Un défenseur des droits des migrants condamné pour un Tweet !

Notre bel État de droit vient de condamner un jeune défenseur des droits des migrants pour diffamation sur Twitter… Zoom sur une nouvelle honte made in France.

Cachez ce migrant que je ne saurais voir

Il est clair que pour une majorité de la population, les migrants de Calais ne sont pas une préoccupation majeure. Pouvons nous leur en vouloir ? Ce n’est pas ce qui améliorera le sort des demandeurs d’asile en tout cas. Mais que vous soyez ou non sensibles à ce qui se passe à la pointe Nord de l’Hexagone, il demeure néanmoins là-bas des gens qui veillent au grain, et se battent pour que les nobles valeurs que la France porte sur le papier soient réellement en vigueur partout, même dans les conditions spartiates qui sont imposées à Calais.

Nous le savons aujourd’hui, la lutte ne s’entreprend pas que sur le terrain : un travail en amont sur les réseaux sociaux permet d’informer les masses sur le quotidien calaisien, ainsi que sur les débordements et injustices qui s’y déroulent régulièrement.

Et c’est là qu’intervient Loan Torondel, membre de l’Auberge des Migrants et cybermilitant pour les droits de ces derniers.

Et voilà ci-dessous le genre de tweets coupables qui, en l’an de grâce 2018, emmène les gens de bien devant les juges de notre douce France. Nous connaissions le délit de solidarité, nous vous présentons aujourd’hui le délit d’information : pas étonnant que les voyous se multiplient si les gens de bien grossissent leurs rangs aux yeux de l’État.

Bien entendu le dialogue ajouté par Loan n’est pas une retranscription écrite de la photo, reprenant le concept du “meme” ce dernier propose un dialogue imaginaire qui lui semble convenir avec la dite-photo. Imaginaire certes, mais collant affreusement bien avec ce cliché des plus parlants : on y voit deux policiers debout cerclant un jeune homme assis sur un sac de couchage.

image-loan-torondel-tweet

Il est dangereux que de telles condamnations puissent aboutir dans un pays démocratique, la diffamation reste visiblement un chef d’accusation aussi salvateur qu’assommant quand aucune loi n’a réellement été violée …

Notre position est donc ferme et sans équivoque, notre soutien au jeune Loan est total, puisse la décision désormais reportée en appel prendre en compte les enjeux d’une telle procédure politique au sein d’un État de droit.