Après avoir balancé une mixtape l’année dernière, la Hyène revient avec son neuvième projet intitulé Thugz of Anarchy.
La Hyène n’est plus vraiment un rookie dans le rap game. Actif depuis le début des années 2000, notamment avec son groupe 400 Hyènes, le rappeur originaire de Champigny-sur-Marne (94), ne s’est jamais vraiment lancé dans une carrière solo. La faute sans doute à un rejet total de l’industrie.
Pourtant, ces deux dernières années, le rappeur a souhaité revenir au premier plan. En avril 2018, il publie la mixtape Thugz, annoncé comme un avant-goût de l’album à venir. Le timing est respecté puisque La Hyène publie aujourd’hui, son neuvième projet, Thugz of Anarchy, après plus de quinze ans de rap.
« Encore un album tout droit sorti de la zone »
La Hyène pratique un rap de rue hardcore, sur des prods mi-trap, mi-guerrières. Dans les deux cas, sa musique reste très ter-ter, et ancrée dans le quotidien. Le rappeur ne se cantonne pas à parler d’activités illicites comme ses compères mais préfère montrer ses fulgurances au mic. Car sur les 13 titres qui composent l’album, on ne trouve aucun featuring. La Hyène est le seul maître à bord et impressionne par sa maîtrise, sa rage et sa détermination.
Derrières ses phrases très limites sur une soi-disante “féminisation” des rappeurs, le rappeur n’hésite pas à s’engager dans ses textes. Il défend la cause palestinienne et les populations des quartiers pauvres. La Hyène se livre davantage dans l’album comme sur « Engrenages » où il détaille son parcours de vie. On sent aussi son appartenance à “l’école du 94” avec l’importance de devoir kicker comme sur le titre « V 12 » où l’on se demande à quelle moment le rappeur peut bien respirer.
Un album ancré dans le présent mais qui apparaît presque anachronique dans le paysage rap actuel. Tandis que les formats des titres se raccourcissent de plus en plus avec la domination du streaming, La Hyène nous livre un titre de « 9’45 » intitulé ainsi comme sa durée.
