Il semble que les forces de l’ordre de Californie du Sud soient dans l’actualité pour avoir encore une fois ciblé de manière inappropriée des stars du rap…
Selon The Guardian, le rappeur décédé Nipsey Hussle était au centre d’un programme de la LAPD appelé Operation Laser (Los Angeles Strategic Extraction and Restoration), qui tentait d’utiliser une technologie de police prédictive pour identifier les “délinquants chroniques” et les lieux spécifiques liés à la violence armée et aux gangs. Selon de nombreuses sources, le programme utilisait des généralisations larges et radicales, qui traduisait un cas classique de profilage fondé sur la race, la communauté, la classe sociale, l’affiliation et le sexe.
Chronique d’un harcèlement policier
Dans le cadre de cette opération, l’enquête s’est intéressée au mode de vie de Nipsey Hussle et a consacré d’importantes ressources à suivre ses déplacements, sa vie de gang, et à “surveiller le coin de rue de Hussle et son magasin, Marathon Clothing”.
Michael Safi, un journaliste américain du Guardian, a reconnu la 77e division du LAPD comme étant celle qui a ciblé Nipsey Hussle, interrogeant sa famille, ses associés et ses entreprises. Il a déclaré à ce propos: “Nipsey, sa famille et ses amis avaient tous des contacts fréquents avec la police de Los Angeles. La police s’est beaucoup intéressée à Nipsey et à ses activités commerciales dès le début. […] Son frère Sam m’a raconté comment ils vendaient des trucs au coin de la rue. Comment la LAPD venait l’ embêter.”
Blacc Sam a expliqué comment lui et Nipsey ont commencé à vendre des vêtements, des chaussettes, des t-shirts et autres en face d’un Louisiana Fried Chicken. La police les faisait souvent fermer, les arrêtait et leur confisquait des milliers de dollars de marchandises.
“Nous vendions des chemises, des chaussettes, des vêtements et des chaussures en face du Louisiana Fried Chicken. Ils venaient nous arrêter, nous menotter, et prendre toutes nos affaires. Pendant que tout cela se passait, on regardait en l’air en se disant : “Bon sang, on vient de perdre des milliers de dollars de marchandise. Vous ne faites pas ça à quelqu’un d’autre. On essaie d’être réglo.”
Quand ils ont essayé d’expliquer que cette chose était légitime, Blacc Sam a dit que la police leur a dit qu’ils ne l’étaient pas tant qu’ils ne commençaient pas à payer des taxes et des loyers comme les autres entreprises: “‘Nan, vous n’êtes pas légitimes tant que vous ne payez pas d’impôts, comme tout le monde. Vous devez payer le loyer'”, rapporte Sam.
Finalement, Blacc Sam et Nipsey ont lancé le Marathon Clothing Store, qui a reçu les éloges des conseillers municipaux et d’autres politiciens locaux. “Enfin, nous avons pu ouvrir le magasin phare de la marque Marathon Clothing. Les conseillers municipaux sont venus. Tous les gens de la communauté sont venus. Ils disaient ‘Nous savons d’où vous êtes partis. Nous sommes si fiers de vous”, se souvient Sam.
Cependant, la police essayait toujours de les faire fermer, quoi qu’il arrive. Selon les allégations, même lorsque des officiers hors service venant de l’extérieur de l’État venaient soutenir le commerce (en tant que fans de Nipsey), ils étaient interrogés par les policiers qui cherchaient à trouver une faille dans le nouveau commerce. Les frères ont envisagé de déménager dans une autre région, pour se libérer du harcèlement de la police. Cependant, l’engagement de Nipsey envers le quartier ne le laissait pas partir.
L’acharnement se poursuit malgré le décès du rappeur
Avant son décès, Nipsey Hussle a révélé que les avantages économiques découlant du succès des entreprises de Nipsey ont incité les propriétaires à vendre la propriété au rappeur et à ses partenaires commerciaux, qui avaient l’intention de rénover la propriété. En dépit du fait que la police a longtemps fait pression sur les propriétaires pour qu’ils les expulsent de l’endroit.
En fin de compte, Nipsey a été assassiné sur le terrain du magasin, une zone qui grouillait constamment de policiers. Lors des funérailles du rappeur, Sam a parlé du harcèlement de la police de Los Angeles et de la façon dont elle les a harcelés avec une “enquête de nuisance”.
Cet acharnement policier en fait sanctionné par l’opération Laser, lancée sept ans avant la mort du rappeur
Selon Johana Bhuiyan, l’idée était que “si la police utilisait les données historiques de la criminalité, elle pourrait extraire les délinquants ainsi qu’un crime potentiel avec la précision d’un médecin utilisant la chirurgie au laser pour enlever une tumeur.”
Ils assimilent à des tumeurs les gens du quartier qui ont commis des crimes et ceux qui n’en ont pas commis, mais qui étaient en relation avec d’anciens délinquants.
La police estime ainsi que la zone autour du magasin de Nipsey attirerait la criminalité. Cependant, la propriété elle-même n’a jamais attiré de crimes majeurs. Aujourd’hui disparue, il semble qu’en fin de compte, ces actions ont conduit à une intensification du maintien de l’ordre et du profilage parmi les membres de la communauté.