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Shawn Kemp : En souvenir d’un joueur hors norme

Aujourd’hui, on revient sur la carrière de Shawn Kemp, peut-être le joueur le plus spectaculaire des nineties, qui alliait une puissance phénoménale et un style unique tout en étant ultra efficace. “The Regin Man” a fait vivre à Seattle une époque dorée de pur basket, emmenant son équipe jusqu’en finale NBA. Avant d’être échangé et de sombrer dans des démons qu’il combat toujours : alcool et drogue…

Ses débuts, phénomène mais mystère

Dans son Indiana natal, le jeune Shawn Kemp est un phénomène de foire, dunkant sur tout ce qui bouge et disposant déjà d’un physique au dessus de la moyenne. Il posent ses premiers dunks à 12 ans ! Devenu rapidement un des lycéens les plus prisés du pays, il choisit de continuer son parcours dans l’université star de Kentucky. On s’attend alors à ce qu’il accomplisse de grandes choses, mais Kemp est exclu pour raisons disciplinaires, et rejoint Texas, université pour laquelle il ne pourra jamais jouer. Après une saison blanche, il décide de se présenter à la draft. Avant lui, très rare sont les joueurs à avoir réussi en NBA sans avoir jouer en NCAA. Tant pis, Kemp se lance.

Les Seattle Supersonics disposent du 17ème choix de draft et décident de s’attacher ses services. Une décision à l’époque incomprise, Kemp étant même hué par les fans à son appel par David Stern. Un symbole difficile pour un jeune joueur qui fait son entrée en NBA.

La naissance d’une idole

Si beaucoup de monde doute de son niveau, Kemp est accueilli de la meilleure des manières à Seattle. Une intégration d’abord sociale, le jeune étant pris sous l’aile d’un autre ailier fort, Xavier McDaniel qui joue le rôle de mentor à son égard. La première saison est compliquée pour lui, même si l’on peut apercevoir de bribes de son talent, notamment lors du All Star Game ou Kemp fait admirer ses qualités de dunkeur.

Mais s’il est pas mal en concours, c’est bien en match que sa réputation va se forger. La seconde année, The Rain Man va montrer toute l’étendue de son talent. Libéré par le départ de son mentor McDaniel, qui le bloquait au niveau du temps de jeu, Kemp progresse à vitesse grand V. On savait qu’il était un phénomène physique extraordinaire, il est maintenant un joueur plus que complet, imposant au rebond et bon passeur. Mais ce qu’il aime par dessus tout c’est dunker, encore et encore. Si il y a un adversaire sur son chemin ? Tant mieux, Kemp va pouvoir l’écraser ! Ses actions rendaient le public de Seattle fou, et créait une synergie incroyable entre Kemp et la foule ! Chacun se nourrissait de l’énergie de l’autre.

1993 : All Star Game et finale de conférence

Sur le plan collectif, les Sonics progressent en même temps que Kemp. Mené par le coach Georges Karl, la troupe réalise un saison exceptionnelle en 1992-1993. Shawn réalise sa meilleur performance statistique jusqu’alors et termine l’année avec 17,8 points et 10,7 rebonds par match. Cela lui permet d’atterir au All Star Game pour la première fois de sa carrière. Kemp fait partie des joueurs qui comptent et veut un peu plus écrire son histoire en playoffs. Au premier tour, les Sonics viennent à bout du Jazz du grand Karl Malone, puis des Rockets de Hakeem Olajuwon. Viennent ensuite les Suns du MVP Charles Barkley en finale de conférence. Au terme d’un duel épique, c’est Phoenix qui finit par l’emporter en 7 manches. Mais les faits sont là, The Reign Man a joué les yeux dans les yeux avec 3 des meilleurs intérieurs du pays, à seulement 24 ans.

Déceptions et rédemption

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Même Rodman ne peut rien faire

L’année suivante, en 93-94, les Sonics sont désormais sûrs de leur force et deviennent une équipe qui compte en NBA. Le duo Kemp/Payton s’entend à merveille et Seattle finit la saison avec le meilleur bilan de la ligue. Au premier tour de PO, ils affrontent Denver, équipe dont ils devraient ne faire qu’une bouchée. Tout commence à merveille puisqu’ils remportent les 2 premiers matchs. Malheureusement pour eux, ils vont se faire surprendre et s’incliner les 3 matchs suivants pour se voir éliminer au premier tour. La désillusion est totale.

La défaite laisse des traces et on parle désormais d’un échange entre Scottie Pippen et Shawn Kemp. Puis vient une nouvelle élimination au premier tour face aux Lakers. Mais lors de la saison 1995-1996, les Sonics et Kemp vont écrire l’histoire et marquer les esprits. Ils vont se hisser pour la première fois de leur histoire en finale NBA, après un parcours remarquable les voyant effacer Sacramento, Houston et Utah. Mais comme souvent dans les 90’s, Michael Jordan était là pour anéantir les rêves des Sonics.

Une sortie bien triste

Alors que les Sonics n’ont jamais semblé aussi fort, l’histoire d’amour avec Seattle bat de

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Kemp sous le (beau) maillot de Cleveland

l’aile. La faute à des conflits entre Kemp et les dirigeants, notamment sur le domaine financier. Kemp dispose d’un petit salaire comparé aux autres stars de la ligue mais surtout à son nouveau coéquipier Jim McIlvaine, un joueur loin d’être aussi talentueux que The Reign Man. C’est en plus l’époque où des rumeurs concernant son fort penchant pour l’alcool se font entendre. La situation devient trop pesante et Kemp est échangé aux Cleveland Cavaliers. Il y fera des saisons correctes, étant encore une fois All Star, le premier de l’histoire de la franchise, mais la magie de ses débuts tonitruants n’opère plus.

Il revient du lockout 99 en surpoids total et l’athlète racé et virevoltant de ses débuts est bien loin. Plus du tout indispensable, il est une nouvelle fois échangé, cette fois-ci aux Portland TrailBlazers. Dans l’Oregon, il traîne sa carcasse et joue peu. Il est même pris pour consommation de cocaïne et se fait virer. Lui qui 4 ans auparavant jouait les yeux dans les yeux la finale NBA face à M.J, n’est désormais plus qu’une vieille gloire qui s’accroche à son seul échappatoire, le basket.

Après des passages ratés au Magic puis en Italie en 2008, Kemp prend sa retraite par la petite porte, celle des joueurs lambdas dont personne ne se soucie.

Pourtant Shawn Kemp restera à jamais gravé dans la mémoire des fans de basket des années 90. Il restera dans le souvenir collectif un joueur au talent brut, à la puissance incroyable et la férocité de ses dunks n’a pour le moment jamais été égalée. The Reign Man, c’est aussi des démons qui le ronge, dont il n’a jamais su se sortir pour rebondir en tant que joueur de Basket. C’est surement pour ça qu’il est tant aimé et que l’on peut encore voir son maillot sur les playgrounds : Malgré son talent hors norme, Kemp est juste un homme, avec ses imperfections et son lot de galères.

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