C’est officiel, Vince Carter, 43 ans, ne sera plus jamais sur un terrain en tant que joueur NBA. Retour sur les meilleurs moments d’une carrière longue de 22 ans.
En 1998, Le combat continue d’Ideal J sort dans les bacs et l’équipe de France remporte la coupe du monde. C’est cette année-là que Vince Carter débute sa carrière NBA. Une carrière longue de 22 saisons, faisant ainsi du natif de Floride le seul joueur de l’histoire à avoir joué sur quatre décennies. Si avec le contexte lié au Covid-19 sa fin de carrière à 43 ans n’est pas celle espérée, il ne faut pas oublier la légende que représente Vinsanity. Car en 22 saisons, il en aura eu le temps de nous émerveiller. Petit retour sur la carrière d’un futur Hall of Famer. Comme le numéro du joueur, 15 faits marquants seront évoqués, une liste loin d’être exhaustive.
“La rampe de lancement d’une franchise”
En 1995, deux nouvelles équipes arrivent en NBA, les Vancouver Grizzlies et les Toronto Raptors. Ces deux équipes ont comme prévu du mal au niveau des résultats collectifs. Mais le soir de la draft 1998 va complètement changer la destinée de la deuxième nommée.
En effet les Golden State Warriors vont sélectionner Vince Carter avec leur cinquième choix. Il sera échangé le soir de la draft aux jeunes Raptors contre son coéquipier universitaire Antawn Jamison. Cet échange sera gagnant pour Toronto, car l’arrière issu de North Carolina sera la star de l’équipe pendant six saisons. Installant définitivement les Toronto Raptors au rang d’équipe respectable de la NBA.
“It’s over”
Rookie de l’année en 1999, c’est en 2000 que le premier fait d’armes de Vince Carter se tient. Le numéro 15 s’est fait remarquer durant ses deux premières années par ses qualités athlétiques lui permettant des dunks spéctaculaires. C’est en toute logique qu’il fut invité pour participer au concours de dunks du All Star Game. Si ce dernier s’était montré moribond les années précédentes, Air Canada lui redonna du prestige en seulement trois dunks. La réaction en live de Shaquille O’Neal montre à quel point Vince a impressionné son monde lors de ce slam dunk contest. Son iconique “It’s Over” à la fin du concours témoigne de sa domination incontestable.
“Le dunk de la mort”
Après une deuxième saison réussie, Vince Carter fut sélectionné avec la Team USA pour participer aux Jeux Olympiques de Sydney. Et c’est lors du match contre la France au premier tour que Half Man, Half Amazing a marqué l’histoire. Après une interception, il saute littéralement par dessus les 2m15 du Limougeaud Frédéric Weis pour claquer un dunk parmi les plus légendaires de l’histoire.
Il remportera quelques jours plus tard la médaille d’or au sein d’une équipe américaine parmi les plus arrogantes de l’histoire. Elle était composée notamment de Gary Payton et Kevin Garnett, des joueurs n’ayant pas la réputation d’être les plus calmes.
“Le diplôme”
La saison de 2000-2001 de Vince Carter est ce qu’on peut appeler une saison réussie. Il a permis à Toronto de se qualifier pour les play-offs et a surtout été élu dans la All-NBA Second Team. Le deuxième tour des phases finales annonçait un superbe mano-a mano entre Carter et le MVP Allen Iverson des Sixers. La série se terminera au match 7 avec une victoire d’un seul point de Philadelphie (88-87). Cependant, c’est un petit détail qui prendra par la suite une grande importance.
Car le matin du match décisif, Vinsanity n’est pas avec ses coéquipiers pour préparer cette rencontre de la plus haute importance. En effet, Vince Carter était revenu dans son ancienne université de North Carolina chercher son diplôme. Si il était en tenue pour jouer ce game 7, il est fort à parier qu’il n’était pas au mieux de ses capacités. Cette histoire diplôme amorce le début de la fin entre les Raptors et leur star.
“The Carter effect”
Comme on l’a dit précédemment, Vince Carter a permis aux Toronto Raptors d’exister en NBA. Si aujourd’hui des joueurs canadiens comme Jamal Murray ou Shai Gilgeous-Alexander sont des joueurs respectables de la grande ligue, c’est parce que l’équipe locale a performé dans leur jeunesse. Cet impact est le sujet d’un documentaire nommé The Carter Effect paru sur Netflix en 2018.
Produit par LeBron James et Drake, il retrace comme son nom l’indique l’effet que Vince Carter a eu sur le basket canadien dans son ensemble. On y découvre l’investissement du floridien dans la communauté (Création de camps de basket, ouverture d’une boîte de nuit).
“Quand Vince Carter est prince pour Jordan”
La vraie Last Dance de Michael Jordan se passe en 2002-2003 sous le maillot des Washington Wizards. A 40 ans désormais, il ne fait aucun doute que le numéro 23 prendra sa retraite définitive en fin de saison. Dans une saison sans grand enjeu, celui qui est considéré comme le meilleur joueur de tous temps est convié au All-star Game. Sélectionné en tant que remplaçant à l’origine, il débutera finalement la rencontre.
Parce que le joueur de Toronto, qui dispute son quatrième match des étoiles en cette année 2003 a décidé le laisser sa place dans le cinq de départ à Michael Jordan. Un geste classe mais symptomatique de l’influence qu’a eu Jordan sur les basketteurs des générations futures.
“Divorce en eau de boudin”
Si les premières années Vince Carter et les Toronto Raptors ont tout d’une idylle, la situation se dégrade courant 2004. Un vicieux cocktail de blessures et de mésententes avec le front office feront que le joueur perdra de sa motivation. Cela se ressent statistiquement, passant de 25 points par match en 2002 à seulement 15 au début de la saison 2004-05. Un transfert est inéluctable et il est envoyé aux New Jersey Nets contre un vieux Alonzo Mourning et des choix de draft.
C’est ainsi que se termine l’aventure canadienne de Vince Carter. Ce n’est vraiment pas la meilleure manière de terminer le plus beau chapitre d’une carrière.
“New Vince in New Jersey”
Si il rejoint l’escouade du New Jersey en milieu de saison, il ne faudra pas longtemps au nouveau pour s’adapter. En effet le nouveau numéro 15 des Nets a tourné a plus de 27 points par match en cette fin de saison. Avec les passes de Jason Kidd et la détente de Vince Carter, le duo réalise des alley-oop de toute beauté. Trois sélections aux all-star game viendront s’ajouter à sa collection sous le maillot des Nets.
Si être all-star c’est bien, avoir des résultats collectifs c’est mieux. Carter arrive encore à plusieurs reprises aux demi-finales de conférence. Mais la marche est à nouveau trop haute, d’inclinant soit face au Heat, les Pistons ou les Cavs.
“Une rancœur tenace”
LeBron James et Kevin Durant pourront en témoigner, il n’est jamais évident de revenir dans son ancienne salle avec un nouveau maillot. Et le public de Toronto gardera un certaine rancœur envers son ancienne star. Sifflements et insultes ont accompagné pendant de nombreuses années les retour de Vince Carter au Canada.
Mais ces éléments extérieurs n’ont pas perturbés le joueur des Nets puisque qu’il mettra 39 points lors de leur première rencontre. S’en suivra d’autres victoires et panier au buzzer et surtout une élimination des Raptors au premier tour des play-offs 2007 (4-2). Mais ces dernières années, les rapports en Vince Carter et les fans des Raptors se sont apaisés, avec des applaudissements à chaque retour en fin de carrière. Beaucoup de fans se demandent si il ne faudrait pas retirer le numéro 15 à Toronto.
“Alonzo mourning repart se coucher”
Si les années passent, Vince Carter reste toujours un monstre athlétique capable de mettre sur un poster n’importe qui. Il l’a encore montré le 7 novembre 2005 avec un dunk monstrueux sur la légende du Heat Alonzo Mourning. Après le dunk sur Frédéric Weis évoqué précédemment, il s’agit de l’une des plus grosses humiliations de Air Canada ait fait subir. Car le joueur des Nets arrive a encaisser le contact du colosse qu’est Zo Mourning avant de finir violemment dans le cercle. Si le pivot était déjà âgé de 35 ans, il restait non moins un défenseur respecté tournant encore à 2 contres par match.
Cette action marquera le joueur du Heat, qui était pourtant proche de Carter. Il ne lui adressa plus la parole pendant de nombreuses années suite à ce poster, comme l’a raconté le néo-retraité sur ESPN en 2018.
“Finale de conférence avec Dwight Howard”
En 2009, les Nets entament une période de reconstruction. De nombreux cadres de l’équipe sont échangés et c’est le cas de Vince Carter. Il part à Orlando le 25 juin 2009 et rejoint une superstar de la ligue en la personne de Dwight Howard. Le Magic, finaliste sortant face aux Lakers de Kobe Bryant, veut profiter de l’apport de Vince pour enfin attraper le graal.
Il ne restera qu’une saison et demie en Floride, mais il atteindra un pallier collectif, atteignant pour l’unique fois de sa carrière les finales de conférence. Il s’inclinera 4 manches à 2 contre des Celtics qui finiront par perdre en finales NBA contre les Lakers.
“Vieux sage à Dallas”
Après un passage insipide du côté des Suns, Vince Carter signe un contrat de trois ans avec les Dallas Mavericks à l’hiver 2011. Si l’on connait tous le Carter sur-athlétique, ce dernier s’est muté en shooteur fiable à trois points durant son passage chez les texans. Il passera en un an de la 17ème place à la 11ème place au nombre de paniers à trois points marqués dans l’histoire de la NBA.
C’est également à Dallas qu’il laissera sa place de titulaire pour privilégier un rôle en sortie de banc. Il ne retrouvera que rarement le cinq de départ jusqu’à sa fin de carrière.
“Shoot face aux Spurs”
Nous sommes durant la saison 2013-2014 et Vince Carter va sur ses 37 ans. Mais il reste un contributeur solide pour les Mavericks avec 12 points de moyenne et 39% à trois points. L’équipe de l’allemand Dirk Nowitzki arrive même a atteindre les play-offs qu’ils n’avaient pas atteint l’année passée. Huitièmes de la conférence est, les Mavs affrontent les Spurs qui ont terminé premier.
Si l’équipe de San Antonio qui l’emporte, cela fut plus serré que prévu, la série allant jusqu’au match 7. C’est lors du match 3 à domicile que Vinsanity s’illustre avec un shoot au buzzer. C’est le dernier highlight en carrière de Vince Carter.
“Le jeu avant le titre”
Après cette série perdue, le vétéran se retrouve agent libre. Et au lieu de signer chez un prétendant en titre, il privilégia le temps de jeu en signant chez les Memphis Grizzlies. Si l’équipe du Grit and Grind n’a jamais été proche du titre pendant son passage, elle lui permet de jouer plus que dans une équipe haut placée. Ce sera dans la même logique que ses trois dernières saisons en carrière se passera entre Sacramento et Atlanta. Il tiendra dans ces deux équipes un rôle d’ancien chargé d’aider aux développement des jeunes.
“Quatre décennies sur un parquet”
Si le décès tragique de Kobe Bryant le 26 janvier 2020 a éclipsé les 43 ans de Vince Carter, il marquera l’histoire plus tôt dans le mois. En effet, il rentrera en jeu le 4 janvier lors de la victoire lors de ses Atlanta Hawks contre les Pacers. Cette entrée fait de lui le seul joueur de l’histoire de l’histoire de la NBA a avoir joué dans quatre décennies différentes. Son dernier match en carrière sera le 11 mars 2020 contre les New York Knicks, où il marquera un ultime trois points dans les derniers instants.
Si son début de carrière a été retardé à cause du lockout et sa fin raccourcie à cause du Covid, Vince Carter est et restera dans le cœur de nombreux fans. En 22 ans de carrière, celui qui est le troisième joueur de l’histoire au nombre de matchs joués a marqué son époque. Son départ a été salué unanimement par ses nombreux coéquipiers et ses encore plus nombreux adversaires. Bonne retraite légende.