Le bilan annuel du SNEP (syndicat national de l’édition phonographique) confirme la domination du rap dans l’industrie musicale. Cela grâce au streaming notamment. Décryptage.
Au milieu des années 2000, au moment où l’industrie musicale se portait au plus mal, Internet était désigné comme le principal responsable. Néanmoins, en l’espace d’une décennie, le numérique est passé d’un statut de fossoyeur de tout un secteur, à celui de sauveur. La raison : l’arrivée du streaming musical, qui a instauré un nouveau modèle économique, jusqu’à devenir le principal moteur de l’industrie.
Comme chaque année, le SNEP (syndicat national de l’édition phonographique) publie son bilan du marché musical. Dans ce rapport de 28 pages, tous les chiffres de ventes y sont décryptés afin d’observer la santé de l’industrie.
Le streaming atteint les sommets
L’une des premières observations du rapport, c’est la bonne santé du marché musical en France avec une croissance de 5,4% en 2019. Ces chiffres prouvent la convalescence de l’industrie musicale. Sans surprise, celle-ci est largement portée par le numérique. Que ce soit le streaming audio financé par la pub ou payant, le streaming vidéo et le téléchargement, le numérique représente 46% du chiffre d’affaire total de l’industrie musicale, soit 625 millions en 2019.
Néanmoins, selon Alexandre Lasch, directeur général du SNEP, ces chiffres permettent de « rattraper tout juste celui d’y il y a dix ans (628 millions d’euros) et ne représente encore que 44% de celui de 2002 (1,4 milliards d’euros) ».
Depuis la comptabilisation du streaming en 2016, ce sont les ventes numériques qui boostent l’industrie. Avec une augmentation de 18,6% du secteur numérique, il représente à lui tout seul, 395 millions de chiffre d’affaire. Ce chiffre important est dû principalement au streaming qui porte les ventes numérique et l’industrie en général. En effet, depuis 10 ans, les revenus du streaming sont passés de 1/4 à près de 2/3 du chiffre d’affaire, en représentant 59% du marché.
Cette progression est également due au nombre d’abonnements payants qui a atteint, pour la première fois cette année, 10% de la population. Désormais, près de 9,4 millions de Français écoutent de la musique en streaming payant. Et le rapport du SNEP le constate, le streaming concerne toutes les catégories d’âge.
Le rap porte l’industrie à bout de bras
C’est un fait observé depuis quelques années. Le monde du rap porte l’industrie musicale. Depuis quelques années, le genre occupe une place de majoritaire dans les casques et ce, malgré les changements de calcul du streaming par le SNEP en 2018. Sans surprise donc, en 2019, le rap a encore dominé le marché.
Parmi les vingt meilleures ventes 2019, neuf sont des rappeurs ou viennent de ce qu’on appelle vulgairement, la “musique urbaine“. PNL, Ninho, Nekfeu, Jul, Soprano ou encore Aya Nakamura font parti de cette sélection.
Le résultat est donc sans appel pour le rap et ses variantes, bien que le SNEP ne semble pas apprécier particulièrement ce constat – si l’on en croit la phrase à la fin de la photo.
Par ailleurs, l’une des performances les plus incroyables en terme de ventes, est celle de Nekfeu. En effet, avec son album Les Etoiles Vagabondes : Expansion, il devient le deuxième plus gros vendeur de musique cette année en France, derrière Angèle, mais devant notre Johnny national. Son LP s’approche d’ailleurs doucement de la certification diamant, soit 500 000 ventes.
Voilà de quoi prouver, la bonne santé économique du rap en France, Un secteur considéré par certains comme le deuxième marché mondial derrière les Etats-Unis.