Damso : Ses 15 meilleurs morceaux analysés

Le rappeur Bruxellois a surpris tout le monde il y a quelques jours en balançant un morceau sur sa page Youtube, venant compléter les rumeurs concernant la sortie d’un album le 28 avril, aujourd’hui confirmées. En effet, le rappeur tease depuis un certain temps la suite de son chef d’oeuvre Ipseité avec des publications et des story sur son compte Instagram. Alors qu’il ne compte que 4 albums à son actif, le rappeur d’origine congolaise a su conquérir toute la France et toute la Belgique avec sa plume et ses mélodies. En attendant le retour de Damso le 28 avril, nous avons établi notre liste de ses 15 meilleurs morceaux.

Amnésie

Comment faire une liste des meilleurs morceaux de Damso sans parler d’Amnesie ? Ce titre, si controversé, apparaissait à l’époque à la septième piste de son premier album “Batterie Faible”, avant d’être supprimé des plateformes de streamings et de Youtube suite à des problèmes de droits d’auteurs concernant le sample utilisé. Dans ce chef d’œuvre le rappeur bruxellois évoque avec remords l’histoire qu’il a entretenue avec sa première aventure. Mais, les sentiments n’étant pas partagés, la femme décida de mettre fin à ses jours. Il explique alors porter le poids de la responsabilité de sa mort depuis tout ce temps. Le tout sur une mélodie douce jouée au piano et samplée de “I Heard A Sigh” de Cortex.

Dans une interview accordée au journal Le Monde en janvier 2021, Damso explique qu’il regrette d’avoir sorti ce morceau. “J’ai fait des chansons sur tout, je prends juste la décision de les diffuser ou non. Le seul morceau qui a échappé à cette règle, c’est Amnésie. Mon studio était alors mon endroit de vie. Quand tu vis dans ton studio, tu ne te rends pas compte, tu n’as pas de recul. Après l’avoir sortie, je n’étais pas bien, j’ai fait toute la tournée sans jamais chanter cette chanson. Je n’étais pas en accord avec moi-même. C’est la seule fois où j’ai manqué de recul.” Malgré plusieurs interviews, le rappeur n’a jamais répondu à la question irritante que tout ses auditeurs ont sur les lèvres depuis la sortie de ce morceau : Est-ce une histoire vraie ?

https://www.youtube.com/watch?v=6f7-Mj2PSDQ

Autotune

Ce morceau est seulement le deuxième titre solo du rappeur, sorti le 27 avril 2016, et est par la même occasion le second extrait de ce qui sera son premier album : Batterie Faible. Long de 5 minutes, le morceau montre un réel investissement dans la production, et apporte une innovation mélodieuse au sein d’un rap populaire majoritairement composé de trap. En effet, la production, lunaire et planante, fait plus penser à un titre de new-wave.

Dans ce morceau, le rappeur belge raconte ses relations (plus sexuelles qu’amoureuses) avec deux filles distinctes. Dans le premier couplet, il s’agit juste d’une fille qui se projette un peu trop dans leur relation tandis que dans le deuxième couplet, Damso feint d’être amoureux et d’avoir des projets d’avenir avec une fille, qu’il a rencontrée plus tôt en boite, simplement pour arriver à ses fins. La fin de ses couplets témoignent de la facilité qu’a le lyriciste belge à jouer avec les mots. “Elle veut maison enfants mais j’suis la que pour faire du sale/ Mais je n’ose pas lui dire je n’veux pas faire de peine/ Et si j’lui disais tout c’que je ressens sur l’instrumentale/ Avec de l’autotune ça passera peut-être mieux.” Une phase qui mériterait amplement sa place dans les 10 punchlines marquantes de Damso.

BruxellesVie

Troisième extrait de son album Batterie Faible, “BruxellesVie” fait suite à “Debrouillard” et nous montre pour la deuxième fois la noirceur et l’impudeur du rappeur belge. Ce morceau devient vite le plus gros succès de Damso, et lui permet de se faire reconnaître dans sa ville comme en Hexagone. Il sera par ailleurs certifié disque de platine en février 2018. Découpant à tout va et sortant une punchlines crues à la seconde, les phrases du rappeur belge resonneront dans le tête de tout les francophones, notamment avec la phase qui lui permet d’entrer sur la prod : “Dans sa tte-cha j’ai nagé le crawl”.

Le morceau est accompagné d’un clip, où l’on peut apercevoir Siboy et Shay, eux aussi membre du 92i, label dans lequel Damso était signé à l’époque, puis quelques artistes belges comme Krisy, Lous & The Yakuzas, Caballero, Ponko et Nixon.

Mosaïque Solitaire

Ce titre est la troisième piste de ce qui est considéré par beaucoup comme le meilleur album de Damso : Ipséité. Ce dernier marque tout de suite les esprits car il est composé de deux instrumentales bien différentes, et toutes deux mélodiquement sublimes. “Mosaïque Solitaire” traite essentiellement du rapport du rappeur bruxellois avec les autres et de son sentiment de solitude. En effet, on retrouve le belge rapper sur trois rythmes différents, représentants ses états d’esprits. Ceci dit, il reste toujours solitaire, peu importe son ressenti. De plus, un contraste existe entre le concept de “mosaïque” et “solitaire”, en effet, les mosaïques représentent un grand ensemble avec plusieurs constituants tandis que le mot solitaire signifie être seul. On peut penser au fait que son album Batterie Faible lui ai fait perdre beaucoup d’amis et qu’il se retrouve désormais seul.

Le tout est accompagné d’une réalisation magnifique digne du septième art, signé M+F.

Dieu Ne Ment Jamais

Ce morceau équivaut à la quatrième piste du deuxième projet du rappeur : Ipseité. On y retrouve un Damso sombre et noir comme en témoigne le refrain : “L’absence de lumière fait qu’j’suis dans le noir”. Malgré ça, le rappeur bruxellois fait plusieurs référence biblique à travers ce morceau, se révélant très croyant devant son public. En effet, malgré ses innombrables punchlines crues, le poète fait souvent référence à la Bible dans ses textes.

Ce morceau offre une mélodie douce et enivrante que Damso maitrise à la perfection. L’une de ses phases marquent les esprits : “Esprit torturé, douleur intestinale, j’ai avalé méchanceté de l’homme, j’l’ai digéré j’ai pris le bien du mal, j’me sens comme Adam juste avant la pomme.” Dans la première partie de cette phrase, le rappeur fait référence à une scène célèbre du film culte “La ligne verte” où le personnage soigne les maux des gens en les aspirant avant de les recracher. S’ensuit la référence biblique au fruit défendu, où le Bruxellois montre qu’après avoir digéré la méchanceté de l’Homme, il se sent nouveau, indifférent et innocent, au même titre qu’Adam.

Signaler

Juste après “Dieu ne ment jamais” suit “Signaler”, à la cinquième piste de l’album dorénavant culte Ipseité. Ce morceau vient apporter un peu de douceur dans la tracklist du projet, avec une production mielleuse et reggaeton que Damso s’accapare à merveille. Il narre le début d’une histoire d’amour avec une femme qu’il trouve si charmante qu’il souhaite la “signaler sur les réseaux”.

Ce son apparaît comme un ovni dans le deuxième projet du rappeur bruxellois, mais sa douceur musicale et sa mélodie ont su en faire l’un des titres les plus appréciés des fans du projet. Il prouve par la même occasion que Damso sait faire autre chose que du rap, en poussant la chansonnette, sur un titre qui ressemble plus a de la pop qu’a autre chose. De plus, ce morceau dégage une énergie sensuelle et intemporelle. Cette particularité lui offre une place amplement méritée dans ce classement.

Kietu

Un enchaînement parfait existe dans cet album. En effet, après les deux titres présentés plus haut suit “Kietu” à la sixième piste de son deuxième album. Chef-d’œuvre lyrical et musical, cette musique permet à Damso de s’interroger sur ce que pense son entourage de lui et ce que lui-même croit être. En effet, ce titre “Kietu” évoque en abrégé une question existentielle, “qui es-tu ?”. Question que pourrait se poser son entourage, mais aussi le rappeur étranger à lui-même et qui ignore tant de choses sombres qui le concernent.

Quelques punchlines marquent tout le long du morceau, notamment lorsque Damso énumére son curriculum vitae : “J’suis un rappeur auteur compositeur, autant dire que j’mène ma vie comme je l’entends”. Le rappeur évoque aussi son succès naissant et fait plusieurs références quand aux morceaux de son album précedent : “Dis-moi si c’était vrai pour Amnésie, Damso dis-moi qui-es-tu ?”, en référence à “Amnésie” et “Agnes pour seul exutoire, en repeat ou aléatoire”, en référence au titre “Exutoire”.

J Respect R

“J Respect R” est le deuxième morceau ayant reçu le plus de succès dans le second projet du belge. Il s’agit par ailleurs du premier à avoir été clippé, sorti le même jour que l’album. Dans ce morceau trash, crues et sordides, Damso incarne un personnage sombre qui ne respecte plus son entourage et les opportunistes qui apparaissent autour de lui après les succès qu’il peut connaître. Que ça soit dans l’écriture, dans le flow, où dans l’instru, le rappeur bruxellois a encore offert morceau succulent que l’on pourrait dorénavant juger de classique du rap français.

Le clip, quand à lui, mélange plusieurs images des mois précédents sa sorti, comme ses sessions studios, interviews, concerts, coulisses, répétitions, tournages de clips, voyages, rendez-vous professionnels et son premier disque d’or, ce qui nous offrent de belles images sur en quelque sorte la préparation de cet album. On peut d’ailleurs y apercevoir de nombreux artistes, personnalités et amis, belges pour la plupart. Parmi eux se trouvent Caballero, Disiz, Hamza, Krisy, son groupe OPG, Roméo Elvis, Stromae.

Julien

Souvenez-vous : à l’aube de la sortie de son troisième album Lithopédion, Damso sortait un court-métrage intitulé Au cœur du Lithopédion qui s’intéresse aux artistes dans l’ombre de la musique du rappeur. Ces derniers parlent des différents morceaux présents dans l’album, se vantant d’avoir fait un travail efficace. Mais l’un des morceau les laisse sans voix : “Julien”. En effet, dans ce documentaire, Elisa Meliani dira : J’ai vraiment pris une claque. Ça m’a touchée, j’étais un peu bouleversée […] Je retenais un peu mes larmes. L’ingénieur du son du morceau Nk.F décrit le morceau comme d’une couleur vraiment différente. Attendu comme une bombe, les fans se ruent sur ce titre à la sortie de l’album et sont loin d’être deçu.

Sur des airs de variété française, le rappeur bruxellois aborde un sujet rarement pris en compte dans le rap français et la musique en général : la pédophilie. Le personnage principal de l’histoire, Julien, est censé représenter un “monsieur tout le monde”, aussi interprété par une femme au milieu de la chanson. Représenté comme un caméleon qui s’enferme dans des dogmes et des codes sociétal, Julien vit ses vices et sévit sans se faire prendre, Julien crise crie et s’écrit sans s’faire entendre. Prenant le rôle de l’avocat du diable, Damso utilise un lexique de l’enfermement et de la frustration qui donnent de la profondeur à la moral de l’histoire.

Le rappeur s’est plus tard exprimé quand à cette chanson : “Tout est venu de la prod. C’est la première fois que j’avais pas de flow, rien ne me venait. Même pas une idée, une vision. Je l’ai écoutée, réécoutée. Mon fils jouait à côté de moi et je continuais à la passer. Après huit heures non stop, j’ai eu l’impression de sortir de mon corps et de voir des thèmes que je n’abordais jamais. Quand tu nais pédophile, tu es considéré comme une erreur par la nature ou par la science pour quelque chose que tu n’as pas forcément choisi. Ils sont parmi nous mais on ne trouve pas de solutions médicales pour ceux qui le sont.”

Aux Paradis

“Aux paradis” est la dixième piste de l’album Lithopédion. A travers cette musique, Damso nous plonge dans une ambiance festive et positive où il proclame fièrement les péchés qu’il a pu commettre tout au long de sa jeune existence. A première vue, il semble avoir la conscience tranquille puisqu’il ne doute pas du fait qu’il ira aux paradis. Mais le rappeur bruxellois emploie le terme paradis au pluriel, ce qui fait plutôt penser aux Paradis artificiels auxquels il se laisse aller : la drogue, qu’il évoque souvent dans ses chansons. Les deux moments qui amènent l’artiste à penser qu’il ira aux paradis sont liés à des remarques négatives sur lui-même. C’est un “enculé” dans le premier couplet, et il se rend compte qu’il est matérialiste dans le deuxième. C’est pour ces deux raisons qu’il va consommer des stupéfiants.

Musicalement parlant, ce morceau estival utilise une prod de two-step très melodieuse que le rappeur bruxellois gère à merveille. Son flow rapide prouve encore une fois son talent, et ses punchlines marquantes comme “Obsédé par c’que j’posséde et possédais / Les derniers seront les premiers c’est pour ça que j’irais / Aux Paradis”.

Ipseité

Afin de marquer le premier anniversaire de la sortie de son album éponyme, Damso sort ce single qui gagnera ensuite sa place dans son troisième album en tant que titre bonus. Ce morceau fait aussi suite à la polémique concernant le rappeur bruxellois, qui avait été choisi par les Diables Rouges (l’équipe nationale de football belge) afin de composer leur hymne pour la coupe de monde de football 2018 en Russie (remportée par les français bien sûr). En effet, ce dernier était jugé misogyne et donc incompétent à l’idée de représenter son pays. Ce dernier se livre donc dans ce titre à travers quelques phases, et évoque son ressenti quand à les accusations qui lui ont été faites. “J’ai vécu drames et difficultés, “misogyne” qu’elles disent
J’parle des femmes sous Melodyne, hymne national : impossible
“. “Choix de thèmes mais j’rappe ce qui traîne dans ma cervelle, je me livre j’suis de ceux qu’on insulte, barrières qu’on m’inflige”

Finalement, Damso nous livrera le superbe “Humain”, qui fera office d’hymne pour la coupe du monde prolifique des Diables Rouges. Quand à “Ipséité”, ce son est ornée d’une ligne mélodieuse de piano qui rendrait jaloux les grands compositeurs. Véritable chef-d’œuvre musical, ce morceau a permis au rappeur belge d’obtenir un single de diamant 2 ans après sa sortie.

Deux Toiles De Mer

Le 18 septembre 2020, Damso sonnait son grand retour après deux ans d’absence avec le projet “Qalf”. Malgré plusieurs critiques négatives, l’labum reste une pépite d’innovation et un renouvellement artistique de la part du rappeur belge. Troisième titre de l’opus, “DEUX TOILES DE MER” traite essentiellement du rapport de Damso avec l’amour en général, celui pour son fils, mais aussi l’amour qu’il a pu vivre avec ses relations passées. La particularité du titre réside dans sa douceur auditive et dans son changement d’instrumentale au milieu du morceau.

On y entend un enregistrement vocal de son fils lui parlant à travers une messagerie téléphonique. Ce dernier lui explique innocemment être allé dans un aquarium, y ayant aperçu des “toiles de mer”. Jugé trop “variété” et pas assez “rap”, Damso y répond directement dans ce titre en profanant : “Evidemment que j’suis pas le même qu’hier, j’ai changé”.

911

“911” est le onzième titre de Qalf, et apparaît tout de suite comme une véritable drogue auditive, témoignant d’une nostalgie qu’on a potentiellement jamais vécue. En effet, dans ce morceau, Damso évoque l’amour qui le rend heureux. Ce sentiment profond semble aussi l’apaiser, en témoigne notamment l’instrumentale choisie pour accompagner sa voix. Cette mélodie peut d’ailleurs faire penser à de la “synthwave” qui est un style de musique émergé pendant les années 2000, jouant sur la nostalgie des années 80 et qui utilise le synthétiseur comme instrument typique. Le 911 est le numéro d’urgence américain, il utilise cette métaphore pour demander de l’aide face à cet amour qui le rend totalement dépendant.

Le tout a était sublimé d’un clip réalisé par Adrien Wagner, où l’on aperçoit le rappeur flirter avec l’actrice Noémie Lenoir, qui a notamment joué dans le troisième volet de Rush Hour aux côtés de Jackie Chan et Chris Tucker. Une réalisation cinématographique, qui a su plaire au fan du rappeur bruxellois.

Intro

Deux mois après avoir sorti le single “Oveillé”, Damso revient de manière mystérieuse sur Youtube le 28 mars 2020 avec un titre sobrement intitulé “🖖🏾”. Quelques heures avant de publier ce titre, Damso déplore le décès de sa tante atteinte du nouveau coronavirus sur son compte Instagram. Le titre du morceau n’est autre que l’emblème de son gimmick préféré, le Vie. En effet, le V représente la prospérité, et le rappeur belge émet à travers ce morceau le souhait que la personne qu’il salue ait une vie longue et pleine. On imagine alors que Damso fait ce signe pour souhaiter un repos paisible à sa tante.

Sur une instrumentale aux sonorités folk signée Prinzly, le rappeur belge explore des sujets auxquels il est habitué : sa “vie de bandit”, la peur du manque d’argent et son rapport à Dieu et au Diable. Le morceau sera par la suite renommé “Intro” et apparaitra à la dernière piste de son dernier album : Qalf. De part son nom, ce titre a permis aux fans de Damso d’embellir leurs théories concernant un double-album de la part du bruxellois, théories qui s’avèreront finalement fausses.

Tueurs

En 2017 sort le film belgo-français “Tueurs”, réalisé par François Troukens et Jean-François Hensgens. Pour l’occasion, ces derniers font appel à plusieurs artistes de la scène hip-hop belge afin de travailler sur la bande original du film, et de sortir un album afin de promouvoir le thriller qui ne recevra pas énormément de succès. Cependant, le projet long 12 pistes restera dans les mémoires. On y retrouve entre autre Hamza, Caballero & JeanJass, Roméo Elvis, Krisy, Isha, Kobo et bien entendu Damso, avec le chef-d’oeuvre “Tueurs”. Evidemment éponyme du film, ce morceau est mis en avant comme la pièce maitresse du projet, que l’on retrouve notamment lors du générique de fin de ce dernier.

On retrouve dans ce titre un Damso cynique, découpant les idéaux et les rêves de plusieurs être humains, qui se confortent de leur normalité. A la manière d’un tueur à gages, le rappeur belge shoote sur l’inégalité des chances et le capitalisme, et évoque qu’il serait prêt à passer par la violence si la vie ne lui donne pas sa chance. Le tout sur une production mélodieuse et travaillée, que le rappeur s’accapare à merveille.

Découvrez également : Damso : 5 choses à savoir sur le rappeur

Gaspard Catry
Gaspard Catry

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