Pour la culture, replongeons-nous dans l’histoire de la culture Hip-Hop

Si aujourd’hui, la culture hip-hop est à portée de tous, il est toujours utile de s’offrir une petite piqûre de rappel. Un peu d’Histoire aujourd’hui avec un retour aux origines d’un mouvement planétaire.

Mettons directement les pieds dans le plat. Le mouvement est né il y a environ cinquante ans, dans les années 70, dans le Bronx, à New York. La culture hip-hop se divise en cinq sous-catégories : le break, le graff, le beatboxing, le Dj-ing et le rap (MCing).

Remise en situation, le sud du Bronx dans les années 70 est un quartier très pauvre, avec beaucoup de chômage, de gangs et de trafiquants de drogue. Ce quartier, constitué très majoritairement d’afro-américains et d’immigrés des caraïbes, est aussi un quartier de référence de la musique caribéenne et afro-américaine (Mambo, Funk…). Ces différents styles musicaux contribueront aux bases du hip-hop à ses débuts.

La genèse d’une culture

A l’époque, les block parties (fêtes de quartier), s’organisent un peu partout, et les DJs jouaient des morceaux de funk et de soul. Par la suite, les DJs commençaient à isoler les breaks afin que les danseurs fassent des chorégraphies. Les breaks étant des solos de batterie utilisés en début où en fin de morceau de funk. Le principe d’isoler les breaks vient de DJ Kool Herc, aujourd’hui considéré comme le père du hip-hop. Ce dernier utilisera pour la première fois plusieurs platines afin d’enchaîner les breaks et faire durer les chorégraphies plus longtemps.

A noter que les premières blocks parties se tenaient également dans des lieux où les graffeurs pouvaient s’exprimer (hall d’immeuble, squats,…). Entre break, DJing, et graff, la culture hip-hop commençait à venir au monde dans ces blocks parties. Dans ces rassemblements sous le signe du partage et de la convivialité, tout le monde ne jurait que par une seule devise : “Peace, Love, Unity & Having Fun”.

Parlons du rap maintenant. Les premiers rappeurs étaient chargés d’ambiancer dans ces block parties. C’est de là que vient le terme MC, qui est la contraction de Master of Ceremony (Maître de Cérémonie en français). A l’origine, c’est la danse qui fait amener le public dans les blocks parties, pas les rappeurs. Mais de fil en aiguilles, les rappeurs vont commercer à rapper en rythme avec les instrumentales et faire des rimes.

Au fil des années, chaque quartier va avoir sa manière de rapper, son style,… et des rivalités vont naître, des rivalités saines. Si le Bronx et Harlem assument leur étiquette de quartiers pauvres de la grosse pomme, Brooklyn va par exemple assumer son côté branché. On peut le voir par exemple avec le style de Notorious B.I.G, tout en bijoux et chemises colorées. Pour le Bronx, Afrika Bambataa voudra casser cette image en créant la Zulu Nation. Ce mouvement a été créé afin d’éloigner la jeunesse du Bronx de la délinquance via des soirées culturelles.

Avec d’autres inventions comme le scratch et le sample, le style va se peaufiner, jusqu’à donner ses premiers succès. Comme “Rapper’s Delight” du Sugarhill Gang en 1979. Le titre a réussi à se hisser au sommet des charts aussi bien aux Etats-Unis qu’au Royaume-Uni. Le label Sugarhill records devient aussi le premier et le principal label de rap chez les rappeurs à succès. D’autres labels feront par la suite irruption et Def Jam prendra ses marques, notamment avec LL Cool J.

Premières mutations et succès

Pour ce qui est du rap dit “conscient”, le premier classique de ce registre est “The Message” par Grandmaster Flash en 1982. Ce morceau sera un succès et sera nommé “Morceau de l’année 1982” par le magazine NME. Le succès de “The Message” fera naître les années suivantes d’autres rappeurs voulant faire des messages politiques via le rap. On peut citer entre autre KRS One, Bid Daddy Kane et le groupe Public Enemy.

Le rap conscient est par ailleurs le premier sous-genre du rap à s’exporter en France. Les premiers groupes de rap voulant dénoncer la situation des banlieues à la fin des années 80 comme Assassin par exemple.

Le rap, à ce moment, dépasse New York et ce dernier devient populaire d’autres grandes villes américaines comme Los Angeles. Les maisons de disques y verront le potentiel et le début des nineties verra une mise en avant du rap. Si plus grande est la médiatisation, le fond sera mis en retrait pour des morceaux plus à même d’atteindre le grand public.

Le rap est devenu mainstream grâce à des artistes comme MC HammerVanilla Ice par exemple, qui proposaient des morceaux plus légers et plus accessibles. En parallèle à cette tendance, le gangsta rap pointe le bout de son nez et propose une musique bien plus violente et explicite, avec des noms comme NWA et les labels Ruthless Records et Death Row. Ces labels mettant la West Coast et Los Angeles au sommet du rap.

Rapidement alors, une rivalité entre les deux pôles les plus importants du rap américain, New-York et Los Angeles, commencera à grandir. Encore aujourd’hui, le conflit East Coast / West Coast, reste le plus emblématique de l’histoire du hip-hop. Le conflit durera tout le long des ninetees et aura son apogée aux morts de Tupac et Biggie, respectivement en 1996 et 1997.

Depuis, d’autres villes comme Houston, La Nouvelle-Orléans, Chicago, mais surtout Atlanta ont également développé leur style et leur identité dans les années 2000. L’essor d’Internet et de YouTube a également permis de casser les frontières. Cet essor a permis à un nombre incommensurable de rappeurs et de beatmakers de percer, s’affranchissant toujours plus des codes.

Aujourd’hui, les rappeurs viennent de tous les horizons, du fait que d’autres styles musicaux ont influencé le rap et vice-versa. Les Red Hot Chili Peppers ont par exemple repris du Eazy-E et leur morceau “Give it Away” a influencé certains rappeurs comme Busta Rhymes et son classique “Break Ya Neck“.

D’origine festive, devenu une musique vectrice de revendications, puis musique populaire, le rap a évolué à travers les âges. Cette musique ainsi que toute la culture hip-hop a évolué et touche, en 2020, l’ensemble de la société.

Le rap est aujourd’hui la musique la plus écoutée dans le monde entier, aux US, mais aussi en France. Tout cela, c’est grâce au chemin parcouru depuis les blocks parties du Bronx. Soyons donc heureux d’aimer, de partager, de vivre et faire vivre cette culture. Scandons tous ensemble une seule devise : “Peace, Love, Unity & Having Fun”.

Luca Rastelli
Luca Rastelli

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