Le rap français est le premier genre musical streamé en France depuis plusieurs années, n’en déplaise aux grandes instances de la musique. Malgré plus de 40 ans d’existence, le genre semble toujours marginalisé, mais, internet a changé la donne. Parmi les plus fiers représentants de l’art des mots, Booba occupe la scène médiatique tous les jours, bien que son dernier album soit sorti en 2017.
Les réseaux sociaux ont permis à l’artiste comme à bien d’autres à créer leurs propres canaux de communication loin des plateaux télés. Ainsi, X (anciennement Twitter), Instagram ou bien Snapchat sont devenus de véritables alternatives, de la même manière que des produits comme le Snus trouvable sur Snuscorp propose une alternative à la cigarette et autres produits nocifs à base de nicotine. Ce type de tabac contient de la nicotine, mais ne nécessite pas de combustion et sont de plus en plus préférés aux cigarettes. Voici donc les raisons qui expliquent la longévité de Booba dans le rap game et pourquoi il n’est pas près de s’arrêter.
“Ma carrière est incroyable”
Tout d’abord, il faut rappeler pour les plus jeunes que Booba est l’un des artistes les plus influents musicalement. Il a ramené tout un bagage culturel avec lui et aujourd’hui encore de nombreux artistes rappent “à la Booba” sans même le savoir. Son phrasé, son intonation et sa manière de découper le texte ont été souvent singées, mais jamais égalées.
L’autoproclamé Duc de Boulogne a commencé avec Ali et ensemble, ils formaient le groupe Lunatic. Malgré une courte existence, le duo est considéré comme l’un des meilleurs groupe de rap français avec Mauvais Œil, un album désormais au Panthéon du genre.
Après la séparation, Booba entame une carrière solo et pour la première fois, on entend le nouveau Booba, celui inspiré par les États-Unis. Les instrumentales composées par Marc Animalsons deviennent des classiques instantanées accompagnées par des clips dignes de ceux de 50 Cent à l’époque et réalisés par Chris Macari. Fini les samples à la Wu-Tang, c’est l’époque des gros synthés qui tâche et des drums bien lourds et clubs.
En 2012, Booba va encore une fois faire évoluer une industrie stagnante avec l’album Futur. À ce moment-là, il ramène l’auto-tune dans le rap français, inspiré par Lil’ Wayne, Kanye West et T-Pain. Mêlé à sa manière de chanter et sur des instrus différentes, l’album redéfini encore le genre. L’artiste est vivement critiqué par les “puristes” qui détestent cette nouveauté et cela nous amène au second volet de sa carrière : les clashs.
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“Tu veux t’assoir sur le trône, faudra t’asseoir sur mes genoux”
Le secret de la longévité du rappeur réside sans doute ici. Booba applique l’un des principes fondateurs du rap, à savoir qu’il s’agit d’un concours d’égo exprimé par des joutes verbales. C’est à celui qui sera le plus vrai, vends le plus de disques, etc. L’artiste excelle pour ridiculiser ses rivaux et il est connu pour sa capacité à “éteindre” des carrières. La Fouine, Rohff ou plus récemment Damso et bien entendu en ce moment Maes.
Ces confrontations ont pour but de ridiculiser l’autre au travers de montages photos, de vidéos compromettantes et d’insultes, tout en divertissant le public. Une stratégie qui paye, car après avoir affronté des rappeurs de sa génération, Booba a ensuite pris un malin plaisir à clasher les artistes qu’il a créés et qui ont ensuite voulu se détacher de lui avec plus ou moins d’élégance.
Toujours du divertissement
Au final, si Booba est toujours présent, c’est parce que son train de vie ne dépend plus du rap. Il a investi dans des entreprises, de l’immobilier, des cryptos, etc. Il produit des artistes par amour du style musical, mais il ne dépend pas des ventes d’albums pour vivre. Ceci lui permet d’avoir un certain détachement et de ne pas se prendre autant au sérieux que d’autres.
Il a compris que ce n’est que du divertissement, qu’aucune des personnes avec qui il se confronte n’a vraiment fait les choses prétendues et il joue à détruire l’image de grands voyous à laquelle nombre d’artistes se raccroche désespérément.
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