Streaming musical chute mars 2020

L’écoute en streaming en chute libre à cause du coronavirus

Les conséquences de la pandémie sur l’industrie musicale ne se limitent pas à l’annulation des concerts. Désormais, l’écoute en streaming est aussi touchée par le coronavirus.

Le coronavirus continue de toucher de plein fouet l’industrie musicale. Après l’annulation de tous les concerts jusqu’à nouvel ordre, voilà que la pandémie affecte le streaming musical. En effet, la consommation de musique via les plateformes de streaming est en baisse depuis le début du confinement. Le journal Ouest-France, a rapporté une étude de Quartz sur le sujet :

Top 200 Spotify Quartz
© Quartz

Baisse de l’écoute en streaming dans les pays confinés

Au premier abord, on aurait pu penser que le confinement serait une aubaine pour les plateformes de streaming. La musique étant une valeur refuge pour de nombreux individus, on pouvait logiquement penser que beaucoup se seraient rués sur les plateformes. D’autant plus avec les annulations de concerts de toute part. Pourtant, c’est tout le contraire qui se passe : le streaming est en chute partout dans les pays confinés.

Le chiffre est significatif : entre le 3 et le 17 mars, les écoutes ont baissées de 23.1% sur le top 200 de Spotify. En Italie où le confinement est bien avancé, la baisse est la plus forte avec 23.1%. Les Etats-Unis, l’Espagne ou l’Angleterre voient leurs écoutes globales diminuer d’environ 12%.
Quant à la France, la chute est moindre (2.4%) mais la tendance devrait se confirmer à la mesure des prochaines estimations.

Modification de la routine des écoutes

Ainsi, les utilisateurs des plateformes écoutent moins de musique en période de confinement alors qu’ils sont chez eux, pourquoi ? D’après l’étude, cela est dû à une modification de la routine des usagers. En effet, le confinement vient perturber l’ordre normal d’écoute en streaming :

« Dans l’univers du streaming musical, les journées sont toujours les mêmes. Il y a un gros pic à l’heure des transports le matin et le soir. Le soir, ce pic s’éternise notamment avec les activités sportives souvent solitaires. La musique est plus que jamais pensée comme une accompagnatrice de la vie de tous les jours. Le week-end, d’ailleurs, le streaming est beaucoup moins important. Il y a les enfants, le bricolage, les activités sportives collectives. En fait, avec le confinement, toutes les journées deviennent un dimanche ».

De fait, tout comme l’espace-temps, une continuité est brisée. Moins les individus sont en mouvement, dans les transports en commun, moins ils consomment. L’écoute de musique n’est plus la priorité, les individus se focalisent forcément sur les médias et la pandémie. Ils privilégient les médias chauds comme la radio, qui a un lien de proximité plus fort avec l’auditeur.

D’autres médias comme la télévision prennent le dessus, car les prises de paroles politiques attirent l’attention, plus que tout le reste. Selon Quartz, il faut aussi noter que les jours où il y a d’habitude plus d’écoutes, (le vendredi et le samedi), correspondent à la période où les individus sont les plus enclins de sortir. L’interdiction de se regrouper a donc eu des conséquences visibles sur le streaming.

Par ailleurs, cette période aura forcément des retombées économiques, en particulier pour les petits artistes et labels. La majorité de leurs revenus se matérialise lors des tournées. Par conséquent, si les revenus des plateformes de streaming venaient à diminuer, plusieurs albums pourraient, à terme, être repoussés. Cela afin d’éviter cette crise.

Par exemple, Slimka a déjà anticipé la vague, et a décalé la sortie de son album, initialement prévue pour fin avril. Il sortira un EP en amont. Pour le bien de l’industrie, des auditeurs, et bien entendu de tous, espérons que cette crise sanitaire arrive au plus vite à son terme.

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