Il y a 30 ans, le film coup de poing réalisé par John Singleton avec Ice Cube et Cuba Gooding Jr. en têtes d’affiche débarquait dans les salles de cinéma.
Deux décennies après la vague de “blaxploitation” (ces films de série B qui mettent à l’honneur la communauté afro-américaine), Hollywood voit naitre au début des années 90 la hoodploitation, soient ces films qui mélangent chronique sociale des ghettos black et codes de la culture hip-hop. Parmi les œuvres passées depuis à la postérité, son retrouve New Jack City, Menace II Society des frères Hugues, Juice avec Tupac dans l’un de ses meilleurs rôle, Friday ou encore Do the Right Thing de Spike Lee. De tous ces films, Boyz N the Hood est l’un des plus iconiques.
Film coup de poing
Dans le South Central de Los Angeles, la caméra suit trois amis d’enfance de leurs jeunes âges jusqu’à leur arrivée dans le monde adulte : Tre Styles (Cuba Gooding Jr.), élevé par Furious (Larry Fishburne) qui lui inculque les repères dont manquent tous les garçons de son âge, Ricky (Morris Chestnut), un sportif prometteur déjà père avant la vingtaine, et son demi-frère Doughboy (Ice Cube), qui mord à tous les hameçons de la vie de rue.
Contrairement aux autres films de ce sous-genre, Boyz N The Hood consacre peu de temps aux armes à feu, à la violence des gangs, le racisme de la police et le trafic de drogues. Il s’agit plus d’instaurer un climat assez calme en apparence, mais où la pression peut sauter à tout moment. À la manière d’un Martin Scorsese ou d’un Woody Allen, John Singleton, le réalisateur, tout juste âgé de 24 ans à l’époque, immerge le spectateur dans son monde sans pour autant tomber dans le voyeurisme ou le sensationnalisme. À l’image du rap du début des nineties, l’humeur n’était alors pas complétement à la glorification. Le film s’ouvre d’ailleurs sur cette citation aussi tragique que prémonitoire : « One out of every 21 black American males will be murdered in their lifetime. Most will die from the hands of another Black male. »
Sélectionné au festival de Cannes, le film recevra une ovation longue de 20 minutes, tandis que l’autre côté de l’Atlantique il fera de John Singleton non seulement le plus jeune réalisateur à être nominé aux Oscars, mais aussi le premier afro-américain. Un véritable film coup de poing pour l’époque, un classique et une œuvre importante pour l’histoire des américains.
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