IL Y A 37 ANS, RUN-D.M.C. SORTAIT SON DEUXIÈME ALBUM “KING OF ROCK”

À cette date en 1985, Joseph Simmons, Daryl McDaniels et Jason Mizell ont lancé leur premier album éponyme avec King Of Rock.

Produit par le frère de Run, Russell Simmons, fondateur de Def Jam, cet album a été le projet qui a catapulté le groupe de rappeurs à artistes de renommée internationale. 

“Les emcees de merde devraient m’appeler Sire !”, insistait D.M.C sur le morceau du même titre que l’album. Une vantardise scandaleuse, au-delà de la vantardise habituelle des artistes de rap, qu’il est pourtant difficile de réfuter. Mais en réalité, King Of Rock est historique dans le sens où il a été le premier album de hip-hop à être certifié platine et a même été certifié double platine. Des titres comme “King Of Rock” et “Rock It Like This” sont apparus dans le film culte Krush Groove, basé sur l’ascension de Run-D.M.C., Def Jam Records, avec Jay, Darryl et Joe. Ces deux titres et le comique “You Talk Too Much” ont tous atteint le Top 20 du hit-parade R&B.

Qu’est-ce qui rend Run-D.M.C. si différent sur l’album ?

Le son, tout d’abord. Là où la plupart des rappeurs essaient d’imposer le rythme en élaborant des variations lyriques sur le groove du groupe, Run-D.M.C. attaque sur tous les fronts. Les pistes de batterie traitent le rythme comme un ballon de basket qui s’enfonce dans le sol ; Jam Master Jay glisse sur le rythme avec ses scratchs et ses coupes ; même Run et D.M.C. entrent dans le jeu, ajoutant de l’emphase avec des lignes ou en se mettant à l’unisson. 

Mais pour mieux en appréhender la technicité, il est important de saisir les spécificités des morceaux sur l’album:  “You’re Blind” utilise un riff de guitare sinistre pour briser certaines illusions sur la vie dans les bas quartiers, tandis que “Roots, Rap, Reggae“, enregistré avec Yellowman, rend un hommage tardif aux liens musicaux entre Kingston et le Bronx. Jam Master Jay se défoule sur “It’s Not Funny“, qui soutient le rap dur avec un groove mixé en scratch.

Mais les moments les plus résonnants de King of Rock viennent de la façon dont le trio utilise la guitare électrique. Ce n’est pas tout à fait nouveau, mais King of Rock pousse l’idée à son paroxysme, et démontre que le rap et le heavy metal fonctionnent sur la même énergie primaire. S’il reste encore à voir si Run et D.M.C. étendront leur règne en dehors de leur public actuel, il faut reconnaître que King of Rock a démontré que ces gars-là n’étaient  pas de simples prétendants au trône.

Hommages à Run, D.M.C., à la famille Mizell, à la famille Simmons, à Rick Rubin, à Larry Smith (RIP), et à tous ceux qui, chez Def Jam et Profile, ont rendu cet album possible !

Sidoine
Sidoine
Journaliste et traducteur EN-FR, je suis passionné d'Internet, de technologies, de crypto-monnaies et de musique, le Rap tout particulièrement. Je suis tombé dans le chaudron de MC Solaar lorsqu'avec l'aide du druide Jimmy Jay, il préparait l'album Qui sème le vent récolte le tempo.

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