Cinq choses à savoir sur Me Against the World, le classique de Tupac

Me Against the World, le troisième album solo de Tupac a fêté ses 25 ans cette année. L’occasion pour évoquer cinq faits sur ce projet mythique qui a marqué le rap US de son empreinte.

Le 14 mars 1995, Tupac sortait son troisième album studio, Me Against the World. Un album classique qui a su traverser les époques et amené son interprète, Tupac Shakur, au top du hip-hop.

De par sa musicalité, les thèmes universels abordés, l’album demeure un must du hip-hop qui a marqué plusieurs générations – Kendrick Lamar a déclaré que c’est l’un de ses albums préférés.

Afin de célébrer le vingt-cinquième de ce classique intemporel, nous allons revenir sur cinq faits marquants de Me Against The World.

Avec Me Against the World, Tupac devient le roi de la West Coast

Me Against the World signe le retour de Tupac en solo. En effet, après Strictly 4 My N.I.G.G.A.Z… publié en 1993, le rappeur s’adonne au cinéma. Après avoir tenu le rôle culte de Bishop dans Juice en 1992, il partage l’affiche avec Janet Jackson dans le mythique Poetic Justice. Le rappeur-acteur aurait dû jouer dans le mythique Menace II Society, mais c’est sans compter, le conflit avec le réalisateur Allen Hugues, qui lui poseront des problèmes judiciaires.

Tupac reprend la musique en 1994 avec son nouveau collectif Thug Life dont aurait dû faire partie Biggie. Le collectif intègre le frère de Pac (Mopreme Shakur) et des membres de son groupe Outlawz. L’album Thug Life Volume 1 sort en septembre 1994. C’est dans la continuité de cette sortie, que 2Pac va écrire son troisième album solo.

Porté par trois singles forts « Me Against the World », « Dear Mama » et « So Many Tearz », l’album est un succès énorme. Un succès qu’il connaîtra depuis la prison.

Avec cet album, Tupac s’impose comme le nouveau roi de West Coast – un comble pour un rappeur né à New-York. Salué à l’unanimité par la critique et un triomphe commercial, 2Pac connaît la reconnaissance du milieu.

En 1996, Les Soul Train Awards le consacre comme le « meilleur album rap de 1996 ». Il sera aussi nominé au titre du « meilleur album hip hop » aux Grammy Awards 1996, mais la récompense ira à Poverty’s Paradise de Naughty By Nature.

Le succès derrière les barreaux

L’une des histoires les plus folles autour de cet album, est qu’au moment de sa parution, Tupac croupissait en prison.

L’histoire judiciaire débute en 1993. Tupac Shakur est alors accusé d’avoir abusé sexuellement une femme dans une chambre d’hôtels, après une soirée en boîte de nuit. Deux ans après les faits, la sentence est lourde de conséquence. Le rappeur est condamné à quatre ans et demi de réclusion, peine qu’il n’effectuera pas en entier. En effet, il est libéré sous caution avant de finalement être acquitté des faits.

Durant son incarcération, 2Pac son album se place numéro du Billboard 200, se vendant à près de deux millions d’albums en quelques jours. Une performance historique pour le hip-hop qui reste l’album le plus vendu de Tupac En 2011, les ventes de Me Against the World était comptabilisé à 3 524 627 exemplaires aux Etats-Unis.

L’album, le plus représentatif de sa personnalité

Au moment de la conception de cet album, 2Pac accumule les problèmes. D’abord accusé de viol, il agresse le réalisateur Allen Hughes. Et la veille de son procès, le rappeur est victime de cinq coups de feu dont l’une au niveau du crâne, à New York. Une attaque qui aurait été commanditée par Jimmy Heuchman.

Face à ces controverses, le rappeur devient une cible de la presse américaine et de l’opinion public. C’est dans ce contexte, que Tupac écrit Me Against the World. Le disque est un brûlot à l’égard des politiciens, de la société qui le rejette.

Avec cet album, l’interprète se met à nu et révèle toutes les facettes de sa personnalité. À la fois comme représentant du gangsta rap et en étant animé par la rédemption, Tupac incarne la figure du paradoxe, qui perdure dans le milieu du rap.

Le critique du New York Times, Jon Pareles compare 2Pac à « un Saint Augustin du gangsta rap ». Une appellation qui évoque toutes les personnalités du rappeur.

En prime, le rappeur s’adresse à sa mère Afeni Shakur dans le morceau « Dear Mama ». Un morceau qui reste l’un des plus marquant de sa carrière. Poignant, le rappeur adresse son amour à sa mère, sans concession : « Aucune femme sur Terre ne pourrait remplacer ma mère ». Mais, il dévoile aussi le plus profond de son intimité en évoquant son enfance difficile, marquée par le militantisme illégal de sa mère au Black Panthers Party.

Avec cet album, Tupac devient une icône

L’une des forces de cet album, c’est que Tupac marque plusieurs générations. Porté par des valeurs d’élévations intellectuelles et spirituelles, 2Pac incarne un personnage unique dans le rap américain.

A l’image de son expression “Thug Life“, tatoué sur son ventre, 2Pac défend toute une philosophie de vie, basé sur la volonté de s’en sortir malgré les obstacles. Cette détermination sans faille, c’est ce qui lui permet d’avoir le statut d’icone de son vivant.

En effet, avec cet album, il est à son apogée artistique et est ancré dans les enjeux de la société américaine. Grâce à ses prises de paroles sur les conditions des Noirs aux Etats-Unis, il devient un porte-parole de la communauté afro-américaine. Un statut qui est amplifié par son assassinat et qui perdure à travers son art.

Me Against the World lui ouvre les portes de Death Row Records

L’histoire est plutôt que Suge Knight, a ouvert les portes de son label californien. En lui payant sa caution, non seulement le célèbre boss de Death Row Records libère Pac de ses problèmes judiciaires, mais il lui propose aussi de produire ses deux prochains albums.

Avec ce deal, Suge Knight souhaite faire de son poulain, la représentation du rap gangsta de la West Coast. Cela donnera le premier double-album du hip-hop et une fin tragique que l’on connaît tous.

Pour célébrer cet anniversaire, l’album a été réédité dans une version en double vinyle. Un parfait timing en ces temps périlleux pour s’isoler et profiter d’écouter ce classique.

Mehdi
Mehdi

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