Les 20 rappeurs marocains à suivre de près

Alors que la trap marocaine ne cesse de brûler les frontières et qu’elle tente de s’immiscer dans les playlists des radios françaises, la rédaction vous propose une sélection d’artistes marocains qu’il faut suivre de près.

S’il était autrefois placé dans la marge, le rap marocain est en train de devenir le premier genre musical au royaume. Mieux encore, il brise toutes les frontières avec les pays voisins (Algérie et Tunisie) et tente même de s’immiscer en France, à coups de collaborations bien senties.

Il faut dire qu’à seulement 2.000 km à vol d’oiseau de l’Hexagone, les rappeurs talentueux sont très nombreux. Et il semble inutile de tous les citer pour appuyer ce constat. Mais rassurez-vous, on vous propose une sélection non-exhaustive de 20 MC marocains qui pourraient vous séduire avec leur vibe, leur énergie débordante et leur originalité devant un mic’.

ElGrande Toto

Alors que sa carrière n’a pas encore soufflé sa quatrième bougie, ElGrandeToto semble être là depuis un moment. Une impression qui s’explique sans doute par sa facilité déconcertante devant un micro. Ou encore par son flow venu d’ailleurs et sa capacité de rapper avec plusieurs langues. Mais si ne l’avez jamais écouté, la meilleure sélection des punchlines d’ElGrandeToto ne permettrait pas de décrire avec précision la puissance de sa plume et la qualité de son interprétation, en l’absence de flow. Une chose est sûre, le MC estampillé RCA (un label de Sony Music France) – qui nous a récemment accordé une interview – est un artiste dont vous allez sûrement entendre parler dans les prochains mois, voire les prochaines années. Plus que jamais.

Don Bigg

C’est l’une des valeurs sûres du rap marocain. Considéré comme l’un des piliers de la scène locale, Don Bigg a traversé les époques et continue à ce jour de nous livrer de véritables pépites. Son premier album sorti en 2006, Mgharba Tal Moute, résonne encore dans la tête des premiers passionnés de rap marocain et a inspiré de nombreux MC. Près de 15 ans après, celui qui a commencé sa carrière en rappant en anglais est toujours dans le game et s’apprête à sortir un nouvel opus. Qui a dit que le rap était une question d’âge ?

Stormy

C’est sans doute l’un des gros coups de coeur de la rédaction, et il fait beaucoup d’étincelles sur la scène musicale marocaine. Originaire de Rabat, l’auteur de l’excellent Africain nous régale, avec la maîtrise d’un artiste confirmé et fraîcheur survoltée d’un jeune qui veut tout et tout de suite. C’est d’ailleurs souvent dans l’originalité de ses morceaux que toute une génération marocaine se retrouve. Validé par ses pairs qui n’hésitent pas à le soutenir, apprécié par les fans pour sa musique, Stormy est rapidement devenu indispensable aux amateurs de rap marocain. Une belle ascension.

Ouenza

C’est le rappeur au meilleur ratio “passage en studio d’enregistrement/sortie de singles”. S’il rappe depuis moins de deux ans, Ouenza s’est déjà imposé comme une valeur sûre de la scène locale. Installé à Paris, le MC originaire de Casablanca est un véritable touche-à-tout. Graphiste, acteur, rappeur, jeune cadre dans une boîte parisienne, Ouenza fourmille de projets. Premier rappeur arabe à être invité lors d’un Planète Rap sur Skyrock, premier MC marocain à sortir un “vrai” court-métrage, l’auteur de They Don’t Know donne de bonnes raisons de poser une oreille sur sa discographie. A toi d’être le premier à le découvrir.

Khtek

Être une artiste féminine dans un “jeu” réservé jusque là aux hommes est très compliqué pour ne pas dire impossible. Aux Etats-Unis, Lil Kim et Missy Elliott ont changé un peu l’image macho du monde du rap. En France, Diam’s a réussi à mettre tout le monde d’accord. Mais vers la même époque, au Maroc, il n’y avait personne ou presque. Aujourd’hui encore, les femmes dans le rap marocain restent rares. Heureusement, il y a bien quelques voix féminines qui commencent à s’imposer, et celle de Khtek ne nous laisse pas indifférent chez HHC ! Si le titre Hors-Série avec notamment ElGrandeToto et Don Bigg constitue l’un de ses faits d’armes les plus appréciés parmi tous ses couplets en tant qu’invité, Khtek est aussi capable d’envoyer du très lourd en solo. Son dernier morceau, Hoodz, est une leçon de rap. Rien que ça.

Shobee

Parler de rap marocain sans mentionner Shobee devrait être puni par la loi ! Car l’artiste qui fait partie du groupe Shayfeen a tant fait pour cette musique. Originaire de la petite ville de Safi, Shobee a imposé le rap marocain là où il n’a jamais existé. Sa musique brise les frontières et ne recule devant aucun obstacle. Ses visuels léchés inspirent plus d’un, et sa trap venue d’ailleurs séduit même des artistes français. Si les collaborations maroco-françaises dans le rap se multiplient, c’est d’ailleurs grâce à cet artiste qui fait partie du collectif Naar. Un crew dont l’objectif est de promouvoir les artistes de la nouvelle scène marocaine en leur créant un pont avec la culture occidentale. Excusez du peu.

Moro

On le compare souvent, à tort ou à raison, au rappeur français Niro. Sans doute parce qu’ils ont tous les deux un rap cru, sans fioritures. Ou peut-être parce qu’ils essaient tous les deux d’apporter quelque chose de nouveau, à chacun de leurs morceaux respectifs, sans perdre leur esthétique. Ou tout simplement parce qu’il y a une légère ressemblance physique entre les deux artistes, surtout à l’époque des débuts de Niro (avec une boule à zéro et une barbe). Vu de loin, les deux MC ont pas mal de points en commun. Mais en réalité, Moro est bien plus qu’un rappeur qu’on peut comparer aux autres. Considéré comme l’ambassadeur du rap hardcore made in Rocma, l’auteur de Patera 2 possède l’une des plus belles plumes de la scène locale. Un artiste complet.

Dizzy Dros

Avec une écriture sincère et un flow presque arrogant, Dizzy Dros s’impose dans presque toutes les playlists des connaisseurs du rap marocain. Depuis ses débuts, l’artiste s’est inscrit dans la lignée des paroliers de la scène locale. Mais l’auteur de Rdlbal a aussi élargi sa palette musicale au fil du temps, comme il le montre sur le morceau de trap “Air Max”. Seul défaut de cet artiste qui vit entre l’Espagne et le Maroc est peut-être sa faible productivité. Définitivement à contre-courant.

Madd

Il vient tout juste de dévoiler son premier album solo. Lui, c’est Madd. Le petit frère de… Shobee, mais pas que ! Celui qui a été révélé en 2017 avec l’excellent 3310 ne cesse de franchir les étapes à une vitesse hallucinante. Considéré comme l’une des stars montantes de la scène locale, le rappeur locksé a déjà collaboré avec des artistes français tels que Laylow, Youv Dee ou encore Lacrim. Avec sa trap mélancolique et son flow percutant, l’artiste âgé de 24 ans s’est rapidement imposé comme l’un des prodiges du rap marocain. Une étoile montante..

Issam

C’est l’un des premiers MC à avoir signé avec une maison de disques en Europe. Sous contrat chez Universal Music France, le rappeur Issam connaît un succès fulgurant depuis plusieurs mois. Ses clips bien travaillés sont souvent réalisés dans son quartier avec une esthétique digne des nineties. Si bien que le célèbre magazine américain The Fader a consacré un portrait à cet artiste si singulier. Vivement la suite…

Aafia

S’il y a bien un artiste marocain sur lequel on aimerait parier, c’est bien Aafia. Avec son rap entraînant et son interprétation qui prend vraiment aux tripes, il a rapidement séduit plusieurs membres de la rédaction de HipHopCorner. Certes, il a peine installé sa signature vocale ces derniers mois avec des morceaux comme Mars, Damn ou Privacity. Mais il est clair que la touche cloud-rap va permettre à Aafia de s’imposer sur la durée. Entre ombres et lumières.

Der’k

https://www.youtube.com/watch?v=qqZG5b-8mD4

Les rappeurs marocains ont aussi l’accent français. Si plusieurs MC du royaume se sont déjà démarqués à la fin des années 2000 en kickant avec la langue de Molière, Der’k est visiblement l’héritier de cette mouvance. La preuve ? Il suffit de jeter un oeil sur son dernier clip, Rockstar. Technique, capable d’envoyer des couplets énervés et très jeune (17 ans seulement), Der’k a tout pour plaire. S’il a déjà montré pas mal de qualités artistiques sur des morceaux balancés au compte-gouttes, nul doute que ce jeune rappeur casablancais va encore faire parler de lui dans les prochains mois. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il fait partie du label BNJ City Block, où l’on retrouve notamment ElGrandeToto. Wait and see. 

Anys

La révélation de l’année, c’est lui. La preuve : chacun de ses nouveaux clips bat son record personnel de vues sur Youtube. C’est simple. Depuis ses débuts, Anys connaît une évolution aussi constante que le prix de l’iPhone. Celui qui n’hésite pas à pousser la chansonnette dans ses morceaux n’hésite pas à puiser son inspiration dans l’univers rock ou rn’b. Et bonne nouvelle, son EP s’apprête à débouler sur toutes les plateformes. Pour le plaisir de toutes les oreilles.

Loun

Si t’es a la recherche d’une vibe inédite et d’un flow intense et percutant, Loun a tout pour te régaler. Et le jeune MC ne cesse de monter en puissance, à l’image de son dernier tube, Tnaket qui semble mettre tout le monde d’accord. De là à parler d’un hitmaker en devenir, il n’y a qu’un pas qu’on n’hésite pas à franchir. À suivre de très près.

Maestro

Avec son rap mélodieux, Maestro est un incontournable de la scène locale. Son dernier morceau, Kolchi Dayez, en featuring avec Stormy est l’un des tubes du moment. Depuis le début de l’année, le talent du MC de Rabat s’exprime aussi sur plusieurs duos avec Kouz1 ou Guzman. Et à chaque fois, les titres de Maestro font partie de ceux qu’on arrive difficilement à zapper. 

Lferda

Au Maroc, le rappeur cagoulé le plus connu porte le blaze de Lferda. Aussi mystérieux qu’un étang d’eau en plein coeur du Sahara, l’interprète de 2030 séduit beaucoup d’auditeurs avec son rap fougueux et sans langue de bois. Originaire de Casablanca, l’MC travaille actuellement sur son deuxième album solo. Une affaire à suivre de très près. 

Solomane

https://www.youtube.com/watch?v=fvJRdu4_l3k

C’est peut-être le plus américain des artistes marocains. Capable de kicker aussi bien en anglais, en français et en arabe, Solomane impressionne par sa dextérité devant un mic’ et ses freestyles chirurgicaux. Mais aussi parce qu’il compose, mixe et masterise lui-même ses projets. Originaire de Tanger, le MC – qui a déjà vécu à Miami, Lyon, Paris ou encore à Barcelone – est plutôt méconnu du grand public. Et pourtant, il suffit d’écouter son nouvel EP, Numéro Masqué, qui est sorti il y a quelques jours pour se rendre compte que ce rappeur est l’un des plus méticuleux de sa génération. Plus qu’un projet prometteur, cet EP de Solomane annonce d’une certaine manière l’arrivée d’une nouvelle figure montante du rap made in Rocma. A découvrir au plus vite. 

Fat Mizzo

A nos yeux, c’est l’un des artistes les plus talentueux du rap marocain. Mais son manque de productivité freine à coup sûr son ascension dans l’industrie musicale. Armé d’un flow qu’il calibre comme bon lui semble, Fat Mizzo fait bouger les têtes aussi vite qu’un bolide au coin de la rue. L’un de ses derniers morceaux, Kan Drik (en référence à Kendrick Lamar), tourne en boucle à la rédaction. Toujours plus. 

Tagne

C’est l’un des meilleurs rappeurs du moment. Né à Casablanca, Tagne est un  artiste d’origine camerounaise qui s’est rapidement imposé comme l’une des valeurs sûres de la scène locale. Son rap est à la fois musical et technique, toujours rempli d’émotions. L’un de ses derniers titres, Fratello, en featuring avec Stormy et Khtek est l’un des plus gros tubes de l’année 2020.

Dollypran

Sa trap loufoque et son style nonchalant ne laissent personne indifférent. Lui c’est Dollypran (Dolly pour les intimes). S’il a investi les plateformes musicales que fin 2018, l’artiste a peaufiné sa technique pendant une dizaine d’années en tant que ghostwriter et topliner. Et depuis, il ne cesse de régaler tous les amateurs de rap marocain. Un phénomène en puissance. 

Badr Kidiss
Badr Kidiss

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