Throwback : White Chocolate, le spectacle avant tout

 

Jason Williams était un très bon joueur NBA des années 2000, passé par Sacramento, Memphis et Miami notamment. Un meneur de jeu qui tourne à 10,5 points et 5,9 assists en carrière, avec comme fait majeur le titre remporté avec le Heat en 2006. Rien d’exceptionnel à la lecture froide de sa biographie donc. Pourtant “White chocolate”, c’est bien plus. C’est un style, une volonté permanente de spectacle, des passes et des feintes géniales dont même les plus grands joueurs sont incapables. Retour sur la carrière d’un ovni du basket moderne.

Impressionnant dès son arrivée en NBA

Jason Williams débarque en NBA en 1998, drafté en 7ème position par les Sacramento Kings devant Dirk Nowitzki et Paul Pierce notamment. Le meneur s’acclimate très vite au niveau supérieur et devient un cadre des Kings, une des équipes en vue dans le championnat. Titulaire lors de toutes les rencontres, le minot a l’entière confiance du coach Rick Adelman qui veut faire de l’équipe une machine à scorer avec un tempo très rapide. Bingo ! L’alchimie prend immédiatement avec Chris Webber, la star de l’équipe. Ensemble ils vont mener Sactown en playoffs, finissant même meilleure attaque de la saison avec plus de 100 points par match.

Une importance collective donc, mais ce qui marque immédiatement le public, c’est le sens du spectacle de J-Will. Petit par la taille (1,85), il compense par une vitesse d’exécution extraordinaire et une créativité hors norme. L’homme n’hésite pas à tenter des passes impossibles et le résultat est souvent probant malgré une forte tendance aux pertes de balles. Passes dans le dos, laser, entres les jambes, feintes… il sait tout faire. Il finira deuxième au titre de rookie of the year derrière l’inévitable Vince Carter.

Un highlight va symboliser la fraîcheur qu’il amène à la NBA à l’époque. Lors du rookie game, il part en contre-attaque et place une action de génie jamais réalisée auparavant. Une passe du coude magique qui finit d’établir Jason Williams comme le jeune à suivre.gif Jason Williams elbow passe rookie game

Il fait maintenant parler de lui à travers tout le pays et devient une des coqueluches des fans. 3 saison durant, les Kings font rêver les spectateurs du monde entier grâce à leur jeu alléchant, les californiens proposent « The Greatest Show On Court ». Un style qui les emmène en playoffs mais qui les voit plier chaque année contre des équipes mieux armées dans tous les domaines. Ils sont défaits par le Jazz, puis les Lakers, avant de gagner leur première série puis de perdre à nouveau contre l’ogre L.A.

Ses highlights à Sacramento :

Changement de décor : La confirmation à Memphis

image jason williams memphis grizzlies
White Chocolate époque Memphis

Les dirigeants de Sacramento décident de changer les choses au vu du manque de résultat en phase finale. Et c’est Williams qui en paye les frais. Perçu comme un showman inefficace, il est échangé à Memphis contre Mike Bibby. Dans le Tennesse, White Chocolate va parfaitement s’intégrer. Il réalise sa meilleure saison sur le plan statistique dès sa première année avec 14,8 points et 8 passes de moyenne (saison 2002-2003).

Désormais plus expérimenté, le meneur ne perd pas son sens du spectacle et continue de trôner dans les top 10. Memphis squatte pourtant les bas fonds de l’Ouest pendant deux saisons. Mais voilà que Pau Gasol débarque pour mener directement sa team en playoffs. Malheureusement la marche est trop grande, et les Grizzs se font balayer deux années de suite sans remporter un seul match.

On commence à se demander si Williams ne serait pas le chat noir, et celui-ci est envoyé en direction du heat à l’été 2005.

La consécration à Miami en 2006

image jason williams miami heat
Devenu quasi chauve, le J-Will de Miami n’en perd pas moins sa vista

Là encore J-Will trouve rapidement ses marques et dispute la plupart de ses rencontres en tant que titulaire. Toujours aussi à l’aise avec la balle, il calme quelque peu sa folie et essaye d’instiguer un esprit de gagnant à la jeune équipe du Heat. L’histoire est bien connu. Miami va remporter le titre de champion, mené par un Dwayne Wade étincelant. Mais Williams, qui fait office de vétéran à la mène, n’est pas en reste. Il peut mettre parfaitement son talent au profit du collectif, gérant le tempo d’une main de maître et laissant jouer le joueur chaud (souvent Wade) au lieu de monopoliser la gonfle. Etre meneur d’une équipe championne n’a rien d’anodin et la consécration du heat porte aussi sa marque, même s’il œuvrait dans un rôle plus obscur que ses années Kings et Grizzlies. Un beau symbole pour un joueur souvent décrié pour son côté uniquement tourné vers le spectacle.

Il continuera de s’épanouir deux saison durant à Miami avant de prendre une retraite bien méritée (malgré un retour évitable à Orlando et Memphis par la suite).

Jason Williams reste comme un joueur qu’on admire plutôt qu’on étudie. La réaction la plus fréquente à la vue de ses highlights c’est : “Mais comment il fait ça !?”. Digne héritier de Maravich et Magic dans son sens du show time, White Chocolate est comme une sucrerie d’enfance à laquelle il fait toujours plaisir de se rattacher. Même révolue, les meilleures actions du showman continuent de tourner en boucle tant le plaisir revient intact à la vue de ses exploits.

Sim
Sim

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