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“Good Kid, M.A.A.D City” fête ses 7 ans

Good Kid, M.A.A.D City, le classique de Kendrick Lamar, fête aujourd’hui ses 7 ans.

L’album marquera l’avènement de Kendrick en tant que souverain du rap californien, voir du rap américain dans son ensemble. 12 tracks pour pratiquement autant de classiques, guidées de main de maître par la légende Dr Dre, crédité en tant que producteur exécutif. GKMC sort le 22 octobre 2012, un peu plus d’un an après Section.80, qui avait déjà marqué les esprits, et qui contient plusieurs morceaux majeurs de la discographie TDE (Hol’ Up, Rigamortis, Kush & Corinthians, HiiiPower).

Le Illmatic des années 2010

Sur GKMC, le jeune MC de Compton décide de surélever le niveau et propose un concept album ambitieux, en grande partie autobiographique. On suit à travers les 12 morceaux un Kendrick adolescent et naïf, évoluant dans la jungle de sa propre ville. L’oeuvre frappe par sa portée sociologique, traitant notamment de l’impact et l’influence d’un milieu social sur l’individu qui y évolue, ainsi que la culture des gangs dévastatrices à Los Angeles. Le jeune homme y fait face à ses pulsions sexuelles, la difficulté des relations hommes/femmes dans un environnement vicié par le crime et la violence, la tentation des excès, la foi, le désir d’accomplissement de soi et l’impact néfaste des gangs de rue. L’écriture de Kendrick Lamar y est précise et archi-réaliste, parfois drôle, avec un côté “spectateur de la rue” qui lui a valu de nombreuses comparaisons avec le Nas de Illmatic. Le flow du rappeur y est élastique, et le story-telling se mélange à l’introspection, en passant par l’ego-trip.

L’élite des producteurs

La production de l’album est assurée par un all-star de producteurs tous plus talentueux les uns que les autres: Sounwave, Hit-Boy, DJ Dahi, Pharrell Williams, Scoop DeVille, Terrace Martin, T-Minus ou Just Blaze pour ne citer qu’eux. GKMC est remplie de prods incroyables, certaines parmi les plus marquantes de la décennie (Sherane aka Master Splinter’s Daughter -quel titre incroyable-, Money Trees, M.A.A.D City, Sing about me, I’m dying of thirst). Malgré son exigence et sa richesse musicale, avec de nombreuses influences jazz, neo-soul et rap new-yorkais, le disque contient les deux énormes tubes et hymne de soirées que sont Bitch Don’t Kill My Vibe et Swimming Pools.

Un classique moderne

L’album, publié chez Aftermath, a connu dès sa sortie un accueil critique et commercial triomphal, et a assis Kendrick Lamar Duckworth sur le toit du hip-hop mondial. Album phare du début de décennie, il marque aux côtés d’autres projets comme Live.Love.A$AP le début d’une nouvelle ère pour le rap américain.

On vous invite donc à découvrir ou redécouvrir ce classique moderne, pour tous les instants cultes qui le jalonnent. Les voix spectrales et la basse del’intro Sherane aka Master Splinter’s Daughter, les bangers fédérateurs BDKMV et Swimming Pools, l’egotrip halluciné de Backseat Freestyle, le couplet de Jay Rock sur Money Trees, le violent beat-switch sur M.A.A.D City, l’émotion de Sing about me, jusqu’à l’explosion finale sur Compton.