cet impression d’être sans cesse grandement détendu. En bref, on va à l’essentiel sans tenter une démonstration de flow ou de qualité d’écriture quelconque. Est-ce un mal ou un bien ? Une vision là encore différente de la musique, qui ne se sert pas des mêmes outils car elle n’arrive pas au même but.
Quoiqu’il en soit, le phénomène est viral et la scène d’Atlanta et du Sud des USA plus globalement explose littéralement ! Des artistes en pagaille, prolifiques par dessus tout… C’est un peu comme si on réunissait la East Coast et la West Coast pour avoir un maximum de productivité. Une nouvelle génération est né, et le rap doit se renouveler pour progresser. Aussi, le phénomène viendra donc jusqu’à chez nous, en France, mais avec tout de même 10 ans de retard…
Cependant il restait au final encore assez méconnu pour le public hexagonal, si bien que lorsque quelques artistes se mirent à la trap, ils apportaient réellement quelque chose de nouveau ! C’est notamment le cas avec Joke qui, avec ses mixtapes “Kyoto” puis “Tokyo”, révolutionne le rap français en apportant un son et un genre inconnu. “Il est en avance” c’est ce qu’on entendra le plus à propos du rappeur montpelliérain qui, à sa façon, va lui aussi faire monter le Sud en France.
On retrouve ainsi bon nombre d’éléments propres à la trap, à commencer par le raccourcissement des phases. Si la langue anglaise est d’avantage économe en mots pour exprimer une idée, il faut également apprendre à être plus restreint en français, adoptant ce style court et ce phrasé lent. Ainsi, c’est du coup la punchline qui ressort d’avantage. Une ou deux idées exprimées, et une phrase bien sentie pour faire ressortir l’ensemble. Chacun s’y essaye et va de son nouveau son calqué sur “cette nouvelle façon de faire aux Etats-Unis“. Forcément, les doublons sortent à foison, de vrais réussites et de sales échecs. On commence alors à reprocher au rap français de s’uniformiser, un peu de la même façon que beaucoup reprochaient au rap de la East Coast dans les années 80/90 de trop se ressembler. En général le mauvais retour de tout effet de mode… De même, l’uniformité sonore ne se retrouve pas que dans les flow des MC’s. De tout temps, les beatmakers ont fouillé tout un tas de samples pour enrichir leurs prods et ouvrir le hip-hop, le mélanger à d’autres styles et contribuer ainsi grandement à sa richesse. Cela pouvait certes parfois conduire à d’obscures histoires de droits et de plagiat, mais l’idée de base était plus qu’intéressante et artistique. Aujourd’hui, avec la trap, il est bien plus difficile de retrouver ce travail de fond (pour la forme), en revanche on retrouve d’avantage de vocals. Le sampling ne semble pas faire partie de l’univers trap, peut-être dû à cette volonté de produire beaucoup de titres sans passer plus de temps sur l’instru. Mais alors qu’aujourd’hui le genre est imposé depuis plusieurs années, et que quasiment tout artiste s’y est essayé au moins une fois, la trap peut-elle encore continuer ?
Quel avenir pour la trap ?
La trap est morte. C’est à peu près ce que nous disait Vald alors qu’il sortait son fameux titre “Bonjour”, parodie par excellence du genre et poussant cette idée de répéter sans arrêt la même chose, sans chercher un sens quelconque.
Et il est vrai que ses parodies sont assez légions, on caricature surtout la trap en assurant qu’elle peut se faire rapidement et facilement sans beaucoup de recherche à côté. Maskey par exemple, au travers de ses vidéos humoristique, met bien en avant cette “recette” en effet en apportant les quelques éléments récurrents qui font les ingrédients du tout. Ont-ils raison dans le fond ? Pas vraiment si l’on considère l’ensemble des sorties récurrentes dans le rap français. Pourtant, il est vrai qu’à présent que l’effet de surprise et de mode est passé et que tout le monde s’y est mis, on voit mal comment le genre peut encore perdurer avec qualité. Il fut pourtant utile à plus d’un. Kaaris a su finalement faire véritablement décoller sa carrière en amenant cette trap sale au possible qui a séduit tout le public qui était grand amateur de ce genre. Alors que le rappeur était pourtant dans le milieu depuis bien des années ! Il aura fallu trouver le bon son pour que cela fonctionne finalement. Pourtant, si la recette semble être quasiment la même pour tous, elle ne suffit pas à rencontrer immédiatement le succès. La Fouine tout récemment s’efforce avec sa mixtape “Capitale du Crime Censuré” d’apporter cette trap qui est la nouvelle norme du rap hardcore en France. Pour autant, la réussite n’est pas aussi forte que pour d’autre. Preuve que pour faire de la bonne trap, il faut avant tout maitriser parfaitement son univers ! On peut également parler de Sneazzy, proche de Nekfeu qui n’a pas connu la même explosion de carrière. Avec “Super”, il accusait des chiffres de vente plus que décevant et semblait s’enterrer. Pourtant, employant un esprit trap et s’appuyant sur nombre de références à la culture américaine pour d’avantage encrer son personnage dans le milieu, il a parfaitement su rebondir en proposant un style qui l’a fait se renouveler auprès du public.
La trap a su au final ouvrir la voie à plus d’un qui a pu enfin exprimer son talent artistique dans un genre qui lui sied pleinement. Mais si l’on commence à parler d’étouffement en France au bout de quelques années seulement, qu’en est-il dans son pays d’origine ? Aux States, depuis “Yeah !” de Usher, la trap a su se renouveler en 10 ans. Future, Rae Sremmurd, Migos… Tous sont encore de cette autre génération qui a hérité de la trap et l’a encore amené à un nouveau niveau, notamment dans l’image. Il faut dire qu’il y a un élément mine de rien assez important qui manque encore en France: la maitrise du second degré. Les trappers sont les premiers à reconnaitre que leurs clips, paroles, actes etc ne sont que des rôles, et qu’il ne faut en aucun cas y prendre au sérieux. Une vision des choses que bon nombre de médias ont encore bien du mal à accepter (ou du moins à vouloir envisager) et que d’autres MC’s eux-mêmes se refusent à reconnaître, trop prit dans l’idée de compétitivité du rap game. Pourtant, par moment, on commence à distinguer quelques volonté de faire un son juste pour l’amusement, et de jouer sur ce second degré (on peut par exemple penser à Kaaris dont nous parlions plus en amont avec le titre “Tchoin”).
D’autres vont même plus loin et assument complètement ce personnage et ce second degré, comme Lorenzo par exemple, oscillant entre parodie et rap. D’autres encore s’en serve pour créer un autre sous-genre, tel MHD et son fameux “afro-trap” mélangeant beats trap et d’autres aux sonorités africaines. En explorant d’avantage toutes les facettes, la créativité semble encore au rendez-vous. Le succès reste en tout cas toujours là et au vu de la mouvance actuelle, non, la trap n’est pas morte et a même encore sûrement quelques beaux jours devant elle. Du moins, c’est avant tout du côté de la mentalité que les choses doivent changer pour que tout évolue. Ce qui qualifie la trap de “problème” en France, on le tient surtout de l’opposition des générations entre anciens et nouveaux. Beaucoup d’artistes au top dans les années 90 ont bien du mal à légitimer la trap d’aujourd’hui. La question ne se pose pas aux Etats-Unis, puisque les Dre, Jay Z ou Snoop Dogg (qui vient d’ailleurs tout juste de sortir son album “Neva Left”) connaissent encore leur succès. Entre ancienne et nouvelle école, artistes de qualités et d’autres maîtrisant encore mal l’univers trap, il reste du chemin à parcourir. Certains conservent leur place et ne rechignent pas à évoluer dans leur style malgré les critiques qui n’apprécient guère l’évolution (Booba) tandis que d’autres peinent à retrouver leur gloire d’antan (Rohff). Peut-être une question de génération là aussi ?
Quoiqu’il en soit, pour progresser, le rap français se doit de perdre son orientation passéiste afin de voir de l’avant, et de voir plus loin. Le tout en conservant le respect de ses ainés qui ont fortement contribué à sa mise en place dans le paysage musical français. Bonne ou mauvaise, trop ou pas assez, la trap reste un phénomène de masse incroyable dans la musique, qui a su populariser un genre et le remettre au goût du jour. Et dans tous les cas, on reste toujours hip-hop !