A.L.A, le roi de la trap tunisienne, arrêté pour détention de “deux joints”

En Tunisie, le célèbre rappeur Ala Ferchichi, alias A.L.A, a été interpellé pour détention de cannabis. Il n’avait apparemment en sa possession que deux joints.

Une répression toujours plus forte. En Tunisie, un célèbre rappeur, Ala Ferchichi, alias A.L.A, a été interpellé, ce mercredi 6 avril, à Marsa, dans la région de Tunis, avant d’être placé en garde à vue. Selon une source proche de l’auteur de “LVL 10”, cette interpellation est liée à une “affaire de détention de stupéfiants”. 

Interpellé avec deux autres personnes, l’artiste est, toujours selon la même source, le seul à avoir été soumis à un test de dépistage de drogue, après que les autorités aient trouvé du cannabis dans sa voiture. Sur Instagram, le rappeur marocain ElGrandeToto, qui a déjà collaboré avec A.L.A sur le morceau “Nharzin”, (Belle journée, en arabe) a précisé dans l’une de ses story, qu’A.L.A avait en sa possession “seulement deux joints”. 

Le cannabis, un outil de répression ?

Avant l’interpellation de A.L.A, de nombreux rappeurs de la scène locale sont passés par la case prison pour détention ou consommation de stupéfiants. Parmi eux, on peut notamment citer Weld El 15 et Klay BBJ.

En 2017, la majorité des Tunisiens ont salué l’assouplissement de la très répressive et controversée “loi 52” sur les stupéfiants (loi n°92-52 du 18 mai 1992) qui rendait passible d’un an de prison et de 1000 dinars (380 euros) d’amende le simple fait d’avoir “un joint” en sa possession. D’autant plus que l’usage de cannabis sur le sol tunisien venait d’être multiplié par 2,5 sur les quatre dernières années, selon cette étude épidémiologique

Dans les faits, le Parlement a adopté un amendement à la “loi 52” qui offre la possibilité aux magistrats de condamner la détention ou la consommation de cannabis à une peine plus courte, du sursis ou à une amende. Mais cette législation qui a envoyé, entre 1992 et 2016, 120.000 personnes en prison, continuerait d’être utilisée pour bâillonner les détracteurs du régime, notamment les MC qui critiquent les forces de l’ordre. 

A.L.A, le visage du rap tunisien 

Dans une Tunisie où le rap s’est imposé à l’heure de la révolution de 2011, A.L.A est connu pour son langage cru et son flow venu d’ailleurs. Mais ce n’est pas tout. Celui qui soigne son look aussi bien que ses lyrics, n’hésite pas à poser certains de ses refrains en anglais. 

Apprécié par les amateurs pour l’aspect à la fois futuriste et écorché de sa musique, pris en exemple par ses pairs, l’artiste est à la fois posé et créatif. Travailleur et passionné. Humble et naïf. Sa musique ? On l’aime ou on la déteste, mais elle ne laisse personne indifférent. Et chez Hip Hop Corner, on a hâte de vous faire découvrir plus en détail son univers bien senti et ce rap tunisien libre, énergique et sincère. 

Badr Kidiss
Badr Kidiss

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