Vous connaissez très certainement les Anonymous, ce mouvement hacktiviste et leur célèbre masque de “V comme Vendetta”, reconnu mondialement depuis plusieurs années comme les défenseurs de la liberté d’expression et opposants de la censure. Entre piratages, publications de vidéos et de manifestes ou manifestations physiques, leurs moyens d’actions sont toujours pacifiques et visent à protéger la liberté d’expression en tout genre. Mais, connaissez-vous réellement les actions menées par les Anonymous ? Découvrez-en 5 marquantes !
Le Projet Chanology
Cette opération menée par les Anonymous en 2008 et qui porte le nom de Projet Chanology consistait en une série d’attaques informatiques et de manifestations physiques contre l’Eglise de scientologie.
Suite à une vidéo diffusée par les Anonymous où Tom Cruise apparaissait en train de louer les bienfaits de la scientologie, l’Eglise de la scientologie décide de supprimer ces vidéos. S’abat alors sur eux la colère des hacktivistes.
Sans perdre de temps, les Anonymous ont rapidement posté une vidéo sur Youtube pour déclarer la guerre à la scientologie. S’en suit alors une multitude d’actions visant à discréditer l’Eglise de la scientologie et ayant pour objectif de protéger la liberté d’expression.
Ainsi, les acteurs du Projet Chanology ont agi en organisant dans un premier temps des attaques informatiques contre les sites de la scientologie, les rendant indisponibles ou même invisibles, avant d’appeler la population à venir manifester devant les portes de l’Eglise de scientologie.
L’affaire Wikileaks
En décembre 2011, Wikileaks, fondé par Julien Assange, publie des millions de courriers électroniques dérobés par les Anonymous à l’agence privée de renseignement Stratfor. Ces courriels révèlent alors l’emploi par Stratfor de «réseaux d’informateurs, de structures de versement de pots-de-vin, de techniques de blanchiment d’argent et de méthodes psychologiques».
Ces nombreux emails prouvaient l’existence de liens confidentiels entre la société Stratfor et des grandes firmes internationales.
Suite à ces révélations, Wikileaks subit un blocus financier et des ennuis judiciaires. Certaines entreprises de crédit ou de paiement en ligne, dont PayPal, décident de bloquer le compte de Wikileaks, empêchant ainsi tout soutien financier à Assange.
Le mouvement des Anonymous réagit alors et s’attaque à Amazon, PayPal, Master Card ou encore Visa en bloquant leurs sites. Des attaques par déni de service visant à venger Julien Assange.
Les Anonymous et le Printemps Arabe
Dès que les premiers signes du Printemps Arabe sont apparus, les Anonymous se sont d’emblée ranger du côté de la révolution et ont apporté leur soutien aux manifestants.
Ce soutien s’est particulièrement ressenti en Tunisie avec l’Opération Tunisie, qui visait à protéger la révolution de la censure et des représailles du gouvernement tunisien.
Des “kit de secours” sont dévoilés par le groupe hacktiviste pour permettre aux manifestants et révolutionnaires de garder leur anonymat sur internet et les protéger de la censure et des représailles gouvernementales. Mais ce n’est pas tout. Les Anonymous en profitent pour s’attaquer aux sites gouvernementaux tunisiens et réussissent à les mettre hors service. Ils piratent également le site internet de la chaîne de télévision TV7 et affichent en continu le message : “Les journalistes condamnent la répression de la police et exigent la libération de Slim Amamou”, écrit en arabe.
Des actions qui ont impacté fortement la révolution et permis le départ du président Zine el-Abidine Ben Ali, en poste depuis 1987.
Par la suite, le mouvement des Anonymous s’en ai pris au régime égyptien et syrien en mettant respectivement hors ligne le site internet du ministère de l’information et du parti démocratique du président Hosni Mubarak et en piratant le site du ministère de la défense syrien pour placer en page d’accueil un message au peuple : « Au peuple syrien, le monde est à vos côtés, contre le régime brutal de Bachar el-Assad. Sachez que le temps et l’histoire sont de votre côté ».
L’Opération Megaupload
En 2012, les lois américaines SOPA (Stop Online Piracy Act) et PIPA (Protect IP Act) visant à lutter contre la violation des droits d’auteurs sont proposées et condamnent le site de téléchargement direct Megaupload à la fermeture.
Dans la foulée, les Anonymous réagissent et décident d’attaquer par déni de service le site de la justice américaine, le FBI, ainsi que de nombreuses maisons de production comme Universal Music ou Warner Music Group, rendant leurs sites indisponibles.
Une « cyberguerre » est alors annoncé par les Anonymous qui menacent le gouvernement américain de continuer les attaques tant que la base de données de Megaupload reste inaccessible.
Ils révèlent pendant cette opération d’envergure une liste contenant le nom, prénom, adresses mail, mots de passe, téléphones portables et départements d’affectation de 541 policiers en service et délivrent ce message : « Cette action est la réponse à la déplorable tentative de répression et de censure que cautionne l’État français et que dénonce le mouvement Anonymous. À l’heure où nous écrivons ces mots, le monde sombre dans la censure. Internet est investi par les gouvernements et les puissances financières qui veulent le transformer en supermarché virtuel contrôlé. »
Ces attaques successives sont menées dans le but de s’opposer aux lois et de protester contre toute forme de censure sur internet.
L’opération prend de plus en plus d’ampleur et au final, ce sont des centaines de sites gouvernementaux en Europe qui sont ciblés et rendus inaccessibles, comme le site de l’Elysée.
Les Anonymous en guerre contre le terrorisme
A partir de 2015, suite à l’attentat survenu dans les locaux du journal Charlie Hebdo, le mouvement hacktiviste des Anonymous déclare la guerre au terrorisme pour venger le journal et apporter leur soutien à la liberté d’expression. Ils débutent cette guerre informatique en piratant des sites djihadistes comme le site Ansar Al Haqq, connu pour être un forum de discussion privilégié pour les djihadistes français.
« Ces attentats ne peuvent pas rester impunis. C’est pourquoi les Anonymous du monde entier vont traquer les vermines qui tuent les pauvres innocents. »
Ils continuent leurs cyberattaques et finissent par supprimer près de 5000 comptes twitter affiliés à Daech. Une stratégie d’attaques qui vise à enrayer la communication entre djihadistes.
Les Anonymous ont également déclaré qu’ils souhaitaient s’attaquer à l’argent de l’Etat Islamique. Leur objectif ? Rendre publics les comptes en banques et portefeuilles Bitcoin de ses membres. Ils espèrent ainsi chiffrer leur fortune et dénoncer les éventuels États ou particuliers qui les finance.
Même si les Anonymous ne font pas l’unanimité, une chose est sûre est que leurs actions sont souvent marquantes. Des actions qui servent une bonne cause et permettent de défier les ennemis de la liberté d’expression et défenseurs de la censure.
Plus récemment, ils ont agit contre les violences policières en piratant les ondes de la police américaine pour y passer le morceau “Fuck The Police” du groupe NWA suite à l’assassinat de Georges Floyd.